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Contemplation.

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Kôdai Hayashi
Aucun Club
Masculin Messages : 15
Date de naissance : 20/09/1996
Date d'inscription : 09/08/2014
Âge : 27

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Année scolaire: 2ème année.
Dortoir & numéro de chambre: Dortoir A - Chambre n°06
Colocataires: Léna Leroy, Rikuo Murakami & Alyss S. Lindon
Kôdai Hayashi
MessageRe: Contemplation. - posté le Ven 15 Aoû - 19:49

Contemplation.

   
feat. Alyss



D'un coup il sortit la tête de sa cachette improvisée.

-T'aimes le curry ?

Hein ? Kôdai haussa les sourcil et se mit à se gratter la tête de la façon la plus disgracieuse qu'il savait le faire. Cette question était absurde, si bien qu'il préféra l'ignorer et repartir sous ses draps. C'était n'importe quoi, et d'eux deux, il était le fou. Il ferma les yeux et décida de tout oublier, la présence de la fille et ses questions, le pensionnat, il  partait dans un autre monde. Il aimait bien partir comme ça, sans se préoccuper de rien. On le disait égoïste, ou juste perso, c'était peut être vrai. Il s'en fichait.
Il n'eut pas le temps de planer d'avantage qu'un violent frisson le secoua, et il se demanda si quelqu'un n'avait pas ouvert une fenêtre. Il détestait avoir froid. Ça, ça datait de l'époque où son père habitait encore chez eux. Il avait lourdement insisté pour sortir se promener une journée d'hiver, alors qu'une tempête avait été annoncée. Lui aussi, devait surement être un peu fou.

Mais dans tous les cas le blondinet haut comme trois pommes s'était retrouvé coincé dehors, avec sur les bras un père irresponsable. Ils s'étaient gelés les poumons, ça donnait une impression de brûlure à chaque inspiration. Et pour y remédier, une seul solution -à défaut de pouvoir s'abriter au chaud - consistait à s'asphyxier d'avantage encore en s'obligeant à respirer le plus lentement possible, pendant une dizaine de minutes. Autant dire que les souvenirs qu'il en gardait n'étaient pas très agréables.

Kôdai pointa le nez hors de son abris pour vérifier, mais rien. Ça devait être son imagination. La fille n'avait pas quitté sa chaise, elle était surement mécontente qu'il l'ait ignoré pour cette question à laquelle elle semblait tant tenir. Et puis c'était quoi, d'abord, le curry ? Surement quelque chose qui se mange. Elle devrait vite s'apercevoir que sa culture culinaire était très faible, et puis lui tant qu'il avait de quoi manger - et que c'était mangeable - il était satisfait. Il décida alors de continuer de l'ignorer, et laissa tomber sa tête sur le matelas en fermant les yeux, juste un court instant...

~          ~

Le jeune garçon s'éveilla brusquement, désorienté. Quelle heure il était ? Il cligna plusieurs fois des yeux avant de s'apercevoir qu'ils étaient au milieu de la nuit. Bien sur, il n'y avait pas la moindre horloge dans cette chambre. N'importe qui aurait regardé sur son portable, mais il n'en avait pas. Qui pourrait-il appeler de toute façon ? Péniblement et toujours à moitié endormi, il s'extirpa de ses draps et se leva. Dormir habillé, avec des chaussures comme ça, c'était plutôt bizarre. Il se disait qu'il gagnait du temps le matin. Avec la faible lueur de la lune à travers le carreau, il pouvait discerner dans le noir la fillette affalée sur son bureau. Entre un qui dormait habillé, et l'autre sur du bois, c'était une chambre bien étrange.  Au bout de quelques secondes, ses yeux s'étaient habitués et il voyait beaucoup mieux. Les médecins disaient que c'était dû à avoir passé énormément de temps dans le noir - dans le placard, autrement dit. Il secoua lentement la tête et s'approcha un peu d'elle. Il la préférait endormie, elle semblait plus jeune, plus..inoffensive. Et surtout plus silencieuse. Un sourire passa rapidement sur ses lèvres, puis il se détourna et sorti le plus silencieusement possible.

Les couloirs, une fois plongés dans la pénombre, étaient assez effrayants. Certes beaucoup moins que lorsqu'ils étaient bondés de monde, mais tout de même. Il se frictionna de ses mains et commença à avancer, sans trop réfléchir. Il se sentait étrangement reposé, faute d'avoir roupillé une bonne partie de la journée. Ce qui l'étonnait le plus, c'était qu'il n'avait pas du tout rêvé. C'était agréable de faire de vraies nuits de temps en temps, bien qu'elles ne suffisent pas à enlever les valises qu'il traînait en permanence sous ses yeux.

Avant qu'il n'ait pu réellement réalisé où il se rendait, il se trouva à grimper l'escalier qui menait au toit. Ça ne l'étonnait pas, il était toujours passionné par le ciel, peut être même encore plus la nuit. En sortant il s’emmitoufla un peu plus dans son pull. Il faisait assez froid à cette heure-ci, et même s'il ne pleuvait plus, tout était encore humide. Même l'air sentait la pluie, elle ne s'était pas arrêté il y a longtemps. Profitant de le fraîcheur du soir, il s'appuya à la barrière grise et froide, se cachant dans ses manches pour ne pas trop sentir les quelques gouttes qui y étaient restées.

Il resta un moment dans cette position, à ne penser à rien, profitant juste du beau paysage. Ce n'était pas encore la pleine lune, mais elle était suffisamment forte pour donner à la forêt des reflets argentés. Sur le coup, le blondinet se dit qu'il aimerait dessiner une scène semblable à celle-ci, mais il était bien trop paresseux pour redescendre chercher son carnet, surtout qu'il risquait de La réveiller. Il lâcha un long soupir, laissant son regard se perdre à l'horizon. Ça avait été une journée pleine d'émotions pour lui, et plus il s'autorisait à y penser, plus il craignait les prochaines. Et au moment où une petite voix lui disait de ne pas avoir peur, un bruit retentit derrière lui, alors qu'il faisait volte face, affolé.




   
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Alyss S. Lindon
Club de Peinture/Dessin
Féminin Messages : 35
Date de naissance : 13/03/1998
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Job : Elle peint mais ne vit pas de ses peintures, si c'est ça que vous voulez savoir.
Côté coeur : Pas grand chose, à vrai dire.
Personnage en trois mots : Where is wonderland ?

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Colocataires: Léna Leroy, Rikuo Murakami, Kôdai Hayashi
Alyss S. Lindon
MessageRe: Contemplation. - posté le Lun 18 Aoû - 14:50




Elle était déçue. Vraiment. Il n'avait pas répondu à sa question et elle ne savait désormais plus quoi penser. Peut-être qu'il détestait le curry au point de ne pas vouloir en parler. Quoique, vu l'air perplexe qu'il avait arboré en se grattant la tête, c'était peut-être tout autre chose. Il la prenait probablement déjà pour une cinglée, mais c'était le dernier de ses problèmes. Car elle ne savait toujours pas si le seul camarade de chambre qu'elle connaissait aimait le curry.

Il était déjà parti se cacher sous ses draps, laissant la jeune fille dans la peur et l'ignorance. Bon, c'était peut-être exagéré de se mettre dans cet état pour une simple question de goûts culinaires. Elle décida donc de se retourner pour bouder, même si ce n'était pas la première fois qu'il l'ignorait. Elle attrapa un porte-mine pour faire quelques dessins dans un cahier afin de laissez évacuer sa frustration. Des animaux, pour être plus précis. Elle avait dessiné un lapin qui se tenait debout, dans une manière assez humaine. À vrai dire, elle dessinait des lapins depuis très longtemps. Ses grands-parents propriétaires d'une ferme en Angleterre la laissaient régulièrement rendre visite aux rongeurs. Généralement, elle s'occupait d'eux où les dessinait. Une pointe de nostalgie lui pinça le cœur, ça faisait tellement longtemps qu'elle n'était pas allée chez eux. Tout juste quatre ans. Ça lui manquait.

Elle tourna la tête et aperçu justement un lapin. Petit, blanc, les oreilles tombantes : un lapin nain bélier. Cette boule de poil était tellement adorable qu'elle se pencha pour lui tendre doucement les bras, sans même se demander ce qu'il pouvait faire là. C'était comme un instinct qui la poussait à faire comme si de rien était, comme si c'était normal. Elle avait presque oublié qu'elle était dans sa chambre en train de dessiner, avec le Mystérieux Garçon sous sa couette. Le lapin se laissa prendre sans broncher et la brunette put le caresser avec un grand sourire béat aux lèvres. Elle voulait aller voir son camarade mais peut-être prendrait-il peur ou le chasserait-il. Elle se retourna et vit alors que, là où se trouvait normalement le lit du blond, n'était plus qu'un lopin de terre, avec un trou béant dans le mur. Qu'est-ce que ça voulait dire ?

Elle décida de traverser le mur qui devait normalement se rendre dans le couloir. Au lieu de ça, elle se trouva en plein milieu d'une plaine où soufflait une légère brise et où le soleil tapait fort. Il y avait de l'herbe d'un vert réellement intense, pur, et ce à perte de vue. Rien d'autre que du gazon. C'était tellement perturbant qu'elle voulut faire un pas en arrière pour retourner dans sa chambre, mais constata immédiatement qu'elle avait disparu, le trou avec. Elle était seule, au milieu d'une plaine déserte. Et, bien sûr, le lapin choisit ce moment pour sauter en lui griffant les bras afin de s'enfuir en galopant. Elle voulut lui crier de rester mais les mots ne sortaient pas, seules ses jambes le poursuivait inlassablement. Mais le petit animal eut bien vite fait de disparaître, sans qu'elle ne sache comment. Elle était bel et bien seule, désormais. Sa seule réaction fut de se laisser tomber à genoux. Elle allait devoir se laisser mourir ici, en regardant les nuages. Mais elle avait peur. Peur de quoi ?

Un rayon lunaire passa sur les yeux de la jeune fille, la sortant ainsi de sa torpeur. Ses yeux étaient légèrement humides, peut-être de sommeil. Sa bouche aussi l'était, ainsi que la feuille qui restait collée à sa joue, baignée de bave. Dommage, c'était un dessin de lapin qui était devenu flou avec sa salive. Le même que dans son rêve.

Quelle heure était-il ? Elle n'avait pas de montre, et il n'y avait pas d'horloge. Elle avait bien un portable, son père l'avait forcée à en prendre un. Restait à savoir où il était. Elle s'en servait tellement peu, elle le mettait un peu n'importe où du moment qu'il ne l'encombrait pas. Ses parents l'avaient sûrement appelée pour prendre de ses nouvelles. Si ça se trouve, ils s'inquiétaient en n'ayant pas de réponse. Quoique, ils savaient comment étaient leur fille.

Un peu désorientée, elle regarda aux alentours, dans le besoin de se souvenir où elle était. Dortoir A, Chambre 6, partagée avec le Mystérieux Garçon Blond Qui Se Mord Les Doigts. Ce-dernier avait déserté son lit, comme elle pouvait le constater à la vue des draps défaits. Il était pâle, se mordait les doigts jusqu'au sang, semblait solitaire et sortait la nuit. C'était un vampire.

Où se rendaient les vampires la nuit ? À l'extérieur, pour boire du sang. Ou profiter de la lune, pour certains. Elle avait lu quelques livres sur les vampires, et même quelques mangas, donc elle savait des choses. Du moins, elle le pensait. Elle décida donc de se rendre sur le toit de l'école, accompagnée d'un bloc de feuilles : elle pourrait le repérer d'ici en prenant de la hauteur et le dessiner pour les vendre à des dingues sur internet. Il avait peut-être même des amis vampires avec qui il se regroupait. Grimpant les marches le plus vite qu'elle pouvait en formant de grandes enjambées, -tout du moins aussi grandes que ses petites jambes le lui permettaient- pour ouvrir la porte en fer avec difficultés, ses bras toujours engourdis.

Il était là. Il n'avait pas des yeux rouges, une sombre cape sur le dos ou deux canines dépassant de sa lèvre supérieur, juste le garçon qu'elle, inconsciemment, cherchait. Elle ne pensait pas vraiment le trouver ici, mais il semblait s'être attaché à ces lieux tout autant qu'elle, à contempler le ciel étoilé. Elle referma la porte qui fit un gros bruit métallique, affolant son camarade surprit qui, auparavant, ne l'avait pas vue arriver.

« C'est moi. » fit-elle en tentant de le calmer, bien que sa présence n'était peut-être pas des plus rassurantes quand on y pensait.

Un coup d’œil à gauche et elle vit au sol quelque chose de familier dans la pénombre. Elle était assez habituée au noir, elle y restait longtemps à l'époque où elle ne sortait plus de sa chambre. Il lui arrivait de passer des journées dans le noir, les volets et la porte fermée, et elle en avait complètement oublié la raison. Probablement une de ses expérimentation étrange. Ou juste son côté dépressif qui lui avait fait avoir des envies étranges, comme les femmes enceintes avec les fraises.

Elle alla donc ramasser le mouchoir tâché de sang séché. C'était assez ignoble, elle le tint du bout des doigts avec une mine un peu dégoûtée. Sans plus attendre, elle le fourra dans sa poche pour ne plus le voir. Il était sur elle mais, du moment qu'il n'était pas dans son champs de vision, ça allait.

Elle ne s'approcha pas du garçon et se contenta simplement de lever les yeux vers la voûte céleste. C'était aussi beau que les nuages, mais tellement différent. Les nuages semblaient être abrités par le ciel, à voguer tranquillement là où bon leur semblait, insouciants. Les étoiles, elles, semblaient vouloir échapper à la nuit en brillant le plus possible, montrer qu'elles sont là, qu'on se soucie d'elle. En y réfléchissant bien, Alyss ressemblait peut-être à une étoile qui essayait de briller pour que l'obscurité ne l'engloutisse pas. C'était une pensée assez poétique qui, cependant, ne rendit la jeune fille que plus mélancolique. Voilà pourquoi elle préférait la journée : la nuit lui rappelait presque sa réelle situation.  

Elle se laissa glisser contre la grille pour s'asseoir par terre sans se soucier du fait que ses fesses et son dos en sortiraient trempés. Elle était à plusieurs mètres de distance du garçon, fixant intensément ses pieds d'un air malheureux et inconscient. Le bloc serré contre elle, elle put constater qu'elle avait emporté la feuille du lapin baveux, lui rappelant immédiatement son rêve. Il fallait qu'elle le dessine, sinon, elle l'oublierait. Un crayon était forcément caché dans ses vêtements, quelque part, et c'est après de longues secondes de recherches qu'elle le brandit avec fierté pour commencer à dessiner une plaine. Avec une fille, au centre. C'est volontairement qu'elle lui donna une apparence différente de la sienne afin qu'on ne la reconnaisse pas. Elle était seule, triste, et le vent faisaient voler ses vêtements. C'était un peu brouillon, mais très ressemblant. Du Alyss tout craché.

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