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« Are you ever gonna live before you die? » ♪ Shun Katsu Matsumoto

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Message« Are you ever gonna live before you die? » ♪ Shun Katsu Matsumoto- posté le Sam 5 Avr - 12:45

Un jour de plus.

Je me permis un jour de plus loin du pensionnat. Je ne m'y plaisais pas là bas. Pas forcément plus qu'en dehors, mais il était toujours possible de découvrir de nouveaux endroits qui promettaient plus de sérénité. J'avais justement une idée bien précise d'un lieu qui serait plus propice.

Le doux alizé vint à ma rencontre en enroulant doucement mes cheveux aux reflets d'argent sous ces rayons d'or qui s'évanouissaient déjà peu à peu. Il commençait déjà à se faire tard. N'allais-je pas m'attirer des ennuis en trainant encore ici, loin du pensionnat, jusqu'en dehors de la ville même? J'ignorais combien de temps j'étais restée dans ce bus pour arriver jusque là. Chose sûre, ce n'était pas l'histoire de cinq minutes. Mais pourquoi m'inquiétais-je encore de Rayen alors que la dernière de mes préoccupations était sensée être de rentrer le plus tard possible et de profiter pleinement d'un bien plus beau paysage embrasé par le crépuscule? Forcément, si je m'attardais un peu trop, sûrement aurais-je des soucis au niveau du transport, mais j'avais encore un peu de temps devant moi. Et puis au pire des cas, fallait-il encore que l'on remarque mon absence au pensionnat, ce qui était une chose bien moins sûre.

Avant de m'aventurer sur cette plage semblant quasiment déserte, je pris soin de retirer mes ballerines à la lisière afin de les garder du bout d'une main. Le sable était encore un peu chaud par la chaleur qui avait régné aujourd'hui. Mes pieds s'y enfonçant légèrement à chacun de mes pas, je me dirigeais toujours plus vers l'océan. Je m'arrêtai une fois que les vagues viennent délicatement mouiller mes pieds. Je pris une longue bouffée de cet air aux saveurs salées, fermant les yeux pour mieux le ressentir. C'était surtout l'odeur de la liberté. J'aimais beaucoup cette sensation. J'aimais beaucoup ce genre d'endroit, en particulier celui-ci. Il m'était difficile de croire qu'au delà de ce bleu semblant infini se trouvait ma maison, ma soeur... C'était la même eau, et pourtant tout semblait si différent. Ca ne ressemblait en rien aux plages de Californie où on se croyait constamment dans Alerte à Malibu. C'était tellement plus paisible ici, tellement plus naturel. Tant de choses semblaient malgré tout nous séparer à l'exception de cette vaste étendue d'eau.

Je poursuivais mon chemin au bord, entre les vas et viens des vagues. L'eau était mon élément, la fraicheur et l'humidité rappelant l'hiver. Pourtant, ma saison préférée était irrévocablement l'été. En raison de sa chaleur et de sa sécheresse, la destination la plus agréable lors des périodes estivales restaient là où je me trouvais à cet instant même. Je me sentais comme un poisson dans l'eau. J'aurais bien dit une sirène, mais je ne possédais rien d'elles. Je n'avais pas leur beauté, ni leur charme. Je ne savais pas non plus jouer de n'importe quel instrument à vent. J'avais peut-être la voix, et encore. La mienne n'était pas particulièrement enchanteresse. Mais surtout, je n'étais pas aussi cruelle. C'était plus les autres qui l'étaient envers moi...

Quelques rochers qui s'étaient édifiés là se présentaient devant moi, faisant naître une légère écume à leur base. Je les gravis jusqu'à pouvoir m'installer à leur sommet afin de mieux apprécier ce sublime coucher de soleil. Je n'avais pas pris ma guitare avec moi, juste un petit sac dans lequel j'avais entre autre de quoi écrire. Je sortis une petite feuille blanche de format A2 et commençais à griffonner dans ma langue maternelle à l'aide de mon stylo bleu azur, mon bloc note me servant de support.



Hey Sist'.


J'espère que tu te portes bien de l'autre côté de l'océan. Devine quoi? Je suis

tout juste en face de lui, à admirer une merveilleuse vue qui ne nous est pas

offerte à LA. J'aurais aimé que tu vois ça toi aussi. Tu me manques énormément

tu sais? Je ne me sens pas forcément mieux ici, bien qu'à la maison ce soit

inévitablement pire. Mais les gens ont beau ne pas me connaitre, je crois qu'on ne

me considère que comme une étrangère qui n'a pas sa place et qui devrait

retourner dans son pays. Leur communauté a l'air vraiment soudée, à condition

de ne pas inclure les immigrés. Je me sens donc naturellement exclue. Alors les

jours  passent sans qu'il m'arrive quoi que ce soit de bien extraordinaire. Je me

suis quand même un peu améliorée à la guitare. D'ailleurs, je ne rentrerai pas

avant de ne pas savoir jouer un morceau, je te le promets.

En attendant, prends bien soin de toi.


Love & Kisses ♡


Anya


Je rangeais directement mes affaires, ne gardant que cette petite lettre en main. Je me mettais à méditer sur ce que je venais d'écrire. Il n'y avait rien de faux, mais ne contribuais-je pas malgré tout à cet écart? A croire que l'on me rejetterait directement, j'osais encore moins la moindre prise de contact avec qui que ce soit. J'étais la principale actrice de mon propre isolement, je venais tout juste de m'en rendre compte. Je me sentais si bête... A attendre sans rien oser, c'était sûr que j'allais louper énormément de choses dans mon infime vie. Et moi, je ne demandais qu'à connaître, à partager. Mais y parviendrai-je un jour? Seuls les mauvais souvenirs que l'on m'avait créer prenaient à chaque fois le dessus de tout, dominant chaque moment, anéantissant chaque espoir... Quand viendrait mon tour?

« You wait forever blind,
so come on and leave the years when you'd watch the days go by.
Come on and leave the fears that you were afraid to find, 'cause while you wait inside the days go by... »


Je ne savais pas pourquoi c'était ce titre précis de Lifehouse qui me venait en tête, mais je la chantonnais et je la chantonnais... Mais au fond, il y avait bien cette raison.

~

Lorsque je rentrouvris les yeux, il faisait nuit noire. Je me redressai vivement. Depuis combien de temps étais-je restée ici? Et surtout, comment avais-je bien pu m'assoupir? J'étais décidément irrécupérable. Je m'en serai bien traitée de tous les noms. A quoi bon que je me précipite de toute façon, à en juger par un tel rideau d'étoile sur un fond aussi obscur, la nuit était visiblement bien avancée. Eclairée par l'unique lueur lunaire, je descendis de mon juchoir rocailleux en prenant bien garde d'où je mettais les pieds. Un courant d'air vint faire frissonner mon échine. J'en venais à croire que la nuit allait être longue. Je dépliai mon fin foulard afin de recouvrir un minimum mes épaules dénudées, quand soudain... Ma feuille m'échappa des mains et même décolla, portée par le vent. Par instinct, je ne souhaitais qu'une chose, réussir à la rattraper avant qu'elle ne s'envole vers d'autres cieux ou qu'elle se jette dans l'océan. Le problème avec de tels matériaux légers, c'était qu'il suffisait de la moindre force pour qu'ils soient maintenus en apesanteur. La seule chose que je pouvais faire était de ne pas quitter ma feuille des yeux en attendant qu'elle revienne sur la terre ferme.

J'étais tellement concentrée sur ce bout de papier que je n'avais pris garde que devant moi était allumé un feu de camp. Et comme par hasard, il fallait que ma feuille retombe à ce niveau là. J'avais une telle veine... Qui disait feu de camp disait forcément... un rôdeur pas loin. Et en voilà justement un que je n'avais pas vu et qui était dissimulé derrière ces flammes, se relevant avec sa guitare tout en grattant avec une euphorie... complètement débordante, à en faire glisser mes ballerines de mes doigts. Okay. Et moi je me tenais là, immobile, prête à m'en mordre les doigts tout en marmonnant:


« Et maintenant je fais quoi? Je fais quoi? Je fais quoi?.. »
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Shun "Katsu" Matsumoto
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Shun
MessageRe: « Are you ever gonna live before you die? » ♪ Shun Katsu Matsumoto- posté le Sam 5 Avr - 18:52




2 - Blueberry Pie ♪

(Rencontre avec Anya)

Il devait être 19 heures. Environ, 19 heures, à peu près 19 heure, et devinez quoi ? J'avais réussi. Oui, j'avais enfin terminé cette fichue musique. Je l'avais commencé, et deux jours après elle était terminée. J'avais fait tellement, mais tellement de musiques, en seulement quelques années. Je composais depuis longtemps, mais jamais je n'étais convaincu. Et si je l'avais été, j'avais déjà tout perdu. C'était comme ça, j'étais un boulet, qui ne savait pas ranger ses affaires, et encore moins les plus importantes. Mais là, je me sentais fier, j'avais réussi à faire quelque chose de bien, en seulement quelques jours. Moins d'un mois, et ma première vraie musique, composée. "Accros this way" était finie. La vie d'un jeune adolescent, se sentant adulte, tout en sachant que c'est puéril, de dire ça.

J'étais fier, j'avais écris quelque chose qui tenait la route, et j'avais composé entièrement, toutes les partitions d'instruments. Sans exceptions. Basse, guitare et batterie, j'avais tout pensé dans ma tête. Je me revoyais chanter cela, j'étais heureux de pouvoir avoir un véritable objectif, désormais : je pouvais enfin me lancer dans la composition de plusieurs musiques, et voir, viser un album. Parfaitement parfait, selon moi. Quelle heure était-il, le temps de penser à ça ? Il était déjà la demie. Enfin, en une demi-heure, j'avais également eu le temps de voir comment pouvoir fuir le pensionnat sans que personne ne remarque rien. Et personne ne remarquera rien. J'en étais sûr ! Ils étaient nettement trop occupés avec cette histoire de séisme.

La plage, le soir, il n'y avait rien de plus magnifique, rien de plus doux et de plus agréable, que cet air frais qui vous parcoure le corps, comme une lame qui vous transperce de part en part. Cet air frais, et ce feu chaud, mitigé par le son d'une voix et d'une guitare. Tout ce qu'il y avait de plus magnifique, de plus frissonnant, de plus merveilleux. Ce son, ces crépitements de bois, ces vagues qui vont et viennent sans cesse. Magique, doux, presque épique, loin du pathétique. Loin du mal et de mauvaises choses. Juste, entouré d'une seule onde positive, pour composer la suite de cet album... Qui s'appellera... This life... like a... Comme un quoi, d'ailleurs ?

[...]

Le temps passait et j'avais déjà une idée de comment appeler ma prochaine musique. Bref, je sortais ainsi du pensionnat, il n'était pas encore 21 heures, j'avais ainsi le temps pour m'acheter ce dont j'avais besoin. J'avais gardé sur moi mon cher briquet Harley-Davidson, j'avais pris quelques cubes inflammables, du soda, et quelques branches. Je trouverais bien des gros rochers sur places. Ah, et très important, les chamallows. Voilà, autant dire que j'étais paré pour une belle nuit.

Il y avait une petite maison pas tout à fait abandonnée, où se retrouvait toute sorte de type louche. Et ce n'était pas le genre de gars à vous voler quoique ce soit. Encore moins ça. Mais je vous parlerais de cet endroit à un autre moment. J'avais déposé mes affaires pour les récupérer le soir. Si je rentrais avec ça dans le pensionnat, je me ferais allumer, pour sûr (quel jeu de mot). Ayant "Money", des Pink Floyds dans la tête, je rentrais joyeux, dans le pensionnat. Et j'attendais, entouré de mes colocataires, que le temps passe pour que je puisse enfin "m'échapper"

[...]

Les bus de nuits étaient peu nombreux, mais étaient plus rapides que ceux de journées, et passait les stations sans personne. Au lieu de quarante minutes, j'en aurais sans doute pour vingt-cinq minutes, voir trente. Le bus arriva, mes affaires à la main, je rentrai dans le bus, en fraudant, naturellement. Je n'avais presque plus de sous. Le voyage paraissait long, mais je ne m'ennuyais pas, malgré tout. Il faisait bon dehors, et je me ravissais à l'idée d'être à la plage. Et les minutes passèrent, et le temps avait l'air le même, alors qu'il avait surtout l'air de se dégrader. Quelque part, je remerciais Dame Nature, de cette catastrophe, qui me permettait de sortir cette nuit. Et en même temps, dans ma tête, dans un endroit déplacé et absolument tordu, deux mots anglais résonnaient "Blueberry Pie". Cela n'a aucun sens.

Et Dieu soit loué, à l'arrivée, le Bus me laissa en paix, et il n'y avait personne sur la plage. Pas un rat. Et ce sable fin, de différentes couleurs étaient magnifique. Il avait l'air doux, et magique, comme si un bébé avait décidé que la nature soit belle, pour changer. Domage que ce n'était pas naturel. Posant mes affaires sur ce que la nature pas naturelle avait créée, je commençais à poser les pierres en grand ronds et quelques morceaux de bois, avec mes cubes inflammables, laissant le feu monter doucement. Doucement... Doucement.

Ce vent me transperçait de part en part. Je retirais mon t-shirt et mes chaussures, mes cheveux détachés, mon pantalon encore un peu en lambeau, je sortis ma guitare, je commençais à jouer doucement de cet instrument. J'avais imprimé des paroles en français, traduite en japonais, donc, et je les lisais. J'avais les partitions, les paroles traduites. Il ne me manquait qu'à la comprendre. Chanson triste, très triste, mais j'en avais rien à faire, je la trouvais belle. Une voix plus rock, serait plus adaptée à la musique. Et chantant en japonais, une reprise française, je me sentais fier. Premier couplet peu plaisant, mais le second, magique.

« - Dans le port d'Amsterdam, y'a des marins qui meurent, pleins de bière et de drames, aux premières lueurs, mais dans le port d'Amsterdam, y'a des marins qui naissent dans la chaleur épaisse, des langueurs océanes... »

Je me plaisais à chanter cette douce musique, aux paroles presque morbides... Et je vis, dans mon feu, un papier. Avais-je rêvé ? Je n'en avais aucune idée, mais une chose est sûre, cette nuit, où les marins d'Amsterdam revenaient, je vis un fantôme. Une dame blanche, blanche comme blanche-neige, quoi qu'encore bien plus blanche. Un blanc plus pâle que blanc. Une dame magnifique, qui avait sans doute entendu les dernières paroles que j'avais osé chanté en sa présence. Je criais un peu histoire de me faire entendre :

« - Tout va bien ? » dis-je la guitare à la main.




Note : Blueberry Pie veut dire tarte aux myrtilles



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MessageRe: « Are you ever gonna live before you die? » ♪ Shun Katsu Matsumoto- posté le Dim 6 Avr - 10:00

Je croyais que ça se voyait on ne pouvait mieux que je ne savais pas ce que j'étais sensée faire à ce moment là. C'était tellement embarrassant!

Il y avait plusieurs choses incommodantes outre mon interruption calamiteuse.
Déjà, l'individu lui-même en question. C'était un homme, un jeune homme, aux traits... légèrement efféminés? Alors évidemment, il y avait tout d'abord ces longs cheveux châtains faisant de temps en temps de fines ondulations à l'image des vagues momentanément calmes. Néanmoins, j'avais déjà fait une rencontre il y a quelques jours de cela au pensionnat qui prouvait que ce n'était pas une telle cascade dans le dos qui faisait tout. C'était certainement sa corpulence peu imposante qui conférait une telle caractéristique. Aisé d'en juger sachant que... son T-shirt n'avait plus sa place sur sa peau. Seul un pantalon qui ne se trouvait pas dans le meilleur de ses états l'habillait actuellement. Alors comment dire... C'était un peu gênant de tomber nez à nez avec une personne de cette façon là? Ca l'aurait été déjà certainement moins dans d'autres circonstances, je voulais dire par là, avec quelques vêtements en plus qui l'auraient recouvert des pieds à la tête.

Ensuite, si j'en avais fait involontairement tomber mes ballerines... C'était parce qu'un certain talent semblait émaner de cette personne. Pourtant, je ne connaissais rien de ce garçon, c'était la première fois que je voyais un tel visage, mais il avait assurément quelque chose. Cela devait expliquer pourquoi je devais sembler totalement ébahie, mes yeux écarquillés au point d'en former des soucoupes. Je me sentais... minime à côté de lui. A l'inverse de moi, il avait l'air de très bien maitriser la guitare. Pendant un court instant, je m'étais demandée si... Non. Non. Et puis quoi encore? Je n'allais tout de même pas demander à un inconnu de dix secondes s'il pouvait m'aider en m'apprenant ne serait-ce les bases de guitare! J'étais tombée sur la tête ou quoi?

A l'instar de ce mérite, à ce que je crus entendre assez brièvement, il avait aussi une voix, très loin d'être désagréable. Je pouvais déjà l'affirmer, c'était un excellent musicien qui se trouvait en face de moi. C'en était déjà comme un honneur pour moi. A en avoir entendu la dernière phrase avant mon entrée décidément extraordinaire, il chantait d'ailleurs une chanson dont l'air... étrangement me disait quelque chose. Mais j'avais beau chercher, je n'arrivais pas à retrouver quoi. C'était bizarre. C'était une chanson plutôt vieille, j'en étais sûre. Mais pourquoi n'arrivais-je pas à en retrouver le titre? Le peu de culture que je détenais devenait-il défaillant? Je n'avais qu'une chose à dire, une seule: Honte à moi.


« Tout va bien? »

Je secouais la tête, sortant de mes pensées toutes aussi farfelues les unes que les autres. Commençant à glisser, je replaçai correctement mon foulard sur le sommet de mes épaules, joignant fermement les deux bouts dans ma main gauche posée au niveau de mon sternum. Je hochai doucement de la tête en répondant d'une voix faible:

« Yeah.. Je vais bien. Désolée... »

Pourquoi en être désolée? Hormis le fait que j'y étais constamment pour rien, il se trouvait dans ce cas que j'avais une excellente raison de l'être. Après tout, c'était bien moi qui étais apparue de nul part. Qui d'autre cela aurait-il pu être? Nous étions totalement seuls sur cette plage, ou à cet endroit précis tout du moins. Alors qui d'autre à part moi était la cause de l'interruption de sa reprise mélodieuse? Encore moi, évidemment. Je n'étais qu'un boulet fini, c'était pas croyable. Et pourtant, je ne le savais que trop bien. Ma faute avait donc entièrement sa place, et il était normal que ce jeune interpret le sache.

Mon regard se rabaissait jusqu'à ce que mes iris se déposent sur ses flammes dans lesquelles mon papier écrit à l'encre bleu se faisait dévorer. Très lentement, je m'accroupis en le regardant se faire pleinement consumer, jusqu'à ce qu'il soit réduit à un tas de cendres parmi les braises. De ma voix délicate accompagnée d'un curieux et frêle sourire, je prononçai sans détacher mes prunelles dans lesquelles ces mêmes flammes dansaient aussi:


« J'aurais préféré que mon message parte dans une bouteille de verre à la mer... »

Mais que me prenait-il encore d'énoncer un truc pareil? Les siestes pré-nocturnes ne me réussissaient vraiment pas. Folle. Il allait me prendre pour une folle. Comment pouvait-il me juger autrement? Même moi je me traitais complètement de folle. Comme quoi, il n'y avait pas de mystère. Mes yeux en clignèrent davantage... Ca y était! J'avais retrouvé! Hallelujah! La musique qu'il chantait... C'était une chanson française! J'en était sûre! Amsterdam. Mais  c'était de qui déjà..? ... Irrécupérable. J'étais irrécupérable! J'admettais que mon répertoire en terme de morceaux français était aussi peu diversifié que large, mais je n'avais aucune excuse de valable sur ce coup. Je n'étais qu'une honte, ni plus, ni moins.

A en fureter ma mince liste de compositions françaises, et aussi par la dernière phrase que j'avais balancée de manière tout à fait abracadabrante, j'en pensai à une autre aussi populaire, à peine plus récente il me semblait. Je l'avais déjà chantée une fois, il y avait quelques années de cela. Et il n'y avait pas meilleure illustration que ma situation actuelle. De mon accent purement américain, je me mis ainsi à la fredonner dans la langue originelle. Pour cause, je n'aurais pas été capable sur le coup de traduire correctement les paroles en anglais, et encore moins en japonais.


« Comme un fou va jeter à la mer des bouteilles vides et puis espère
qu'on pourra lire à travers S.O.S. écrit avec de l'air,
pour te dire que je me sens seul je dessine à l'encre vide un désert.
Et je cours, je me raccroche à la vie, je me saoule avec le bruit
des corps qui m'entourent, comme des lianes nouées de tresses,
sans comprendre la détresse des mots que j'envoie... »


Cessant de chanter, j'eus comme un court moment d'absence, mon regard semblant hypnotisé par les flammes. Quand je revint à moi, il se porta sur le jeune homme. Directement, je me redressai en faisant deux pas en arrière tout en disant de mon air paniqué:

« Sorry! I'm so sorry! »

Bien que ce n'était pas d'un vocabulaire extrêmement compliqué, j'avais envie de m'ajouter à moi même " On est plus aux USA ma belle. " J'étais impossible. On ne me faisait pas deux fois.

« Je ne sais pas ce qui m'a pris, pardon! »

Voilà, j'avais beau être visiblement très confuse, on se retiendra de préciser plus quoi que quoi, ce n'était pas bien difficile. J'aurais même déclaré " simple comme bonjour "! Même si, et comment en terme d'excuse, j'avais déjà pu faire preuve de bien mieux que ça...
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Shun "Katsu" Matsumoto
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Shun
MessageRe: « Are you ever gonna live before you die? » ♪ Shun Katsu Matsumoto- posté le Lun 7 Avr - 19:16




Tellement romantique...

Ce que c'est chiant !

« - Yeah.. Je vais bien. Désolée... »

Et là ? Un accent encore plus américain, comment est-ce que l'on pouvait faire mieux ? Et puis pourquoi s'excusait-elle ? Ça n'avait pas de sens, c'était moi, qui devait m'excuser, elle avait l'air tranquille, reposée, calme, dans sa bulle, dans son monde à elle, et voilà que je débarque, avec ma guitare et que je l'ennuie. Avait-elle d'ailleurs entendue ce que j'avais chanté ? Forcément. Peut-être que c'était pour ça qu'elle s'était excusée, pour m'avoir interrompu ? J'espère que non, sinon, je m'en voudrais d'avoir été là, à ce moment précis.

Mais ceci n'était pas tout. Quelque chose m'intriguait... Son accent. Il n'était pas nippon, contre toute attente, mais il n'avait pas l'air tout autant français. Amerlock, peut-être ? Si l'oncle Sam envoyait encore des enfants à lui pour envahir le pays du soleil levant, je sentais clairement que j'allais vite péter un plomb... Ouais, elle devait être américaine. C'est l'unique raison pour laquelle elle pouvait me parler comme ça. D'ailleurs, elle allait de nouveau s'exprimer.

« - J'aurais préféré que mon message parte dans une bouteille de verre à la mer... »

Okay, elle était purement américaine. Cet accent yankee et cette expression qui fait tellement "Guerre Froide". Pourquoi je dis yankee ? Enfin bon, passons. Sa phrase, exprimé d'un japonais nettement moins joli que celui que j'ai l'habitude d'entendre, mais tout aussi... mignon, si j'ose dire. Enfin, oui, si j'ose vraiment dire. À sa tête, elle avait l'air de connaître la musique. Dommage. Je ne la connaissais pas, peut-être qu'elle m'aidera sur qui est le chanteur. Attends... Elle avait dit quoi déjà ?

Que son message serait mieux s'il était partit dans une bouteille de verre à la mer ... ? Mais mais... Ça faisait trop romantique, maintenant que j'y pense aujourd'hui, c'est nul ! Non, ce genre de phrase m'insupportait au plus haut point, pour la simple et bonne raison qu'il ne me donnait jamais raison sur une chose : je suis le mec adaptée à la situation. Et là, en l’occurrence, je ne l'étais vraiment pas : son mot avait cramé. Et ça faisait, clairement, certainement, et nettement.. chier.

Son expression. Elle avait changée... Elle était... Différente. C'était sympa. Elle avait soudainement l'air entre l'enjouement et la mélancolie. Avant de sortir quelque chose, qui, à ce moment, ne m'inspirait rien. Pourquoi est-ce que je dis ça, me demanderez-vous ? Par les paroles mélodieuses sortantes de sa voix qui suivirent :

« - Comme un fou va jeter à la mer des bouteilles vides et puis espère qu'on pourra lire à travers S.O.S. écrit avec de l'air, pour te dire que je me sens seul je dessine à l'encre vide un désert. Et je cours, je me raccroche à la vie, je me saoule avec le bruit des corps qui m'entourent, comme des lianes nouées de tresses, sans comprendre la détresse des mots que j'envoie... »

Que l'on soit clair : non. Je ne comprenais que dalle. Non parce que, vous avez la version traduite, vous, jeunes guedins, vous comprenez tout. Mais sache que moi, j'étais au Japon, je parlais anglais et japonais. Et certainement pas français. Parce que même si c'était une très belle langue, je n'avais jamais songé à l'apprendre. Parce qu'elle était dure. Jusqu'à aujourd'hui. Mais passons. L'ensemble en lui-même était plutôt sympathique. Tant qu'à faire autant l'accompagner.. Enfin, j'aurais pu, l'accompagner, et... Elle se tût.

« - Sorry ! I'm so sorry ! »

- Putain, mais ferme-là, arrête de t'excuser avec ton accent ricain de merde ! Et on est Japon, PARLE JAPONAIS, PUTAIN !! - pensais-je... Puis elle rajoutait, toute paniquée :

« - Je ne sais pas ce qui m'a pris, pardon!

- Ben moi, je sais ce qui t'a pris, t'es amoureuse de la musique, tu peux pas t'empêcher de chanter, et pour ça, tu mérites la vie, putain ! Alors, tu vas rechanter cette musique, et je vais jouer de la gratte, derrière. Je crois, en plus de ça, avoir trouvé les accords. Je crois, hein. »

La mineur, Fa, Sol. Obligé, qu'il y avait ces trois notes. Un Mi mineur, peut-être ? Bon, on verra bien. J'accordais ma gratte un ton en dessous, attendant patiemment qu'elle chante. Attendant que sa voix résonne une voix par-dessus ce feu doux et agréable.



Note : Si ton personnage se décide à chanter, quand Katsu chante, hésite pas à lui faire rater quelque notes, voir même à se tromper rapidement d'un accord. Par contre, dis rien si tu fais rien. F'pas rêver non plus. D:



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MessageRe: « Are you ever gonna live before you die? » ♪ Shun Katsu Matsumoto- posté le Sam 12 Avr - 10:15

Allait-on encore aujourd'hui m'accuser de trop vouloir m'excuser pour pas grand chose pour ne pas dire rien? Peut-être que oui, comme peut-être que non. Toutefois, ce jeune homme ne me connaissait absolument pas et avait également vu mon visage pour la première fois il y avait quoi? Genre trois minutes à tout casser? Alors comment pouvait-on reprocher quoi que ce soit à quelqu'un lorsqu'on ignorait tout de cette personne? Enfin, à vrai dire, je m'attendais à tout, car n'importe quoi pouvait arriver, même évidemment ce dont je prévoyais le moins. Après tout, moi non plus je ne connaissais totalement rien de lui. Rien était à écarter. Tout pouvait potentiellement se produire.

Je ne comptais en effet plus le nombre de fois qu'on avait pu me reprocher le fait que je m'excusais à tout bout de champ par le passé. Même si très majoritairement, je me doutais qu'énormément de personnes s'étaient réservées de me le faire remarquer tellement cela a du leur être profitable. C'était tellement plus accommodant lorsque quelqu'un d'autre prenait la faute, et encore plus si le faux fautif le faisait de bon gré. Je le savais, j'étais bizarre, vraiment bizarre. Mais j'étais comme ça, à vouloir prendre sciemment la défense de l'autre. Le pire dans mon histoire, c'était la plupart du temps inconscient de ma part. Je le faisais tout naturellement sans m'en rendre vraiment compte. Et c'en était presque avec plaisir quelque part! Même si en contrepartie je recevais en conséquent des peines me semblant entièrement injustes, puisque dans l'affaire, j'étais toujours l'innocente qui se livrait comme coupable.

Okay, j'étais plus que bizarre. Quel être aussi insensé voudrait s'inculper lui-même de la fredaine d'autrui? Il n'y avait que moi pour faire ça. Mais à mon sens, bien trop de civils de nos jours ne prenaient plus la peine de s'excuser, de faire preuve d'un minimum d'indulgence, encore moins de respect ni de bienveillance, pas même de la part de ces messieurs ne serait-ce une once de galanterie. Je voulais bien que je n'étais pas une lady digne de ce nom mais... Alors il fallait bien un crétin en ce monde pour compenser ce manque évident de clémence. Et la cruche volontaire dans tout ça, ce n'était personne d'autre que moi.

Comment dire? Je m'égarais un peu?

Pour en revenir à nos moutons, ou plutôt à ce jeune homme qui me faisait face, bien que je ne m'imaginais pas malgré tout qu'il me fasse immédiatement la moindre réprimande, comme d'habitude, je craignais sa réaction. J'avais beau répéter mainte fois que j'étais profondément désolée, il pouvait très bien ne pas accepter mon excuse, tout comme la majorité de ces individus qui foulaient cette planète ne tournant pas si rond que ça. Tout était envisageable. Ne l'avais-je déjà pas dit? Il pouvait très bien se mettre en colère et s'emporter très rapidement, même si je ne voyais pas trop en quoi mais bon. N'importe qui connaissait ce fameux calme avant la tempête. Il pouvait même m'insulter? Voire même qu'il pouvait me frapper avec sa guitare?? Non, j'allais probablement bien trop loin. Et puis, personne ne pouvait le nier, l'instrument avait bien trop de valeurs comparé à moi pour se retrouver fracassé sur le sommet de mon crâne. Mon imagination se révélait bien trop tordue parfois, et surtout toujours bien trop emplie de pessimisme.

Peut-être n'avais-je pas tous les torts d'appréhender sa réplique. Malgré que sa première phrase ne reflétait pas un vilain fond, au contraire même puisque celle-ci semblait plutôt justifier et défendre mes faits, sous-entendant au passage qu'une fois de plus, je n'avais aucune raison de vouloir m'excuser de la sorte, elle m'en fit hérisser le poil. Pu... tain?.. Elle avait effectivement un côté agressif sans vraiment l'être, c'était un peu bizarre. Comme quoi, je n'étais peut-être pas la seule? Et je... « mérite la vie »? C'était fort, vraiment fort. Ca me dépassait même. C'était bien la première fois dans toute mon existence qu'on me sortait un tel truc. Ca en paraissait presque incroyable. D'ailleurs, même mes oreilles n'y croyaient guère. Même ce garçon me semblait... quelque peu étrange?

Et ce n'était pas fini. Maintenant, il ne se gênait pas pour m'en donner directement l'ordre de me remettre à chanter ce que j'avais commencé avant de m'arrêter un peu trop brutalement. Une directive prononcée de manière à m'en retourner littéralement. Pour faire simple, j'aurais pu tout bonnement en tomber sur le cul. Non, il n'était pas porté par de mauvaises intentions, mais il avait une façon peu conventionnelle de formuler ses demandes. Il était même un peu trop rapidement familier à mon goût envers moi, dans tous les sens du terme. Je l'accordais que ce type de langage semblait bien plus naturel quand on s'adressait à un jeune de sa tranche d'âge mais... Je ne savais pas. Après tout, il ne fallait pas chercher, c'était moi la cruche.

Malgré son énonciation un peu saugrenue, je m'exécutai alors sans dire un mot. De plus, il avait commencé à jouer l'air avec sa guitare. De un, ce n'était pas mon genre de mettre un vent de cette façon là, je ne pouvais être que déférente. De deux, si j'avais eu le culot de lui en mettre un, je pouvais m'attendre à ce dont je redoutais le plus, à savoir déchainer un ouragan. Et puis, je ne pouvais que m'incliner devant son talent. Il devait avoir une sacrée oreille musicale pour réussir à reproduire une musique qu'il ne connaissait manifestement pas. Je trouvais ça vraiment extraordinaire. Ce garçon était étonnant, et décidément très doué...

... A quelques erreurs près.
Forcément, cela semblait difficile de transcrire à l'identique et de suivre fidèlement l'air lorsqu'il s'agissait d'un morceau inconnu. Parfois les erreurs étaient bien trop bénignes pour être soulignées, tandis que pour d'autres fois, elles étaient bien plus accentuées, m'arrêtant subitement une fois ou deux de chanter durant une seconde ou plus avant de reprendre dans l'immédiat, ce qui ne pouvait lui être que désagréable, même moi je ne le savais que trop bien. Mais pire à un passage de la seconde strophe, cessant même alors totalement.


« Euhm... Pardon mais... Tu... Vous... Ce n'est pas tout à fait ça... »

Et oui. Je ne savais même pas. J'avais failli sur le coup le tutoyer, mais ce n'était pas dans mon habitude de le faire aux premiers abords, mais en même temps il s'était déjà adressé à moi de façon un peu trop intime si je pouvais dire cela comme ça, alors... Je ne savais clairement pas si je devais employer "tu" ou "vous", alors j'avais fini par détourner la difficulté en tournant ma phrase autrement.

Concrètement, je n'étais pas une si bonne chanteuse que ça car quand l'air derrière sonnait trop faux à mon sens, cela me bloquait inévitablement. Et encore, nous n'en étions même pas arrivés au refrain, chose que je n'avais encore jamais chanté devant lui et qui, par conséquent, allait être difficile voire impossible à jouer du premier coup. A moins d'être devin ou je ne savais trop quoi. Mais là, je risquais franchement de l'énerver, c'était sûr. A en juger comment il m'avait parlé, je l'imaginais plutôt du genre impulsif. Je pouvais me tromper, comme non. Un peu plus et c'était réellement moi qui allais l'amener à me fracasser sa guitare sur ma tête. Non, nous n'avions pas les mêmes valeurs, vraiment pas... Au moins, j'avais eu encore la politesse de m'excuser. Ou peut-être pas... A trop m'excuser, n'allais-je pas attiser la foudre?




HRP: J'avoue que je n'ai pas trop compris ce que tu attendais de moi (Je peux enfin le dire! Je suis confuse, voire plus con que fuse 8'D) mais j'ai fait comme... j'ai fait. J'espère que ça te conviendra tout de même. Ou si vraiment ce n'est pas le cas, fais le moi savoir par MP et je réécrirai ce passage sans problème (:
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Shun "Katsu" Matsumoto
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MessageRe: « Are you ever gonna live before you die? » ♪ Shun Katsu Matsumoto- posté le Dim 13 Avr - 16:20




Go taste...

My fucking pie ~ ♪

Et sous ces douces chaleurs qui attisaient presque ma curiosité, tant elles étaient vives et flamboyantes. Tant elles étaient encore plus magiques qu'un regard amoureux. Je ne pouvais m'empêcher de m'extasier face à cette vision, et surtout à ce son. On pouvait entendre les crépitements de ce feu vif et énergique. Et surtout, on ressentait très clairement un frisson quand on pouvait entendre la voix de la jeune albinos. Elle continua, et mes cordes accompagnèrent le son de cette voix égalant facilement celle d'une chanteuse française.

J'aimais beaucoup, j'aimais énormément. En revanche, j'aimais beaucoup moins mes quelques quelques fausses qui pouvaient se faire entendre dans mes accords. Je regrettais de ne pas avoir le niveau de DJ Ashba. Puis je me mis à la regarder, chantonnant doucement ces airs de "nin nin nin". Je ne comprenais rien, mais j'en avais rien à faire, cette langue était belle, et malgré tout, extrêmement compliquée, peut-être trop pour moi ? Non, voyons, soyons logique. Si je m'y mets à fond, je l'apprendrais bien facilement... Presque aussi bien qu'elle.

Et aussi bien qu'elle ne signifiait pas, s'arrêter en plein milieu de la musique... Elle chantait extrêmement bien, même si je doutais de la perfection de l'accent de ma camarade, mais elle avait tendance à s'arrêter, à ne pas finir certains passages, comme moi j'avais l'habitude de rater quelques passages à la guitare, et de laisser le reste des quatre temps s'écouler. Mais là, elle s'était carrément arrêtée de chanter et pour une nouvelle fois...

« - Euhm... Pardon mais... Tu... Vous... Ce n'est pas tout à fait ça...

- Rah, mais c'est pas grave, arrête un peu ! Si t'arrives pas à chanter en français, ou même, juste cette musique, chante autre chose ! Et arrête de t'excuser, un peu ! »

S'excuser ne servait à rien, pour moi. Il fallait des actes. J'étais d'accord qu'elle chantait comme une déesse venue d'un autre monde, mais... J'en avais marre de l'entendre s'excuser. Elle aurait au moins pû juste s'arrêter, parce que... Cela devenait un petit peu énervant. Juste un peu. puis je me rendis finalement compte de la méchanceté sur laquelle j'avais dis ça. J'avais dis cela en rigolant, mais d'une façon méchante, et j'avais pas envie qu'elle s'effondre, qu'elle devienne muette, ou qu'elle arrête de chanter. Alors, je lui souris, de mon plus beau sourire, au monde, que j'avais au moins essayé de faire, et je lui laissai la place.

Je sortis les sodas, en mis un devant sa place, et sortit le gros pack de chamalow, retirant deux morceaux de bois assez fins pour percer un chamalow, mais assez gros pour le maintenir. Je commençais à en enfoncer sur les deux bâtons, quand je commençais à faire cuir le mien, avant de chantonner quelque chose qui ne voulait rien dire.

« - Look this way, it's not this the end, I think the story will, can add a new pay... This time in gone, now we are on, a place of stone, without autochton... And go taste with me my pleasure, I have prepare a blueberry pie, go taste with me my pleasure... I have preapare a blueberry pie. »

Et entonnant quelques notes, en souriant et en faisant mine à la demoiselle de venir, j'avais posé ma guitare sur le sol, mais je m'empressais de quitter la chaleur, pour me référer à mon livret, sur lequel je commençais à écrire les premières paroles de ce que je venais de chanter. Il n'y avait pas de doute, ce seraient les premières paroles de "Blueberry Pie ?". Avec un air doux, digne de "There are no pinguin in Alaska" de Part Time Friend. Non, sincèrement, il n'y avait pas à dire. Je savais déjà ce que j'allais faire !

« - Et ça t'a jamais eu, comme idée, de composer ? » dis-je en souriant.



-



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MessageRe: « Are you ever gonna live before you die? » ♪ Shun Katsu Matsumoto- posté le Mar 22 Avr - 11:01

Par ma remarque placée le plus délicatement possible, bien que dans tous les cas elle n'avait rien à faire là, le garçon s'arrêta également aussitôt de jouer. Nous ne pouvions entendre plus que le doux crépitement des flammes et les légers mouvements des vagues venant s'échouer sur le sable onctueux. J'appréciais ces sons naturels. Toutefois, les circonstances ne me permettaient guère de m'en délecter, car une fois encore, il y allait avoir sa réaction dont j'en ignorais encore toute son essence. Je me contentais de baisser les yeux, comme je le faisais lorsque je craignais sur le moment ceux de celui qui me faisait face.

« Rah, mais c'est pas grave, arrête un peu! Si t'arrives pas à chanter en français, ou même, juste cette musique, chante autre chose! Et arrête de t'excuser, un peu! »

Je n'en attendais pas moins de sa part. Ou peut-être plus même? Il n'avait pas besoin de le dire concrètement avec des mots, je le remarquais sans mal, aussi bien de par son expression sur son visage qu'au timbre de sa voix, qu'il en avait déjà bien marre de m'entendre m'excuser. D'ailleurs il avait tout de même fini par me le dire franchement, alors que c'était seulement la seconde fois que je le faisais auprès de lui. Il était vrai, la deuxième fois en l'espace d'une minute peut-être. Encore un peu et j'allais atteindre le record du monde d'excuses prononcées durant un temps restreint. J'en avais bien conscience de ce défaut excessivement grand, mais c'était vraiment plus fort que moi de me comporter de cette manière là. On ne dirait pas, mais j'essayais pourtant de faire réellement attention et d'arrêter de m'excuser alors que je n'avais causé absolument aucun mal, si ce n'était de me trouver en ce moment même à l'endroit présent.

Je pouvais encore moins me permettre de rétorquer que je savais parfaitement, à l'exception de mon accent plus ou moins prononcé, chanter en français, ou du moins cette musique en particulier. Si je venais en plus à en rejeter la faute sur lui, c'en était fini. Je signais mon arrêt. Mais non, je n'étais pas ainsi. Premièrement, il savait vraiment très bien jouer à la guitare, et pour quelqu'un qui découvrait pour la première fois cette mélodie, je pouvais déjà affirmer qu'il assurait grave, à tel point que j'aurais presque pu en paraître envieuse. Pour moi, il touchait quasiment la perfection. Il était tellement talentueux, et moi je rêvais simplement d'atteindre déjà un tel niveau un jour. Deuxièmement, c'était personne d'autre que moi qui s'était inexplicablement arrêtée sous prétexte que quelques fausses notes pourtant dérisoires suffisaient à m'entraver. Comme toujours, ce jeune homme n'avait absolument rien à se reprocher, alors que pour ma part, j'avais toutes les raisons du monde de le faire.

Je n'osais même plus relever la tête tant j'appréhendais son regard. Il aurait eu le pouvoir de m'incendier plus que le feu lui-même qui craquait devant nous. Mais lorsque je m'y résolus en fin de compte avec ma plus grande timidité, ce fut d'un sourire dont j'eus grâce, d'un sourire infiniment chaleureux comme trop peu m'en avait déjà été adressé. Et il n'en restait pas là. Sans rien ajouter, il sortit des sodas, en en plaçant un volontairement devant moi. Mes yeux restaient figés sur ce liquide coloré emprisonné dans sa petite bouteille de verre dont j'avais presque l'impression d'en entendre déjà les bulles pétiller. Le fruit de mon imagination encore. Et pour finir, il en sortit un gros paquet de chamallow avec deux bâtons en bois assez fins pour pouvoir en planter au bout.

J'en avais déjà évidemment mangé de cette confiserie de guimauve rose ou blanche, sans grand enchantement pourtant, et jamais grillée. C'était largement répandu pourtant, en Amérique en tout cas. Cela faisait partie intégrante de notre culture, et j'en semblais tout de même exclue, à croire au final que j'étais en fait une américaine sans vraiment l'être réellement. Mais c'était bien la première fois que j'étais conviée à un feu de camp, alors jamais je n'aurais pu l'inventer. C'était quelque chose qui se partageait à plusieurs, entre amis, donc il semblait évident que jamais une telle chance ne m'était arrivée jusqu'alors. Mais sur le coup, je ne comprenais donc pas pourquoi ce garçon se retrouvait à la base tout seul autour d'un tel feu et pourtant avec tout ce qu'il fallait pour visiblement passer un agréable moment. Etait-il lui aussi du genre solitaire?

Je n'eus plus de temps aux réflexions sur la question que mon attention se porta sur tout autre chose. Il se mit effectivement à chantonner, ce qui requérait toute ma considération. En plus de savoir magnifiquement bien jouer de la guitare, il avait l'air également d'aussi bien chanter. Cela me paraissait incroyable. Etrange peut-être, mais rien que pour ça, je l'appréciais déjà beaucoup quelque part. J'étais surtout admirative devant sa virtuosité et son aisance. Plus aucun doute là dessus: j'espérais bien un jour savoir aussi bien faire que lui. En me concentrant un peu plus sur les paroles de sa fameuse chanson, je me rendis compte que, bien que me semblant belle, elle m'était totalement inconnue. Une musique intégrant comme parole "Blueberry pie"? Je crois que si j'avais déjà entendue une telle chose, je m'en serais parfaitement bien souvenue. Je trouvais que ça avait un côté drôle qu'une tarte aux myrtilles ait le droit à une si bonne place dans un titre, ce qui lui conférait pas moins un côté chaleureux.

Comme il me l'en permit, je pris place non trop loin de lui, tandis qu'il sortit un petit carnet sur lequel il ne perdit de temps de griffonner soudainement. Je me demandais bien ce qu'il avait donc de si important à écrire tout un coup. Oui, je pouvais me montrer assez curieuse, mais je savais que c'était souvent quelque chose de trop mal placé. Je ne voulais pas lui sembler indiscrète. Alors je l'observais silencieusement en train d'écrire. Ce fut alors qu'il me demanda subitement s'il ne m'était jamais venu à l'idée de composer. Sur le coup, je me mis franchement à beuguer sur la question. Seulement quelques secondes après je parvins à établir un certain lien. Cette chanson... Ce n'était autre que son oeuvre? Si vraiment cela se révélait bien en être le cas, alors je ne pouvais être que davantage fervente. Plus le temps passait, plus il parvenait à m'épater. Et en même temps, je me mis doucement à rire tout en secouant la tête, tout ça parce qu'il n'y avait plus de comparaison à avoir entre lui et moi.


« Jamais. Je n'ai pas suffisamment de talent ni l'imagination pour! »

Pas suffisamment de talent, c'était sans doute vrai. Mais pas assez d'imagination... Venant d'une grande rêveuse comme moi, c'était un terrible mensonge. Ce n'était pas ce qu'il me manquait. Je doutais franchement même que l'on soit plus doué que moi sur ce terrain là. Car quand il était question de se créer un monde, je devais être irrévocablement la number one.

Bien que cela semblait toujours être le cas, je ne voulais pas dire ça juste dans le but de me rabaisser. Je voulais aussi évidemment assurer par là qu'il débordait bien plus de talent que moi. Et afin de l'en rassurer en ce sens, je lui dévoilais enfin un sourire affectueux, semblant peut-être encore un peu fragile mais pas moins sincère. Je le lui devais bien après tout, il me paraissait être une bonne personne et qui comptait offrir à une inconnue comme moi un très bon break comme je n'en avais jamais connu. Cela faisait bien longtemps, voire jamais, que je n'avais passé des minutes aussi agréables. Alors c'était ça à quoi ça ressemblait, un partage. Mon sourire en vint même à s'élargir de lui-même. Car pour la première fois de ma vie, j'avais l'impression de partager un vrai moment avec quelqu'un pourtant que je ne connaissais pas.

J'avais la sensation que ce soir, ça allait pouvoir être enfin mon tour.
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Shun "Katsu" Matsumoto
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MessageRe: « Are you ever gonna live before you die? » ♪ Shun Katsu Matsumoto- posté le Jeu 24 Avr - 8:48




Do you want

more sugar ? ~ ♠

Je ne savais même que trop bien ce que j'allais faire. Je pus constater que la demoiselle en avait profité pour s'asseoir également à côté de moi, prenant place d'une manière un peu timide, mais heureuse, et je pus l'entendre dire ce qu'il ne fallait surtout pas.

« - Jamais. Je n'ai pas suffisamment de talent ni l'imagination pour ! »

Que venait-elle de dire ? Qu'elle n'avait ni le talent, ni l'imagination pour ? Je voulais.. Rire ? Crier ? Je ne sais pas trop, en fait. J'hésitais. Mon chamallow fondait sous la branche que je lui avait attribué, et je le gobai comme un glouton, laissant tout ce sucre fondu et chaud couler dans ma gorge. Je n'en revenais toujours pas. Alors là, pas de talents ? Avec cette voix de déesse grecque ? PAS DE TALENT ?! Je pensais bien être bloqué sous acide pendant... Une dizaine de secondes... Puis je repris mes esprits et tendis une branche à la demoiselle, sur laquelle était accrochée, au bout, un morceaux de sucre gluant, prêt à fondre comme celui que je venais d'avaler... Pas de talent, quoi...

Je finis par la regarder, et au moment où je m'apprêtais à hausser la voix, je m'arrêtai. Et je la vis faire sans doute, le plus beau sourire, et le plus sincère sourire, que je n'avais jamais vu, de toute cette planète. Signifiait-il qu'elle ne croyait pas en elle ? Ou plus en moi ? Ça m'étonnerait fortement, même aujourd'hui je 'en ai toujours pas la moindre idée. Mais une chose fût sûre, c'est qu'elle était bien plus belle à sourire, plutôt qu'à s'excuser sans raisons. J'avais presque envie de la prendre dans mes bras pour lui faire un tout petit câlin, et lui dire ''t'es toute choupiiiiii, ma fifiiiiiiiille, laisse-moi te faire des bisous pour te consoler''. Rien que cette image qui me vint à l'esprit me surprit. Elle était, sans doute, plus âgée que moi et je la voyais comme ma fille. On est bien d'accord que tout ceci n'avait définitivement pas de sens...

Elle souriait encore. Elle souriait et avait un regard magnifique. Elle aurait méritée que je lui fasse écoutée ma toute première composition, qui datait de quand j'avais quatre ou cinq ans. Certes, je ne faisais qu'enchaîner des notes sans rythmes qui ne voulaient rien dire, et mes paroles étaient foireuses, mais bon, au moins elle aurait rigolé. C'était peut-être ça, en fait, que j'attendais depuis si longtemps, terni dans ma caverne. Ce que je voulais finalement, c'était peut-être de la sincérité.

Après tout, personne ne m'en avait vraiment fait part, de cette sincérité. Ma mère ? Simplement une conne qui s'était envoyait en l'air et qui attendait que j'ai 20 ans, pour que je puisse me barrer de cette maison de cloporte. Le reste de ma famille ? Ils ne pensaient qu'à eux, une bande d'ingrats, et d'enfoirés qui selon, n'aurait même pas dû exister. En fait, maintenant que j'y pense, si, la sincèrité, j'en avais déjà vu. Dans les yeux de Bakura, quand il avait failli me casser la gueule, juste avant qu'il ne le fasse... Plus ou moins... Dirons-nous que je me souviens plus du moment que je vous raconte actuellement, que de mon arrivée à Rayen. J'en ai rarement eu des entrées aussi... Fracassantes... Mais, là ce sourire et ces yeux, cette douceur valait bien au moins tout l'or du monde.

Ces personnes qui se trouvent stressées me gonflent et me gonflaient. Pareil pour les pseudo-dépressif de mes couilles, et encore plus pour ces enfoirés de commerçants qui pleuraient parce qu'ils se sont fait voler alors qu'ils ont une assurance. Cette bande de chacaux. Toujours à trouver les autres trop méchants ou trop chiant, moi, à ce moment-là, j'en avais plus rien à faire. Je n'étais pas Shun, le Drag Queen invétéré. Je n'étais plus Katsu, le morceau de viande dont tout le monde se moque. Je n'étais plus le guitariste hors pair et le compositeur de malade qui a facilement dû écrire une centaine de chanson pour n'en garder que 12, dans l'espoir de faire un jour un disque. Non, j'étais simplement quelqu'un, qui admirait et appréciait ce passage de sa vie. Elle avait le culot de dire qu'elle n'avait pas de talent... Mais j'en reviens toujours pas !

Je finis par reprendre mes esprits et ouvrant ma canette de soda qui avait été un petit peu agité à cause de bus, tout finit par s'échapper, et il y avait de cette boisson sucrée partout. Heureusement que moi je n'avais rien, mais la belle petite demoiselle, elle... avait de la boisson pétillante sur tous ces vêtements. Je finis par me claquer la tête avec ma main, avant de me dire d'une manière à moi-même, très explicite -quel con, quel con, quel con, quel con !-. Puis avant d'en boire une gorgée, sans trop me soucier de ce qu'avait fait la demoiselle entre temps, je finis par lui dire en souriant et d'un air un peu niais, mais pas moqueur :

« - Désolé, je suis le dernier des boulets »

Et je le pensais. Puis, le temps passait, je passais un coup de chiffon sur ma gratte qui en avait également reçu. Me tournant vers la p'tite dame, je lui dis d'un air semi-autoritaire :

« - Le talent, personne ne l'a, enfin, si, mais juste certaines personnes. Toi t'en as, t'as un timbre de voix unique et t'as un accent français plutôt sympa. Oublie toutes les conneries qu'on te rabâche, et l'imagination, tout le monde en a. Tu veux une preuve ? Je vais te chanter ma toute première compo, et je vais aussi te la jouer, j'avais quatre ans, environ. »

Puis accordant ma guitare d'une manière qu'on aurait presque pu penser d'aléatoire, je lui souris, et je commençais à jouer quelques notes lentes et molles. On aurait presque dit que je ne savais même pas jouer de la guitare.

« - Un jour, j'ai vu une madame. Elle avait plein de poils ! Et son monsieur, il était trop gros, il r'ssemblait à un asticot. C'était un couple de nénuphars, qui mangeait des oreos, et qui avait des chewings-gums collées aux chaussures »

J'arrête le désastre ici, mais tout cela pour vous dire qu'avant, je faisais franchement des trucs débiles. Très débiles. À la fin de la musique, je la regardais, en rigolant un peu

« - Alors ? Ça fait peur, hein ? »

Puis avec cet air hautain que je n'osais m'attribuer bien souvent, je posais ma guitare sur le sol, et reprenons ces bonbons fondants, tellement pourris pour la santé, mais tellement bon au goût.



-



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