Il était une fois à Fulda, ville Allemande, une famille qui eut à s’occuper d’un petit être. Une petite tête blonde, des yeux gris à moitiés clos sur le monde dans lequel il allait grandir. Adelaid est le fruit d’une volonté, d’un amour mais le fruit ne peut éternellement avoir un arbre solide.  Ses parents se séparèrent alors qu’elle avait dix ans. Ce fut quelque chose de difficile, mais pas plus que pour un autre enfant. D’un côté, elle avait de la chance, la séparation n’avait pas été belliqueuse, la vaisselle a survécu et le dialogue est encore instauré. Par civilité et le bien de cette tête blonde.  

De ce fait, elle put se remettre facilement de cette épreuve, voguant d’un appartement à la maison natale. Les semaines alternées donnèrent un autre rythme à la vie d’Adelaid. Chacun des deux parents aidèrent l’enfant du mieux qu’ils pouvaient.  Et leurs idées portèrent leurs fruits. Petit à petit, la tête blonde se mit à jouer avec les vieux vêtements de sa mère, les attachant avec les cravates préférées de son père. L’ensemble lui  plut. Mais à l’école, s’habille de cette façon, non seulement ce n’était pas acceptée, mais même sa mère ne voulait pas qu’elle noue une cravate autour de sa tête pour quitter la maison. Il faut dire qu’il fallait être propre sur soit, ne pas se faire remarquer, le voisinage est bavard et maman travaillant à la mairie, ne voulait pas avoir de problème. Elle était fière de sa fille pourtant, elle qui montrait tant de créativité. Il y avait seulement des limites.

Les limites, damoiselle Altmann les franchis quand dans un magazine, un article sur la mode japonaise et asiatique en général, passa sous ses yeux.  Ce n’était pas le genre de cravatesurlatête mais l’idée était le même. Les chaussettes à rayures,  les sweats aux formes variées. C’était un essor assez faible qui prendrait, quelques années plus tard une grande envergure, mais vers les années 2010, la culture japonais était ancrée a peu près partout. Rapidement, elle voulut en savoir plus et demanda des cours de japonais. Son père accepta, ne négligeant pas l’apport que cette langue pourrait faire à sa fille et son avenir.

Même avec volonté, Adelaid mit trois ans avant de pouvoir tenir une conversation correcte et lire un livre dans cette nouvelle langue. Elle avait alors 16 ans. Son parcours atypique plus à ses professeur qui la confortèrent dans son désir de voyage en Asie. Ils l’aidèrent à faire les démarchent pour un pensionnat complet au Japon. C’est comme cela qu’elle put intégrer le pensionnat Rayen qui avait un bon quota d’étudiant étranger.  Une structure fiable et reconnu et une scolarité qui aiderait Adelaid dans son avenir et la maitrise de la langue nippone. Sa mère  l’aida à reculons, sa fille était ce qui lui était le plus cher et la voir partir à l’autre bout de la planète, sur une île qui manque de couler à force de trembler, cela ne lui plaisait guère.

Dans la valise de la jeune blonde, un beau carnet moleskine. Singulièrement noir, il lui a été offert pour tenir son voyage, son expérience. Il se colorerait au fil des mois, par ses soins. Il y a aussi un ours en peluche, moitié rose, moitié vert pomme, du nom de Marty. Un vieil ami. Puis des photos.. Pas dans un album, non, mais dans une grosse enveloppe, des cicatrices de punaises sur les bords, des cadavres d’adhésifs sur les côtés. Son papier peint à elle.   Sa grosse valise dans le dos, la voilà dans le hall. En deuxième année, effrayée mais excitée, elle écoute attentivement ce qu’on lui dit à son arrivée.