Lorsque Chihiro est née, un 17 avril, le ciel était bleu et les oiseaux chantaient... Non, attendez, c'est pas du tout ça, cela n'arrive que dans les contes de princesses, donc reprenons : Chihiro est née, un 17 avril, le ciel était gris de nuages et il pleuvait à grosses gouttelettes, mais ses parents s'en contre-fichaient : ils avaient enfin un magnifique enfant, dont le sourire aurait pu ramener le soleil. Elle était l'enfant miracle. La pierre précieuse de la famille Kigori. En effet, 7 ans plus tôt, la mère avait porté en elle un enfant qui n'a pas survécu à la naissance, et cela avait tant bouleversé la famille que ce 17 avril avait redonné le sourire à Mr et Mme Kigori.

Dés que Chihiro et sa mère purent rentrer chez eux avec le père, il décida de la garder à l'abri de toute souffrance et danger, au détriment de sa futur vie sociale. Pendant les quatre premières années de sa vie, la petite ne pouvait sortir jouer que dans le jardin, sous la surveillance des parents. Chaque possibilité qu'avait le père de l'éloigner du danger, il la prenait. Evidemment son choix, bien qu'égoïste, était animé par un sentiment de peur et, en la protégeant, il se protégeait lui-même de la peur de perdre encore un enfant. Seulement Chihiro était une fille pleine d'énergie que l'espace d'une grande maison ne pouvait épuiser et il fallait bien trouver un moyen de l'aider à se dépenser.

Ses parents cherchèrent donc un moyen sans danger de dépenser l'énergie de leurs filles et comme aucune de leurs idées ne furent les bonnes, ils en vinrent donc à la musique. Elle appris d'abord le piano, puis la guitare et le chant, et plus tard encore, la batterie. Pendant des années on pouvait entendre de la musique toute la journée, toujours plus longtemps, et toujours mieux. La musique rendait Chihiro heureuse en apparence, et donc, aussi ses parents.

Seulement, avec le temps, elle se lassait de la seule compagnie de ses parents et de la famille qui venait les visiter. Elle voulait découvrir le monde et se faire des amis. Elle ne supportait plus les cours à domicile et ses parents se rendaient compte qu'ils ne pourraient pas garder leur fille à l'abri du danger sans lui faire du mal pour autant. Elle voulait découvrir ses origines, se faire des amis, mais c'était une idée inconcevable pour Mr Kigori que de la laisser partir. Sa femme le convint finalement de la laisser passer un peu de temps dehors mais cela ne convenait pas à Chihiro pour autant. Elle connaissait par coeur les rues de Londres et voulait voir plus. Assez de se promener avec ses parents, assez de faire de la musique dans sa chambre ou d'étudier à la maison. Assez. C'est pour ça qu'elle décida de partir au Japon pour découvrir d'où elle venait et ce pourquoi elle était née, et, son 18 ème anniversaire arrivant, son père ne pourrait pas la retenir.

Pendant des mois ils débattirent sur ce voyage, sur les dangers et les richesses qu'il représenterait mais finalement, quand Chihiro ne tenait plus, il accepta par on-ne-sait quel miracle et notre jeune fille fit sa valise. Direction : le Japon.

Une fois arrivée, elle partit vivre avec sa tante restée à Tokyo et pris des cours pour améliorer ses connaissances en Japonais. Ses connaissances de bases n'étant pas suffisantes. Quelques mois plus tard, Chihiro découvrit qu'une école non loin de là où elle habitait était ouverte et parfaite pour ses talents.

Elle y passa quelques mois fantastiques ! Rencontrant de nouvelles personnes et apprenant tant de choses sur la musique. Seulement, le pensionnat dû fermer à la mort du propriétaire. De retour chez sa tante, elle n'a pas tout de suite repris ses études, aidant dans la maison. Elle était au jardin devant la maison en train de jouer un air de guitare quand le facteur déposa des lettres de la boîte aux lettres. Chihiro se leva et alla relever le courrier : Paperasse, journal, facture, facture, paperasse, et.. une lettre l'interpella. Il était marqué "Pensionnat Rayen" en lettres italiques.

Prise d'une énergie folle, elle retourna la lettre et l'ouvrit. A peine eu-t-elle commencé à lire qu'elle poussa un cri. Sa tante se précipita dans le jardin et lui demanda ce qu'il se passait.

Chihiro sautait déjà en l'air, tellement heureuse que le pensionnat réouvre ses porte, et près de la plage en plus ! Voilà que son aventure continuait !