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C'est la Mère Michelle qui m'a tueR. [Terminé]

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Arthur Madeck
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Arthur Madeck
MessageC'est la Mère Michelle qui m'a tueR. [Terminé]- posté le Dim 1 Fév - 2:41

La carcasse appuyée contre le tronc d’un vieil érable, Arthur regarde vaguement la cour de l’école. Il est deux heures et tout va bien.  Il se crame une clope, ne sait pas trop ce qu’il fout là. Il se demande mollement si, à la base, il n’est pas censé avoir cours. Ça ne le stresse même pas ; ça fait bien longtemps que sécher est devenu un art de vivre. Et comptez pas sur lui pour se sentir coupable de laisser en suspend un cours. Encore plus si c’est un cours de maths : parce que, si en temps normal, la recherche du X ça le botte (…), ce X là, il préfère le laisser à d’autres. Faut pas croire, Arthur est un type très généreux. Il s’adosse un peu plus contre l’arbre et jette un regard sur la cour enneigée de l’école. Il se demande si un surveillant va v’nir le cueillir et l’amener dans le cours qu’il est censé suivre. Il soupire ; ça serait vraiment chiant.

La clope terminée, il écrase ses mains dans les poches de son pantalon. Il ferait mieux de bouger de là, avant qu’il se fasse choper à glander impunément au beau milieu de l’école. Il enfonce son bout. du nez gelé dans son manteau et se dirige lentement vers… Quelque part. Sérieusement, il n’a aucune idée de l’endroit où il se dirige. Et à vrai dire, il n’en a rien à foutre. On verra bien quand il y sera, pas besoin de s’en faire avant. Le pas traînant, il se contente d’observer ses godasses s’enfoncer dans la neige. Sous son manteau, il sourit. En Bretagne, ça existe pas : en hiver, tu te les pelles, tu te fais lacérer la peau par le vent du large, mais y’a jamais un pet’ de neige qui vient chatouiller tes cheveux. Alors il en profite et prend le soin de tout découvrir ; il s’amuse à marcher à l’envers, histoire de voir ce que ça fait, ricane comme un crétin quand il se rend compte qu'il a été con de croire que ça changerait quelque chose. Mais ce n’est pas grave, il teste encore autre chose. Il fourre ses doigts dans la neige, forme une petite boule et s’éclate à la regarder fondre entre ses doigts. Ça pourrait l’occuper des heures. Faut dire qu’il lui en faut peu. Enfin.. Tout est relatif.

Arthur aurait pu rester des heures à regarder la neige tomber. Et ce, même s’il a l’impression que ses doigts vont tomber et que son corps entier est un congélateur. Sauf que voilà, son regard est attiré par un truc qui bouge, un peu plus sur la droite, un peu par devers lui (…). Il lève le nez et aperçoit un bonhomme s’avancer vers le fond de la cour. Il plisse légèrement les yeux, essaie de l’identifier. Puis il se souvient qu’il est impuissant, qu’il est incapable de se souvenir des visages. Tu parles d’un branleur, toi. Ne perdant pas espoir, le gamin s’approche de lui, la démarche traînante. Et comme le  bonhomme lui tourne le dos, il sent son côté enfoiré, son côté breton, prendre le dessus. Alors, il se baisse (non…) et forme une petite boule de neige entre ses doigts. Incognito, il s’avance un peu plus vers la silhouette, prêt à attaquer. A l’allure du type, c’est un élève. En tout cas, il n’a pas une tronche qui fout la trouille. Il n’a pas non plus la gueule d’un pion ou pire, d’un prof. Alors, comme si ça suffisait pour expliquer la nécessité de lui balancer quoique ce soit à la tronche, Arthur vise et tire (…). Head shot.


Dernière édition par Arthur Madeck le Mar 10 Fév - 0:02, édité 2 fois
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Mattheus Haubenestel
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Mattheus Haubenestel
MessageRe: C'est la Mère Michelle qui m'a tueR. [Terminé]- posté le Dim 1 Fév - 18:45

L’air humide et doucement froid enveloppait le corps du pensionnat Rayen, le Soleil n’était pas encore sorti que les paupières de Mattheus s’ouvrirent brusquement : instinctivement, il se tourne vers son réveil qui affiche six heures douze. Horaire idéal pour une petite mise en jambe avant d’aller à son rendez-vous hebdomadaire. Il se redresse, se penche vers sa droite pour attraper sa bouteille d’eau. Il commence son rituel : à peine entend-on le craquement de sécurité de la bouteille qu’il prend le goulot à plein bouche pour y boire tout son contenu. Le monde de la santé ne préconise-t-il pas de boire un litre cinq – voire deux litres – par jour ? Pourquoi l’étendre sur toute une journée quand on peut le faire d’un seul coup ? Il n’est presque pas utile de mentionner que cette idée lui est venue à l’âge de ses seize ans : son père, d’abord réticent à cette curieuse habitude, finit par se ranger du côté de sa femme ; ce premier rituel était des plus encourageants, il commençait sa journée par une victoire en remplissant tout de suite l’un des objectifs de sa journée. Ensuite il se mettait sur ses deux jambes – sa masse musculaire était si dense qu’il s’agissait déjà d’un bel exercice physique pour ses triceps sural, quadriceps et ses muscles ischio-jambiers. Discrètement et armé d’une lampe frontale pour éviter de réveiller ses colocataires, il commence son échauffement quotidien en commençant par le haut du corps : le cou, les bras, le tronc, le dos, les fessiers, les cuisses ; tout y passait. Toujours vêtu d’un magnifique caleçon Bob l’Eponge, il terminait son échauffement par quelques pompes. Maintenant le réveil affiche six heures et douze fois trois virgule cinq minutes, ce qui tombe parfaitement bien pour l’heure de la douche. Le samedi à 6h42, les couloirs sont vides, les douches sont libres… Le défi de trouver une place sous l’eau est trop facile – presque décevant. Il entre dans la cabine et constate qu’il a encore omis de retirer sa lampe frontale. En l’enlevant il constate qu’une marque rouge très seyante forme un cercle parfait au milieu de son front, il hausse les sourcils puis les épaules. Hé, je viens de faire travailler l’occipito-frontal et mon trapèze supérieur cette journée commence vraiment très bien ! Quinze minutes plus tard le voilà prêt à affronter les défis de la journée, dans deux minutes le moment le plus important de la semaine va pouvoir commencer.


06h59 : devant les portes de la cafétéria.



Il attend fièrement soixante secondes devant les portes closes. Un regard à droite, un regard à gauche, aucun concurrent ne peut le distancer. Il est seul, il sera le premier servi. A travers les deux vitres il voit une dame s’approcher et ouvrir l’arène : elle sourit de le voir à l’heure – comme chaque jour. Néanmoins Mattheus est loin de maîtriser parfaitement les formes de politesse, il se penche trop en avant et sourit trop quand il lance le « bonjour » à cette petite dame. Étonnement, elle s’était habituée à ce grand bonhomme un peu bourru, elle était une petite femme de ménage au travail et une petite mère soigneuse dans sa vie privée, elle respirait la timidité. Au début, elle était impressionnée par ce grand gaillard, et avait bien peur que ce loup ne vienne la brusquer si elle venait à être en retard d’une minute. A l’inverse, Mattheus s’était alors inquiété pour elle. Il y a quelques semaines à 07h02 quand le cliquetis de la porte avait résonné il avait ouvert grand les yeux, lui avait dit bonjour et lui avait demandé si elle avait besoin d’aide. Peut-être qu’elle avait été confrontée à un défi plus prenant que d’habitude, avait-il pensé. Il en profitait pour dire qu’il était content de la voir si souriante et la rassurait (de manière quelque peu brute mais sincère) sur ses compétences et sa gentillesse. Depuis ce jour elle s’était prise d’affection maternelle pour lui, de temps en temps elle se risquait le dimanche soir à la cuisine française et lui apportait des petites pâtisseries au beurre pour le lendemain. Ces rares occasions ravissaient le cœur français et affamé de Mattheus. Installé comme un roi dans un coin de la salle, le lion ripaillait, festoyait et jubilait. Chacune de ses bouchées étaient les meilleures de toute sa vie – et cela, tous les jours, à tous les repas… La dame de ménage avait eu le temps de faire toute la salle, et sortait discrètement pendant que le monarque de l’appétit sirotait sa boisson chaude.

Une heure plus tard, il se lève, débarrasse proprement son plateau et salue trop poliment les membres du personnel. Les plus agacés levaient les yeux au ciel, les plus charmés souriaient timidement. Son « merci beaucoup, bonne journée ! » était sincère et venait du fond de son cœur estomac rassasié. Extrêmement motivé par ce glorieux début de journée il remonte les marches quatre à quatre, sur le chemin il croise quelques élèves-zombis qui ont le casque vissé dans les oreilles. N’attendant aucune réponse de leur part, il les salue quand même, appliquant ainsi la règle de base de sa mère : il faut toujours dire bonjour à quelqu’un que l’on croise, avec le plus grand respect que cela implique. Tout en scannant les zombis, il remarque quelque chose de curieux. Aucune fille ne dévoile ses jambes. Masquées par un collant épais elles sont aussi emmitouflées dans une écharpe de laine qui lui rappelle celle de sa grand-mère. Dommage, se dit-il, il suffirait qu’elles se mettent en jambe pour arborer fièrement un short et un T-shirt sans manche comme moi. Une fois arrivé dans la chambre il remarque que la lumière commence à percer à travers les épais rideaux, il s’aventure à jeter un œil sur le monde extérieur. Ses zygomatiques s’agitent et révèlent une jolie dentition immaculée. La neige qu’il aimait tant recouvrait tout le pensionnat : les voitures ressemblaient à des choux à la crème recouverts de chantilly, les bâtiments s’étaient transformés en du chocolat blanc et les véhicules glissaient tels des spaghettis qu’on essaierait d’enrouler autour d’une fourchette. Espérons qu’il n’y ait pas d’accident, du ketchup serait triste à voir dans tout ce paysage si parfaitement Alsacien.

Cette vue extérieure lui rappelait ses racines : son père inquiet, sa mère ravie, l’écharpe de sa grand-mère. Il se souvenait de tout. Il s’assied sur son lit en réfléchissant à tout ce qu’il pouvait faire aujourd’hui grâce à ce temps extrême. Il fallait en profiter, il fallait tout prévoir, il fallait tout calculer. Calculer. Caaal…culer… Oui. Lampe frontale, feuille et stylo. « Calcul » était synonyme de mathématiques donc par extension lui évoquait des cours soporifiques ainsi… la feuille resta vierge et il s’assoupit rapidement. Les grognements d’estomacs firent office de réveil ; les volets étaient ouverts et l’heure affichait onze heures vingt huit. Si son état léthargique avait duré deux minutes de plus, il serait sans doute tombé dans un état d’hypoglycémie extrême. Se précipitant de nouveau à la cafétéria il se mit à dévorer comme s’il s’agissait de son dernier jour sur Terre. Il se répétait qu’il devait profiter à fond de cette neige. Le riz lui rappelait les flocons, le laitage était les gens emmitouflés (oui, ça pue quand on transpire sous un bonnet et une écharpe, nan ? Ok, c’est une métaphore qui pue.) et le litchi était la boule de neige. Il se resservit autant qu’il put. Il ressort de la cafétéria, court, saute, vole jusqu’à sa chambre et sut ce qu’il devait faire. Courir en short sous la neige, ça, c’était en profiter. Sa petite conscience, qui avait la voix de son père, lui murmura de prendre un jogging dans son sac. Étonnement, il l’écouta. Au fond, il justifiait ce faible avis comme un bon argument pour aider quelqu’un qui en aurait besoin. Après tout, peut-être que le miro aura froid sous la neige.

Il dévale les escaliers en levant bien les genoux, son souffle est bon et son excitation est à son plus haut point. Il ouvre la porte. Le souffle glacé fouette ses mollets et rosit ses joues. La sensation est similaire à la fin d’une course. Parfait. Treize heures trente. Sa course peut commencer avant d’aller retrouver un compagnon de guerre.

Expire pendant l’effort. Repose la jambe pendant l’inspiration. Évite les gens. Regarde où tu marches. Évite verglas. Travaille ta vision. Chauffe tes muscles. Accélère. Cours. Éclate-toi à ralentir. Doucement tu contrôles ton corps. Et reprends le rythme. Décroche de la neige. Déroule la cheville. Su.Per. Nan. Pas. Ess.Ou.Flé. Du. Tout…. BON.

PAUSE.


Il se retourne et rigole comme un imbécile en voyant ses pas dans la neige. A défaut de marquer l’histoire de l’humanité, il réussit à mettre son empreinte dans la neige. Les mains sur les genoux, il reprend son souffle et lève le pied pour repartir de plus belle. Mais quelque chose semble l’empêcher de repartir. Il sent une brise très fraîche lui glisser dans la nuque. Il lève la tête pour voir s’il neige. Rien, le ciel nuageux ne relâche plus aucun flocon. Sa main vient essuyer l’eau glacée qui lui chatouille la colonne vertébrale. Depuis quand je transpire de l’eau froide ? se demande t-il pendant un quart de seconde. Puis son corps se tourne aux trois quarts lui permettant d'apercevoir une silhouette qu’il connaît parfaitement. C’était le Miro, collègue d’heure de colle et de bouffe française. Il avait réussi à atteindre la tête.


« Joli coup, gros. Je te donne même un point bonus. »



Mattheus avait les yeux qui scintillaient. Il commença à prendre une pelletée de neige pour créer une Belle Boule Blanche Bien Balèze. Il l’enserra dans ses mains et sourit de plus belle. Le véritable entraînement pouvait commencer. Il regarda sa cible, l’admira en la voyant tremblotante et n’hésita pas une seconde : le boulet de canon percuta admirablement sa victime qui tomba au sol sans un bruit. Le pauvre petit moineau qui venait récupérer quelques miettes de pain n’avait rien demandé. L’arme avait certainement sifflé aux oreilles d’Arthur mais Mattheus ne s’était pas inquiété du ressenti de son collègue.


« BIM. CACAHUETE DANS LA LULU »


12


Dernière édition par Mattheus Haubenestel le Lun 29 Juin - 21:34, édité 4 fois
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Arthur Madeck
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Arthur Madeck
MessageRe: C'est la Mère Michelle qui m'a tueR. [Terminé]- posté le Lun 2 Fév - 17:19

La cible est touchée. Comme un gamin, Arthur s’approche avec un grand sourire sur les lèvres. Niveau tactique, on repassera, hein. Parce que si l’autre veut se venger, il peut le massacrer en deux secondes. Mais non, tout ça, le Breton n’y pense même pas : il préfère imiter sa cible et lever le nez au ciel. On ne sait jamais, il y a peut-être quelque chose d’intéressant qui s’y déroule. Il faut aussi avouer que le marin commence un peu à douter : est-ce vraiment lui qui a lancé la boule ? Et si c’était la mère Michelle ? Est-ce qu’elle a retrouvé son chapelet ? Mais au final, quelle est la nature de l’Homme ?  Ok, il commence à déconner à plein tube. Il n’empêche qu’Arthur essaie sincèrement de comprendre ce que l’Autre est entrain de tramer avec le ciel. Il en arrive à l’hypothèse d’un mage, d’un Sage qui sait parler au Ciel, quand l’Inconnu se tourne vers lui. Le Breton croise son regard et, bien entendu, ne replace pas du tout son visage. Il n’arrive déjà pas à reconnaître sa propre mère, alors comptez pas sur lui pour reconnaître l’un de ses amis les plus proches. Alors il l’observe avec son air de merlan frit habituel, cherchant un quelconque indice pour identifier (ou non) le type dressé devant lui. Jogging, l’air con et les cheveux blonds. Et mais attends, ce serait pas…

« Joli coup, gros. Je te donne même un point bonus. »

Eh ben si, c’est bien lui. C’est Douze : y’a que lui pour parler de point bonus. Remplaçant son air stupide pour une tronche plus amicale, Arthur ne réagit même pas à l’annonce du point que lui accorde gracieusement son pote. Parce que sérieusement, il s’en branle complètement. Et même s’il voulait faire semblant de s’y intéresser, ça ne serait même pas crédible. Sérieux, ça le dépasse complètement. Il pige rien à la lubie du sportif à vouloir tout comptabiliser, des filles péchos aux heures de colle qu’ils se tapent. Il ignore donc l'emportement naturel de son pote pour les statistiques, s'intéressant plutôt à ses gestes. Il le regarde modeler une boule de neige, sans réagir plus que nécessaire, calculant plus la technique qu’il utilise que la probabilité qu’il se la prenne dans la tronche. Oui, Arthur est un peu naïf. Et très con. Alors forcément, il étouffe une exclamation de surprise, lorsque son pote balance vers lui l’obus de neige. Arthur se fige, sentant le truc lui frôler dangereusement la joue ; il ne revient à la vie que douze secondes plus tard, lorsque l’excité du bulbe hurle son trophée. Ce n’était donc qu’une petite mort. C’t cinglé, quand même. Soufflant profondément, il cherche l’impact de l’obus et découvre alors sa malheureuse victime. Pauvre moineau. Arthur serre les poings dans ses poches et lève les yeux vers son pote.

« Ca, ça vaut combien de points ? »


Bien sûr, il s’en fout ; mais il espère que ça va faire diversion, histoire qu’il ait le temps de regarder si le petit moineau est vivant. Alors, le visage de neige (ou le visage couvert de flocons, on peut dire les deux), Arthur s’avance sur le corps sans vie du petit oiseau. Il s’accroupit, inquiet des angles que forment les petites pa-pattes du moineau. Il l’a vraiment butté ? ‘Tain, ces Alsaciens. Sérieux, qu’on vienne pas lui dire, après, que ce ne sont pas des putains d’Allemands avortés. Le Breton se mord la lèvre, essayant de faire réagir le corps de la petite bête crevée du bout de l’index. Son corps réagit par quelques à-coups, comme s’il voulait leur dire : " JE VEUX VIVRE" , puis finit par s’immobiliser. Plus de réaction. Arthur déplace ses mains sur ses genoux et se redresse. Il secoue la tête, les yeux plein de tristesse triste. C’est la fin. S’improvisant prêtre, le marin fait un signe de croix au-dessus du petit corps et, comme dans les plus grandes oraisons funèbres, prononce un discours qu’il veut percutant :

« Mort. Parti. Dérouillé. Boule de neige rapide. Trop  rapide. »

Sans se presser, il ouvre le sac de cours qu’il avait laissé un peu plus loin, attrape son paquet de choco-BN et en brise un en deux. Il tend la moitié à son pote, le visage faussement grave, et laisse la sienne à côté du corps du soldat inconnu, mort au combat. C’est un peu sa façon de lui rendre hommage.  ‘Faut pas chercher. Et quand finalement, il pense que le moment de recueillement est terminé, Arthur ne peut s’empêcher de conclure :

« Le  moineau est mort… Vive le moineau ! »

Quelle conclusion percutante. Le cœur de nouveau léger, Arthur tend alors son paquet de BN vers son pote. Il sait qu’il le veut, son gâteau. ‘Faut dire aussi que ce genre de gâteaux, c’est leur truc, leur pêché mignon. Et puis, c’est un peu grâce à eux qu’ils se sont connus. C’était un mardi soir. Ou un jeudi. Peut-être même bien un samedi midi. Whatever. Ce jour-là, ils étaient en heure de colle, comme d’habitude. Arthur avait ramené ces gâteaux en retenue, histoire d’avoir quelque chose à faire pendant ces deux heures de glande totale. Il était entrain d’en bouffer, se sentant déjà comme le Roi du monde, quand il avait entendu le ventre du blond gargouiller. Arthur lui avait alors proposé un biscuit, puis un autre, encore un autre, et finalement, ils avaient bouffé son paquet de BN, comme des biens heureux. Et comme, forcément, ce genre de contacts, ça rapproche très vite, les deux gamins s’étaient dès lors liés d’amitié. Et même si ces deux-là, c’est le jour et la nuit, ça fonctionne bien. Allez savoir pourquoi.

« Tu veux un BN, vieux ? »

Arthur sourit, comme l'imbécile qu'il est. Ça, c’est leur phrase d’introduction, leur phrase à eux pour se présenter l’un à l’autre, comme un code complètement con, mais auquel tu tiens plus que tout. Et puis, ça laisse espérer à Arthur que l’Alsacien va plus penser à son bide qu’à son "Check de l’Extrême".  Ce truc, le Breton n’en capte absolument pas l’utilité, ni même le fonctionnement. C’est comme une poignée de main, mais avec plein d’artifices, de sons et de mouvements bizarres dont il faut se souvenir. Et comme Arthur est un peu long à la détente, il a dû mal à saisir toutes les subtilités de cette pratique. Pourtant, c’est pas faute d’avoir essayé. Mais son pote va toujours trop vite et lui, il capte rien, à part peut-être  les sons bizarres que l’Alsacien produit. Alors, généralement, dans ces cas d’extrême incompréhension, Arthur croit de bon ton qu’il faille répéter les sons bizarres que son pote fait, plutôt que de se concentrer sur le " Check " en lui-même. C’est pas facile tous les jours d’être aussi pommé, j’vous l’dis.


Dernière édition par Arthur Madeck le Ven 6 Fév - 5:18, édité 1 fois
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Mattheus Haubenestel
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Mattheus Haubenestel
MessageRe: C'est la Mère Michelle qui m'a tueR. [Terminé]- posté le Mer 4 Fév - 5:03

1-0 pour l’Alsace.

Ce tir si bien exécuté avait fait travailler plusieurs muscles du haut du corps à savoir ses trapèzes, deltoïdes et ses biceps, mais c’est surtout le côté droit qui avait profité de l’exercice de la boule de neige : le muscle brachioradial et le long extenseur radial du carpe ont parfaitement joué leur rôle. L’énergie dépensée lors de ce sport meurtrier extrême produisait une énergie qui rassérénait l’Ogre des Neiges. Pendant ce temps, l’âme du moineau était comme libérée, délivrée : elle s’évaporait du corps de l’oiseau pour rejoindre un autre monde plus intéressant mais beaucoup moins drôle. Ne remarquant même pas le visage déconfit de son ami Miro, Mattheus se sentait fier d’avoir gagné encore des points. Il ne se soucia pas de ce qu’avait pu ressentir l’oiseau à l’instant « T » : sa vie avait-elle défilé devant ses yeux ? Son palpitant n’a-t-il fait qu’un bond ? Était-il en passe de comprendre la grande question sur la vie, l'univers et le reste ?


    C’est pour répondre à ces questions que moi, narrateur, j’ai décidé de me mettre dans la peau de cet ovipare. *Scruick* voir note 1. Oh. La première surprise pour le narrateur résidait dans le fait que l’animal soit une femelle âgée ; elle cachet voir note 2 en elle une très grande frustration : celle de n’avoir eu que trois cent soixante-douze oisillons durant toute sa vie. Évidemment sa sœur, elle, la Grande Prolifique, avait contribué à l’effort familial en ayant une descendance riche d’un millier de mioches. Elle se pavanait avec les plus solides, avec ceux qui avaient su déjouer les pièges de la nature (prédateurs, chute du nid, réacteur d’avion). Une autre de ses sœurs avait voulu faire plus fort que la Poule Pondeuse, en effet elle avait poussé le curseur du Cui-Cuizz voir note 3 à son maximum en se sacrifiant sous les projecteurs. Non, vous ne rêvez pas, l’oiseau buté par Mattheus n’était pas n’importe qui. Il s’agissait de la sœur de l’oiseau qui explose dans le film Shrek. Cette gloire posthume égalait celle de la création Twitter.*Scruick* voir note 4.

    Hum. Vous venez de lire un Very Bad Trip vraiment très embarrassant. Permettez que le narrateur retourne s’inquiéter de Mattheus et Arthur.


Mattheus suivait Arthur qui se dirigeait vers la victime. Les mots de son compagnon de route avaient été bien choisis, l’oraison funèbre était bien prononcée, la gestuelle était parfaite. C’est ce qu’aurait voulu l’oiseau pensa Mattheus, penché au-dessus du corps qui avait creusé sa propre tombe dans la neige. Le visage dirigé vers le sol, l’assassin se tenait les mains en signe de respect : tous ses gestes mimaient les plus tristes cérémonies. Néanmoins l’expression de son visage jurait avec cette scène funèbre, ses yeux dans le vague et ses lèvres avancées en avant montraient qu’il n’avait que faire d’avoir été un bourreau sans pitié. Ressent-il de la culpabilité ? Nullement. Sera-t-il jugé pour ses actes odieux ? Peut-être pas, après tout c’est la faute à « pas de chance ». Une fois le discours terminé le sportif à l’extrême déclama sa défense :


« Grave. Pas de bol », ajouté d’un geste très élégant réajustant discrètement les parties intimes.


Touchant. Percutant. Emouvant. Digne d’un Mémorial. Arthur avait su trouver les mots justes dans ce genre de circonstances. Mattheus resta planté là, devant la bête : il regarda ses petites pattes immobiles et ne pouvait s’empêcher de se dire que, de toute façon, on voyait vite la différence entre le bon et le mauvais chasseur. Le bon chasseur, il voit un truc qui bouge, il tire. Le Volatilicide s’égarait de plus en plus: la chasse lui évoquait surtout le repas qui fêtait la victoire de ramener des trophées. L’odeur de pâté, du saucisson et de toute la charcuterie française venait flirter avec les narines de l’Alsacien, il commençait à en avoir l’eau à la bouche.


« Le moineau est mort... Vive le moineau ! »



Ces mots ramenèrent le jeune homme sur Terre, il se retrouvait de nouveau confronté à la triste réalité de l’enterrement. Parfois, y’a un buffet avec plein de bouffe lors de ces cérémonies. Son estomac reprenait ses droits et hurlait à la ripaille. Ainsi il ne se laissa pas désirer lorsque Arthur lui proposa un biscuit chocolaté, à peine eut-il fait sa proposition que Mattheus laissa éclater sa joie :


« Mais ouais mec, toujours ! »



Il attrapa l’offrande et croqua à pleines dents dans le BN. Quelques miettes finirent sur les plumes du moineau, permettant ainsi d’ensevelir sa dépouille avec la plus grande dignité. Si l’un en était toujours à la mastication, Mattheus avait déjà englouti sa récompense. Mais le défi ne pouvait pas être terminé si on ne finissait pas complètement le rituel. Et dans ces moments-là, le rituel est très important, il fait partie du culte.


« CHECK Miro ! »



Il ouvrit grand les yeux et sans attendre une réponse de sa part, il força Arthur à checker. Il tapa dans la main du Breton ; il attrapa le poignet de son comparse pour former un poing sur lequel l’Alsacien vint taper son propre poing ; Mattheus enchaînant en redirigeant l’avant-bras de son ami vers le haut, lui permettant de venir cogner à son tour son propre bras ; il rattrapa la main de Madeck, l’ouvrit, Mattheus ouvrit sa propre main dans un bruit de sifflement. Terminant par son traditionnel : « Bien t’as vu ? ».

Un grand sourire venait terminer cette danse tribale. Le jeune homme continuait à espérer qu’Arthur finisse un jour ou l’autre par se souvenir de l’enchaînement. Mattheus ne pouvait pas terminer un défi sans ce check, progressivement le Breton allait certainement comprendre l’utilité de ces gestes. Néanmoins il savait qu’il était plus musclé qu’Arthur alors il faisait toujours attention à faire craquer le moins possible les articulations du Miro. En effet, il se souvenait que la première fois où Mattheus avait été un peu trop enthousiaste, il avait entendu des craquements douloureux, par précaution, ils avaient été obligés d’aller à l’infirmerie…

Tout à coup Mattheus eut envie de reproduire une bêtise qu'il faisait quand il neigeait à l'époque où il était un gamin. Peut-être que le litre d’eau assimilé depuis quelques heures l'avait poussé à repenser à ces âneries.


« Gros, t’as déjà pissé dans la neige ? »



Les zygomatiques étirés montraient Mattheus sous son plus beau jour : cette tête-là, c’était souvent celle qui précédait une sottise.


____________________________________________________________
1) Bruit du narrateur qui s’incruste dans la conscience du moineau.
2) L’auteur semble avoir oublié de les prendre ce matin (NDLR).
3) Traduire par « buzz »
4) Pendant un instant, la rédaction a été prise en otage. Vous nous voyez obligés de diffuser le discours de propagande des moineaux : « OUAIS, ON PREND LE POUVOIR. Vous croyiez quoi ? Qu’un humain avait imaginé le réseau social Twitter ? Hmm, n’êtes-vous pas naïfs ? Ne voyez vous pas que l’invasion ne fait que commencer ? Eh bien oui, les gens, ouvrez les yeux : qui a diffusé l’écologie ? Qui a contribué à l’apparition des végétaliens ? OUAIS ma gueule, progressivement, on sauve notre peau : vous ne bouffez plus nos œufs mais on continue à chier sur votre président. OUAIS. MÉFIANCE. ON VOUS GUETTE. On n’hésitera pas à déféquer sur vos tronches. Un bon conseil, surveillez votre tête. Nos collègues les pigeons ont déjà pris Paris. On espère que vous flippez vos races. »
12


Dernière édition par Mattheus Haubenestel le Lun 29 Juin - 21:51, édité 4 fois
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Arthur Madeck
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Arthur Madeck
MessageRe: C'est la Mère Michelle qui m'a tueR. [Terminé]- posté le Ven 6 Fév - 5:17

Il va accepter mon BN.

« Mais ouais mec, toujours ! »

Je le savais.

Arthur sourit et, à son tour, attrape un petit BN qu’il monte à la hauteur de ses yeux. Il le bouffe gentiment des yeux, se questionnant sur la façon dont il va le dévorer. Doit-il commencer par le chocolat dans les yeux ? Ou croquer dedans à pleine dent ? C’est toute une question existentielle que le Breton se pose ici. Et puis, quand tout s’éclaire en un instant, qu’il détient enfin la Vérité (1),  le garçon s’attaque aux yeux du biscuit du bout de la langue. Autant le dire tout de suite : de loin, il a l’air d’un parfait crétin. Mais ce n’est pas grave, il continue sa petite expérimentation de gosse affamé. Puis, une fois que le chocolat a entièrement disparu, Arthur se décide à croquer dans le biscuit. Sauf que son pote décide d’avorter cette perspective de plaisir et envoie valser son gâteau à l’autre bout de la cour. Interloqué, Arthur relève sa tronche de cake vers son pote. Qu’est-ce qu’il fout, bordel ? Il est sérieux, là ? Attends, il veut dire quoi ce regard... Oh non.

Sans même réaliser ce qui lui arrive, Arthur sent sa main se faire subitement malmener par les instincts grégaires de son pote. Alors, comme soudainement intéressé par ce qu’il se passe en bas, le Breton jette un regard sur sa main et la voit qui gigote mollement dans tous les sens. Ça le fait sourire, il a l’impression que son corps est une carasse de cheval crevé, dépecé qui bouge toute seule. Alors il rit doucement, puis se concentre sur le check, décidé à intervenir. La voix à la hauteur d’un murmure, le jeune homme articule difficilement quelques « tchak », « bang bang », « boom », absolument pas en rythme avec les gestes amorcés par son pote. Ça lui donne l’air d’un parfait crétin, mais le marin est quand même content de lui. L’important est de participer, hein.

L’épreuve du check terminée, Arthur peut enfin souffler. Il récupère alors sa main et fait des petits cercles avec, comme pour détendre les tendons de son poignet. Ce geste, il a pris l’habitude de le faire depuis que l’Alsacien lui a foulé son poignet droit lors d’une retenue. Cette journée-là, nos deux crétins étaient en retenue et n’avaient eu rien d’autre à foutre que de se défier au jeu pierre-feuille-papier-ciseaux. Encore une de leurs idées à la con, comme des milliers d’autres. Et puisqu’Arthur avait fini sa sieste, il avait """"accepté"""" le jeu du siphonné du ciboulot, c’est-à-dire qu’il avait vaguement laissé traîner sa main sur la table. Ca a fini qu’Arthur a gagné, sans trop savoir comment, et que le blond, dans sa fougue impérieuse, s’était mis en tête de le récompenser grâce à un check XX, c’est-à-dire un check Extrêmement Extrême. Et voilà comment Arthur finit à l’infirmerie avec en prime, une belle foulure du poignet droit. Inutile de dire que ces deux cons ont bien rigolé quand est venu le temps de trouver une explication pour cette « blessure de guerre ». Les jeux de mots ont fusé, les mauvais coups aussi : des gestes « incontrôlés » sur les fesses des filles à la priorité dans la queue de la cafet’, ils ont abusé de tout. Qu’est-ce qu’on est con à dix-sept piges, l’enfance encore nous caresse.

Arthur sourit un peu plus. Maintenant qu’il y pense, le plus épique a sûrement été le cours d’arts plastiques en étant estropié. Pas motivés pour deux sous, les deux potes avaient trouvé plus intéressant de mélanger des milliers de couleurs que de dessiner quoique ce soit. Le problème, c’est que cette-fois-ci, la prof’ n’avait pas du tout été réceptive à leurs conneries : elles les avaient séparés et Arthur s’était retrouvé tout seul, dans son coin, avec de la gouache et des pinceaux. Et ce con-là, plutôt que d’être productif, s’était mis en tête de produire une couleur intense qui resterait dans les an(n)ales. Alors il s’était mis à la tâche. Au bout de quinze minutes, après avoir obtenu un beau brun-caca, il s’était éclaté à plonger ses doigts dedans, puis à écrire en gros sur sa feuille A3 : « La prof nous a tueR. CACA ». Oui, très intelligent. Surtout quand ensuite, tu fous tes doigts sous le nez de ta voisine pour dessiner des moustaches. Vraiment, y’a du niveau. N’empêche, avant que la prof n’intervienne, Arthur avait réussi à montrer sa feuille à son pote, alors situé à l’autre bout de la salle. Forcément, le sportif avait trouvé ce moyen d’expression « extrême » et y avait répondu à sa manière. Irrécupérables ces deux-là.

Plongé dans ses pensées, Arthur ne réalise que tardivement que son pote a balancé sa petite question habituelle. Sans pour autant se presser, Arthur répond avec son flegme habituel : « Wesh ma couille ». Ca lui va pas du tout, ça lui donne un air encore plus déséquilibré qu’il ne l’est déjà, mais c’est pas grave. Les traditions sont les traditions. Et maintenant que sa main est libérée, il va la caller tranquillement dans ses poches, pendant qu’il écoute la proposition de son pote. Un peu naïvement, il se met à sourire : pisser dans la neige, ça lui semble être une putain de bonne idée. Alors, sans se faire prier, il se défroque et met au défi son pote silencieusement : celui qui va le plus loin gagne le paquet de BNs. Autant le dire, c’est un combat à mort qu’ils se livrent. Il attend ensuite que son pote se mette en position pour finalement donner le top-départ :

«  Vas-y Kiki ! »

Et Arthur ne se fait pas prier, il vise. Il fait des petits ronds, tente d’écrire son prénom et ricane des petites tâches qu’il laisse sur la neige. Il se serait bien concentré plus longtemps pour découvrir davantage le monde, vivre chaque seconde, inventer le paradis grâce à cette petite expérience, mais un cri stoppe ses ardeurs. Surpris, Arthur relève le nez de son œuvre d’art et aperçoit deux gonzesses, la mains devant la bouche. Putain, il avait carrément zappé qu’ils étaient au milieu du pensionnat. Boarf. Tant pis, hein. Sans s’émouvoir, le marin leur adresse un petit coucou. Sans  pression. Et quand elles se barrent en courant, le visage cramoisi, Arthur relève un sourcil.

« Des niakoués pédés ? (2) »

Et comme si son questionnement expliquait tout, le Breton se reculotte lentement. Ce serait con que son petit oiseau soit sorti, si jamais un pion venait à se pointer. Ce serait un peu gênant. Alors il remonte sa braguette, tranquille, pas plus perturbé que ça, et s’approche des traces qu’ils ont laissées avec leurs conneries. S'improvisant expert en arts primitifs, il s’accroupit, puis coince son menton entre son pouce et son index et évalue leurs performances. Il entend vaguement une voix masculine sur sa droite, mais il ne s’en préoccupe pas plus ça. Ad Vienne Che Pourra (3).



____________________________________________
(1) Carrément, j’abuse aussi de tes notes de bas de page, vieux. Bref, souviens-toi de ma fameuse blague sur la Vérité. Voilà, c’est tout ce que j’avais à dire.
(2) Je sais, tu me détestes un peu, là. What a Face
(3) J'ai pas fait latin, désolé. /shot
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Mattheus Haubenestel
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MessageRe: C'est la Mère Michelle qui m'a tueR. [Terminé]- posté le Sam 7 Fév - 20:17

Mattheus jette un regard latéral à son comparse qui lance le top départ :

« Vas-y kiki ! »

Oh. Je crois que sa B.ête lui parle. Arthur est plus rapide que Mattheus pour dérouler la canne à pêche. Le Breton a déjà le caleçon aux chevilles quand l’Alsacien plie les genoux et baisse un peu son pantalon, laissant entrevoir l’île de Ré un fessier musclé. A cause du froid Mattheus avait fait un faux départ : son collègue dessinait déjà des formes que le jeune homme de dix-huit ans sortait le mini-asticot.

***

Ce défi était peut-être enfantin mais il ne fallait pas s’en étonner. Les garçons mettaient la maturité entre parenthèses quand ils étaient ensemble : « faire les quatre-cents coups » était une expression qui leur collait à la peau. Toutes leurs actions tournaient autour d’enfantillages, de bêtises, de sottises absurdes mais ne franchissaient jamais la limite de la méchanceté et de la bassesse. Ils étaient de ceux qui pouvaient s’enfoncer au fond de la classe pour faire gentiment les idiots. L’une des situations les plus drôles avait été en cours de mathématiques où ils s’étaient amusés à découper une gomme pour la transformer en plusieurs tampons. Mattheus avait pris un compas et avait creusé le petit matériau friable pour écrire des mots très élégants en français tels que « caca », « pipi » ou « cucul ». Ensuite ils avaient trempé ces armes écolières dans une encre bleue qu’ils avaient récupérée en perçant des cartouches pour stylo plume. Une bataille de tampons avait éclaté, le but étant de recouvrir la feuille de l’autre avec un maximum de mots absurdes. Les rires étouffés des adolescents finirent par attirer l’attention du professeur qui s’approcha à grand pas des gamins. Rapidement, Mattheus jeta quelques tampons dans sa trousse mais la feuille souillée restait en évidence. Foutus. Rompus. Mourrus. L’ânerie était tellement burlesque que le professeur serra les dents pour ne pas esquisser un sourire devant ces andouilles. Même s’il n’était pas sûr de la signification de ces mots placardés sur leurs copies, il se doutait qu’il ne s’agissait pas de louanges. Ils avaient récolté une belle plâtrée de punitions à rendre.

***

Mattheus était ravi de voir à quel point Arthur pouvait se poiler à faire fondre la neige. Les gouttes chaudes de l’urine donnaient une couleur jaunâtre à la neige fondue. Le brun un brin brillant en dessin sur neige donnait des idées au blond un brin benêt. Il entreprit d’écrire la première lettre de son prénom grâce à sa vessie pleine de l’eau matinale : ainsi un magnifique « M » jaune apparaissait dans la cour du pensionnat.

***

Les parents de Mattheus tannaient tellement le jeune homme sur son avenir qu’il arrivait qu’il s’endorme en réfléchissant à ce qu’il pourrait faire une fois ses études terminées. Si au départ ses réflexions étaient sérieuses et posées elles s’évadaient rapidement sur des élucubrations… Une nuit il s’était imaginé centenaire à la maison de retraite en compagnie du Miro (si tant est qu’il puisse survivre avec si peu d’entraînement…). Ils pourraient essayer de récolter un maximum de dentiers pour organiser un spectacle de marionnettes dans la salle réservée au « Bingo ». Ils feraient semblant d’être mort un maximum de temps (là-dessus, peut-être qu’Arthur pourrait gagner avec son teint de Breton). Ils se forceraient à se faire dessus pour être changés le plus souvent possible par la belle infirmière, mais ils se retiendraient à l’extrême les jours où elle serait remplacée par un grand black. Ils compareraient le nombre de cheveux qui leur reste (le perdant aurait le gage de passer une journée sans couche). Ils s’éclateraient à faire une course en fauteuil roulant en hurlant « Houga Houga Pipi Caca ». D’ici là, Mattheus s’endormait encore une fois en ayant aucune idée sur son avenir à court terme mais il se marrait de ces imbécilités à venir.

***

Durant le tag dans la neige des jeunes demoiselles échappèrent un cri en apercevant le service français à trois pièces.

« Des niakoués pédés ? »

Mattheus rit à gorge déployée avant de répondre par une citation de Stallone dans le film de Rocky I. Il leva la tête vers les filles qui venaient de s’enfuir et hurla :

« ADRIAAAN » avec toute la force qu’il put.

Il rangea l’épée dans son fourreau tout en continuant à rire. Il se rhabille et voit Arthur se la jouer « expert de Miami ». Dans son esprit, Mattheus entendait la musique du générique et regarda son ami faire semblant d’analyser la scène de crime. Visiblement les coupables ont laissé des traces ADN, on devrait les retrouver assez rapidement grâce à nos fichiers informatiques. Mais Mattheus fut rappelé par la réalité en entendant au loin une voix masculine peu engageante.

« HE ! Ké-Keu-Vous-Faisez ? »

Le jeune sportif déglutit. Ils étaient tombés sur la crème de la crème des pions. Le no-life des cours de récré, le Lucky Luke des salles de perm’, le Kevin des bacs à sable, avançait vers eux à grand pas. Motivé par l’esprit Stallone, Mattheus décida d’en profiter au maximum. Quitte à avoir une heure de colle, autant rentrer dans l’histoire. Ce serait bête d’expliquer d’avoir été collé seulement pour un petit pipi dans la neige. Il s’éclaircit la voix et prit son courage à deux mains : il se mit à mimer un soldat en pleine guerre en avançant son bras vers l’épaule d’Arthur :

« Va-t-en Kiki ! Je te couvre ! »

Il enchaîna en attrapant une poignée de neige (propre, sans urine, espèce d’obsédé du pipi) ; il forma une boule et la balança au pion. La mitraillette Mattheus était lancée : il lança une dizaine de balles sur l’ennemi. Mais ses doigts frigorifiés rendaient les tirs très approximatifs et très peu atteignirent la cible. Epic fail. Le pion, lui, décida de répliquer efficacement. Une boule suffit à atteindre le cœur. One shot. Mattheus lâcha ses armes, il plaqua sa main vers sa blessure imaginaire, et de manière très théâtrale il s’agenouilla et murmura :

« C’était pas ma guerre… »

S’obliger à faire semblant de vivre, ne pas baisser les yeux. Pour ne pas lâcher et se reprendre. Et rester dans le jeu…
12


Dernière édition par Mattheus Haubenestel le Mar 30 Juin - 15:08, édité 4 fois
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Arthur Madeck
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Arthur Madeck
MessageRe: C'est la Mère Michelle qui m'a tueR. [Terminé]- posté le Dim 8 Fév - 0:08

Arthur se gratte la joue. Le chef d’œuvre de Mattheus le laisse perplexe, il a de la misère à en analyser sa signification profonde. Parce que ce « M » jaune, ça ne peut pas être nain-porte-quoi. Alors le Breton fronce les sourcils et tente de trouver une explication. Parce qu’il est clair que derrière cette petite lettre gravée dans la neige, il doit se cacher quelque chose de bien plus gros. Alors Arthur cherche. M, comme maman ? Naan, trop simple. M comme M’Oto ? Arthur jette un coup d’œil sur son pote et conclut très vite que non : impossible que ce type ait un permis moto. Trop extreme. Et il continue ses recherches. Bon. M comme… Mamie ? Non, non, non. M... Comme N, en différent ? Nop, toujours pas. M… Comme Millefeuille ? Meringue ? Madeleine ? Eurêka. Ouais, c’est sûrement ça, c’est sûrement un clin d’œil à ses pâtisseries favorites. Le mystère torché brillamment, Arthur se redresse, prêt à taper gentiment sur l’épaule de son pote. Il veut le consoler, lui rappeler qu’il va bientôt pouvoir retrouver toutes celles qu’il a honoré (je parle toujours des pâtisseries, hein…). Malheureusement, le Breton est trop long et voit son geste être avorté par l’irruption d’un intrus. Ce dernier prononce un truc à peine audible, une espèce de mélange breton de plusieurs consonnes (chhhhh-chhhhhchhh) qu’Arthur a du mal à saisir. Le garçon hausse un sourcil et s’permet, comme pris d’une logorrhée incontrôlable :

« … Téki ? »

Comme c’est pertinent. Ne se formalisant pas de sa connerie naturelle, Arthur jette un coup d’œil à la silhouette de l’inconnu et se permet de la détailler. Le dos vouté, les ongles jaunis par la nicotine, le nez touchant presque le sol, il n’y a presque plus de doute : c’est le bon vieux Tamagoshi. Bordel, ils sont pas sortis. Arthur soupire, incapable de prendre une décision. D’un côté, il n’a pas envie de se faire choper par ce déboité du croupion, mais d’un autre, il ne peut pas non plus s’échapper et risquer une expulsion potentielle. Il s’est déjà fait virer de l’école pour moins que ça, faudrait peut-être pas pousser le bouchon trop loin, cette fois. Alors le garçon tente d’analyser la situation et d’évaluer la meilleure posture à adopter. En pratique, ça donne un Arthur qui se gratouille le menton, regarde mollement le pion, puis détourne son regard vers le bout de BN qui gît aux pieds de la Bête Humaine. Il serait bien parti sur une envolée littéraire pour expliquer son désarroi face au petit corps meurtri du BN enfoncé dans la neige, mais son pote en décide autrement. Lui rappelant en un geste dans l’abdomen qu’il est au cœur d’un combat où s’opposent Français et Japonais, Arthur s’effondre au sol, les mains crispées sur le bide. Non, il n’est pas transi de peur, loin de là. En fait, c’est juste son pote qui vient de le foutre hors-jeu en lui assénant un putain de coup de poing dans le ventre. Bordel de merde, il est foutu.

Le souffle coupé, le garçon regarde la scène se dérouler sous ses yeux.  De toute façon, il peut pas suivre les ordres de son pote, il peut à peine respirer avec ses conneries. Alors il observe. Il a l’impression d’être plongé dans une partie de leur jeu vidéo préféré,  Medal of honor. Sans bouger, il regarde se dérouler le carnage, encore trop affaibli pour bouger. Il faut qu’il trouve de la vie, putain, il peut pas rester là à rien glander. Pas quand son pote risque de tomber au combat. Analysant soudainement son environnement, Arthur jette un coup d’œil vers le malheureux pion. A vue de nez, il est à cinq mètres. Son BN, lui, doit être à deux mètres. C’est faisable. Sans réfléchir davantage Arthur se met alors à ramper, telle une bestiole à moitié crevée, vers le BN. Il rampe, il rampe, il n’abandonne rien. Aujourd’hui, c’est la mort ou le BN. Et il choisira toujours le BN. Aux prix de douze efforts, il arrive finalement au petit biscuit-crevé et croque ce qu’il en reste. La douleur disparaît, seul le goût chocolaté reste. Reboooorn.  Revigoré, Arthur relève enfin le nez vers Mattheus et le voit alors s’effondrer.

Se relevant soudainement, Arthur court vers lui, comme dans les plus grands films hollywoodiens. Il n’a plus le choix, il doit sauver le soldat Brian Matt. Interceptant la chute de son pote, Arthur passe son bras sur ses épaules et lui évite ainsi  de s’effondrer. Il écoute ses dernières paroles, ému. Putain, ça peut pas se passer comme ça. C’est pas possible. Non. Alors, comme dans un élan de profond désespoir, Arthur lance à l’assassin :

« Pourquoi vous faites ça… ? C’est pas très bien d‘être méchant… »

Sa réplique –percutante- ainsi prononcée, il rabaisse les yeux vers son pote. Intérieurement, il se promet qu’il va le venger, qu’il va le sortir de ce merdier. C’est comme ça que ça marche, entre potos. Rassemblant tout son courage, Arthur se redresse, réfléchissant à une stratégie. Il n’a pas le choix, il va devoir abattre sa carte ultime, celle qu’il a si longtemps gardée au chaud. Et s’il n’aime pas dévoiler ses atouts si rapidement, la situation présente ne lui donne pas le choix. Se mettant en garde, il sort son téléphone portable de sa poche. Il le braque vers le pion, le défiant du regard. Et puis, il le dépose délicatement au sol, comme pour prévenir que ses intentions sont pacifiques. Deux secondes s’écoulent et finalement, un bruit de trompette s’échappe des haut-parleurs. Sans se démonter, Arthur s’avance en rythme avec la chanson. Faut pas déconner non plus, c'est pas un sagouin. A la hauteur du pion, le garçon tend la main vers la créature, un sourire aux lèvres, et commence à chanter :

« Sais-tu danser la carioca ? »

Sans attendre de réponse, le garçon attrape le bras du pion et commence à effectuer la chorégraphie. Néanmoins, Arthur a à peine le temps de se coller au corps du petit vieux que ledit pion passe du rouge au vert, puis tombe dans les vapes. Il les fait tous tomber. Alala. Les Japonais et la timidité. Satisfait de sa technique, Arthur se retourne vers son pote et lui tend la main pour l’aider à se relever.  

« Faut s’bouger, gros. T’es-tu correc' ? »

Et il sourit, comme le crétin qu’il est.
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Mattheus Haubenestel
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Mattheus Haubenestel
MessageRe: C'est la Mère Michelle qui m'a tueR. [Terminé]- posté le Lun 9 Fév - 22:43

1-1 Egalité France-Japon.

Le surveillant avait visé le cœur, Mattheus sentait son corps se refroidir, sa peau se raidissait. La boule de neige avait éclaté sur son torse et l’eau glacée atteignait la peau rosie de l’Alsacien. Le jeune blond avait eu le temps de voir défiler toute sa vie : en entrée il revoyait son enfance ponctuée de biberons, de barres chocolatées, de confiseries au citron et de jeu de ballons ; en plat principal sa vie à l’école primaire lui avait donné le goût du riz soufflé, de la choucroute, des gratins et de sports collectifs ; en dessert, il découvrit la soupe de langue, les moules-frites, les tartes aux pommes et les heures de colle. Toute cette vie se terminerait-elle ici-bas ? Les odeurs de sushi, de poissons crus et de nouilles envelopperont-elles le corps de Mattheus, loin de ses terres viticoles ? Tristement. Tristesse. Triste. Tristittude. L’Alsacien avait essayé de sauver la vie de son collègue d’aventures loufoques, il avait tenté de l’éloigner du Big Boss. Mattheus ne voyait plus Arthur : son seul espoir de survie avait-il été touché ? Avait-il pris la poudre d’escampette ? Le pion avait-il fait échec et mat ? Il ferma les yeux, ses doigts engourdis se resserrèrent autour de cette plaie-non-existante. Ils ont été pris dans un guet-apens : foutue guerre, foutue neige, foutu pipi. Mattheus imagina Arthur s’enfuir aussi vite que possible : il était déjà dans l’avion pour la Bretagne, des lunettes hyper-classes sur le nez, il surélevait le col de son blouson pour passer incognito. Il avait tout prévu : faux passeport, vêtements de rechange, sourire discret, musique stylée, démarche au ralenti, cigarillo au coin de la bouche. Mattheus tombait tête la première dans la neige. Ses bourreaux allaient lui infliger les pires tortures pour qu’il avoue ce qu’il sait sur la nouvelle vie d’Arthur. Des supplices sans noms appuieraient là où ça fait mal : rester cinq heures sans manger, interdit de salles de sport, apprendre par cœur la vie de Napoléon, résoudre des équations dignes d’Einstein, écouter les comédies musicales importées par Chantal Goya en Japonais. Il mourrait doucement au bout de douze heures de tortures. Obscurité obscure. Clap de fin…

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GAME OVER
Appuyez sur A pour revenir au menu principal
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< Nouvelle partie (1) >
< Charger partie (2) >
< Options (3) >
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< Mattheus Haubenestel : 07/02/2015 – 20h17 >
< Fichier vide >
< Fichier vide >
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… Chargement de la partie …

… Chargement de la partie …

… Chargement de la partie …

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Les genoux dans la neige, la main sur le cœur, Mattheus n’avait pas remarqué qu’Arthur usait de stratagèmes élaborés pour vaincre le Big-Boss. Le jeune blondinet gardait les yeux fermés alors qu’il sentit un bras amical éphémère venu soutenir sa vieille carcasse. Soixante-douze pourcents du poids de la bête reposaient sur des épaules bretonnes. Le palpitant ralentissait, la neige fondait et s’immisçait dans les moindres centimètres carrés de la peau de Mattheus. Les mollets rougissaient, les muscles se raidissaient mais dans cette partie de jeu Arthur ne l’avait pas abandonné.

– Ou presque.

Mattheus ne voyait pas la scène, il gardait les yeux fermés. Le jeune clown s’était amusé à lâcher sa tête en arrière, la langue sortait de sa bouche. Il incarnait ridiculement parfaitement la mort. Il suivait les mouvements d’Arthur qui s’était mis debout puis s’était rabaissé. Soudain il fut surpris d’être totalement relâché dans la neige. Le froid l’obligea à écarquiller les yeux et crut un instant que les tortures imaginées précédemment allait vraiment exister. L’enfoiré, il s’est vraiment enfui ?! Il força sur ses cervicales pour observer la scène : Arthur prenait dans ses bras l’ennemi et faisait don de son corps pour la survie de nos héros. Cet abandon charnel se faisait sur le son d’une musique qu’il connaissait par cœur, elle donnait envie d'oublier la polka, la rumba et la houla hop. Curieusement ce Sexy-Jutsu fonctionnait à merveille, même lorsqu’Arthur était à jeun. Aussitôt, Mattheus vit Arthur se précipiter vers lui et lui tendre sa main :

« Faut s’bouger, gros. T’es-tu correc' ? »

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… Sauvegarde de la partie …
… Sauvegarde de la partie …
… Sauvegarde de la partie …
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Plusieurs choix s’offrent à vous :
Mattheus, vexé d’avoir été lâché dans la neige répond par un uppercut < Appuyez sur A > (4)
Mattheus attrape le bras d’Arthur et ils se barrent en courant < Appuyez sur B > (5)
Mattheus plonge en hypothermie < Appuyez sur X > (6)
Mattheus, ému par la situation et la musique, roule un patin à Arthur < Appuyez sur Y > (7)
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… Chargement de la partie B …
… Chargement de la partie B …
… Chargement de la partie B …
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« Grave mec, on s’casse ! »

Mattheus attrapa la main d’Arthur et se releva rapidement. Le froc complètement trempé, le corps de l’Alsacien avait creusé un grand trou dans la neige. Malgré le froid il y avait du monde au balcon : de nombreux visages étaient restés stoïques face à cette représentation de guignols. Ces efforts physiques avaient donné la dalle au jeune homme, il n’espérait qu’une chose (outre le fait de changer de futal) : se restaurer rapidement. Dès qu’il fut debout il se précipita vers la première entrée qui se présenta à lui. Officiellement, il se calait sur le rythme d’Arthur afin de ne pas perdre son collègue ; officieusement c’était pour éviter de glisser sur une plaque de verglas. Il ne regarda pas en arrière pour voir où en était le pion. Il savait que les événements de cet après-midi lui vaudraient un avertissement, ses parents seraient appelés et il se ferait encore réprimander. Néanmoins un large sourire prenait tout son visage : il était content d’avoir autant profité de cette journée en compagnie du Miro. Ils quittèrent les lieux du crime sous les yeux ahuris de leurs spectateurs.
Des flocons retombèrent tel un applaudissement venu du Ciel. Rideau.

________________________________________________________

Merci d’avoir joué !

________________________________________________________


____________________________________________________________

1) L’histoire est un éternellement recommencement, donc vous retomberez directement sur la même situation. Vous êtes sûr de vouloir tout recommencer ?
2) Il n’y aura qu’un seul fichier à charger : celui de Mattheus Haubenestel. Dernière sauvegarde : samedi 7 février à 20h17.
3) Choisissez la langue d’écriture : Béninois, Français, Gabonais, Guinéen, Ivoirien, Luxembourgeois, Malien, Monégasque, Nigérien, Québécois, Sénégalais, Suisse, Togolais, Wallon.
4) Non mais vous plaisantez ? Mattheus ne se vexe jamais. Appuyez sur B.
5) Ouais, ne réfléchissez pas, choisissez cette option.
6) Pour de la neige ? Sérieux ? Sans déconner, appuyez sur B.
7) On arrête tout de suite le délire. Appuyez sur B.
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C'est la Mère Michelle qui m'a tueR. [Terminé]

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