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«Une goutte d'eau dans l'océan.»

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Message«Une goutte d'eau dans l'océan.»- posté le Lun 17 Mar - 15:00

Admirer le coucher de soleil à la plage à l’approche du printemps… Quoi de plus agréable pour se vider l’esprit après une longue journée passée à travailler sans relâche, que ce soit pour s’entraîner dès l’aube ou pour être attentif en cours ? Depuis son arrivée au pensionnat, Rikuo n’avait pas encore eu l’occasion de se détendre ne serait-ce qu’un instant, jonglant entre ses entraînements, les cours et les travaux dans le dojo familial qu’il devait absolument remettre en état avant de commencer à y enseigner les arts martiaux. Beaucoup restait encore à faire, pour ne pas dire « tout » ! Mais ça attendrait, il disposait encore d’une année de « liberté » avant de devoir faire ses preuves et se montrer digne d’hériter de l’empire de son grand-père et par conséquent, des responsabilités qui incomberaient à son rang.

Une année, c’est si long et si court à la fois ! Pour la toute première fois depuis son adoption, il avait enfin l’occasion de « vivre » comme il l’entendait, de s’amuser un peu et de découvrir autre chose que « l’entraînement, y’a que ça de vrai ! ». C’était d’ailleurs une des raisons pour lesquelles il avait immédiatement accepté de quitter le domaine familial en laissant derrière lui tout le confort et le luxe qui lui avaient été offerts depuis son adoption. Le choix de ce pensionnat en apparence « banal » avait, dans un premier temps, surpris toute sa famille mais face à sa détermination et avec le soutient de sa « mère »,  les choses avaient pu prendre forme et se concrétiser.

Il se retrouvait à présent au pensionnat « Rayen », à vivre une vie normale au milieu de gens un peu moins « normaux ». En effet, cet endroit n’avait rien de « banal » comme il aurait pu le croire. Tout ici lui semblait poussé à l’extrême, du caractère des pensionnaires en passant par les différents groupes qu’il était aisément possible de distinguer dans les couloirs ou durant les cours. De toutes les personnes qu’il avait pu côtoyer, les sportifs s’étaient avérés être ceux avec lesquels il ressentait le plus d’affinités et c’était une bonne chose en soi. Pas question de se retrouver fiché comme « gosse de riches ». Il passait donc le plus clair de son temps en compagnie des sportifs à discuter « sport et arts martiaux ».

Toutes les conditions semblaient réunies afin qu’il puisse s’épanouir. Cependant, un souvenir pesant et « ancien » ne cessait de le ronger depuis quelques jours. Ce mode de vie lui rappelait celui de l’institut pour orphelins dans lequel il avait été placé suite à la mort de ses parents biologiques, en Angleterre. Certes, le cadre était totalement différent et le pays n’était absolument pas le même. Mais se retrouver entouré de personnes de son âge vivant « seules » avait suffit à lui rappeler la douleur de ce passé qu’il s’était efforcé de ranger dans un coin de son esprit.

Rikuo n’était pas du genre à se laisser abattre ni à vivre dans le passé, bien au contraire. La vie lui avait toujours appris à regarder droit devant et à tracer sa route sans se retourner. Mais cette fois, son « petit monde » venait d’être chamboulé, il ne connaissait rien ni personne ici et n’avait rien pour se changer les idées, aucun élément familier auquel se raccrocher. Une fois les cours terminés, il s’était donc mis à la recherche d’un coin calme afin de se ressourcer et méditer un peu sur tout ce qu’il venait de vivre, sillonnant lentement le domaine du pensionnant jusqu’à apercevoir la mer. Et quel meilleur endroit pour évacuer cette tristesse qu’un coin paisible sur la plage ?

Il n’avait pas souvent eu l’occasion de s’y promener durant son enfance et son adolescence, encore moins à l’aurore. La température était douce, presque printanière. Les premiers contacts de ses pieds avec le sable chaud lui firent un bien fou, cette sensation de douce chaleur incitant à la détente et à la paresse lui mirent un peu de baume au cœur. Quelques personnes jouaient ou se promenaient ça et là mais les lieux se vidaient peu à peu. Rikuo décida donc de marcher paisiblement en observant l’horizon jusqu’à ce qu’il puisse enfin être « seul avec lui-même ».  Le temps s’écoula lentement sans qu’il s’en rende compte, n’accordant pas la moindre attention aux allées et venues autour de lui.

Subitement, la luminosité se mit à décroître et tout autour de lui prit une teinte oscillant entre l’orange et le rose. Un rapide coup d’œil à sa montre : 20h, le soleil disparaissait. Le temps avait filé à une vitesse folle et il n’avait pas avancé d’un iota dans ses « réflexions », son esprit s’était perdu à l’horizon, errant sans but précis à la surface de l’eau, bondissant de vague en vague. Cependant, un seul bruit subsistait à présent, celui des vagues. Plus personne autour de lui.

Le moment de solitude tant attendu était enfin arrivé, il ne lui restait plus qu’à trouver un endroit propice à la méditation et, sur une plage vide, tout pouvait convenir. Cependant, un rocher chevauchant le sable et l’eau retint son attention, il semblait assez grand pour lui permettre de s’y étendre ou de piquer une tête si l’envie lui prenait. Rikuo rempli ses poumons d’une grande bouffée d’air marin et avança jusqu’au rocher avant de « l’escalader », il ne devait pas faire plus d’un mètre cinquante et cela le laissait donc à la vue de tout qui passerait par là mais qu’importe, les lieux semblaient désert.

Afin de mieux s’imprégner de son environnement et de « l’énergie de la nature », il retira sa veste ainsi que sa chemise blanche, les pliant soigneusement avant de les poser non loin de lui. Le pantalon de costume faisait un peu « tache » sur une plage mais il valait mieux le conserver en l’absence de maillot et surtout vu la chute notable de la température une fois le soleil disparu de son champ de vision. Le contact de la roche sur sa peau le réchauffa un peu, celle-ci avait absorbé la lumière du soleil toute la journée et la rendait à présent peu à peu, lui donnant une impression de couverture chauffante qui n’était pas désagréable, même si la pierre était nettement moins confortable que son lit !

Les yeux fermés, tout semblait différent. Chaque bruit résonnait dans son esprit, le moindre bruissement de vague lui donnait l’impression qu’il était perdu au milieu de l’océan, à des milliers de kilomètres de là. Mais les souvenirs de l’accident mortel de ses parents ainsi que de son passage dans un orphelinat refusaient de quitter son esprit et lui apparaissaient comme des flashs. A croire qu’il était impossible que cette journée se passe paisiblement et que la vie avait décidé de s’acharner quelques heures, en grande sadique qu’elle était.

De rage, Rikuo frappa du poing sur la roche, s’écorchant au passage. Si le calme et la méditation ne marchaient pas, alors il ne lui restait plus qu’une solution : se jeter à l’eau. Sans vraiment réfléchir ou tester la température, il sauta dans l’eau qui s’avéra bien plus froide que ce à quoi il s’attendait. Afin de ne pas geler sur place, il se mit à nager frénétiquement, plongeant et remontant sans vraiment garder un œil sur le rivage ni sur la direction qu’il prenait. Après quelques minutes d’effort intense, le souffle coupé et les idées un peu moins confuses, il revint jusqu’au rocher avant de s’y hisser, s’étalant de tout son long en étoile afin de reprendre son souffle.

La fatigue physique avait presque toujours été sa meilleure alliée lorsqu’il devait se défaire de ses démons. Le sport était, à sa connaissance, le meilleur moyen de se défouler mais malheureusement, il n’avait jamais obtenu de réponse à ses questions existentielles en courant ou en s’entraînant jusqu’à en perdre haleine. Au mieux avait-il droit à une courte trêve lui permettant de reprendre un peu ses esprits.

Finalement, l’idée n’était pas si mauvaise, il avait bien fait de venir jusqu’ici. Ses tourments n’avaient certes pas disparu mais à présent, les souvenirs les plus agréables de son enfance avec ses « vrais » parents lui apparurent. Si cette journée devait être tournée vers le passé, alors les bons souvenirs devraient chasser la noirceur de son cœur. Les voix de ses parents et leurs éclats de rire résonnèrent doucement dans son esprit. Londres lui manquait, sa famille biologique lui manquait. Mais il n’était pas prêt pour tout ça, pas prêt à retourner les voir, même si plus de 10 années s’étaient écoulées. Il s’était juré de devenir un homme respectable et intègre avant de se présenter à nouveau d’ici un an, il pourrait le faire.

Ces quelques pensées firent apparaître un léger sourire sur son visage ainsi qu’une larme emplie de nostalgie. Quelques bruits de pas se firent entendre dans le sable à quelques mètres à peine mais il n’y prêta guère attention. Délicatement, il passa l’index au coin de son œil pour cueillir la larme qui venait de s’y former et la jeta symboliquement dans l’eau pour se rappeler que sa tristesse ne devait pas l’empêcher d’avancer. Ce geste lui éclaircit un peu l’esprit et il se sentit plus léger. Il ferma de nouveau les yeux avant de poser son avant-bras sur son visage tout en essayant de se convaincre que si une larme représentait la tristesse et que l’océan représentait la vie, alors sa peine n’était pas grand chose. Sans trop savoir pourquoi, une phrase lui vint à l'esprit et il l’énonça à voix haute.

-"Une goutte d’eau dans l’océan."
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Reika Nakamura
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MessageRe: «Une goutte d'eau dans l'océan.»- posté le Mer 19 Mar - 11:21


& Un grain de sable sur la plage

feat. Rikuo Murakami


Que le soleil brillait ce jour-là. Nous étions vendredi et j’étais une fois de plus enfermée dans ces bureaux qui commençaient de plus en plus à me donner la nausée et ce, dès que je franchissais l’une de leurs portes vitrées. C’était un sentiment de dégout qui naissait en moi depuis quelques temps. Ce n’était pas facile, mais mon sens de l’acharnement était présent plus que jamais. Ceci dit, par moment, cela me rendait complètement malade, j’allais au bout de mes capacités et possibilités. Mais à quoi bon, soit c’était cela, soit je perdais mon poste et par conséquent tout ce que j’avais réussi à bâtir de moi-même jusque-là : Une vie stable et profiteuse. Jamais je n’aurais pensé devenir aussi machinale et jamais je n’aurais imaginé que mon travail aurait pu devenir pour moi un tel problème dans ma vie.

Encore ce jour, j’avais eu droit aux remontrances de mon patron, pour cause : Une mise en page non à son goût et une taille de police trop petite pour ses yeux vieillissants.
Au bout, c’était usant de devoir supporter psychologiquement toutes ces paroles aussi viles et blessantes les unes que les autres. J’avais pour accoutumée de prendre tout à cœur et très franchement, je pensais que cet organe noble, aurait tenu le choc beaucoup plus longtemps que cela.
Maintenant, j’avais peur de tout ; peur de l’échec, peur de mes supérieurs, mais surtout et je crois le plus important : peur de l’avenir.  J’avais perdu la confiance que j’avais eu bien du mal à acquérir. Il avait gâché tout cela, toutes ces années à forcer à surmonter ma timidité, à dépasser mes limites afin d’atteindre mes objectifs, absolument tout était perdu. Maintenant, je n’étais plus la même, j’avais oublié ma joie de vivre, ma personnalité et mon hygiène de vie.
Je ne dormais presque plus, je mangeais à peine et il ne me restait que très peu de vie sociale. Tout m’habitais à chaque instant et cela, même lorsque je rentrais chez moi le soir. C’était très dur à supporter, d’autant plus que je n’étais pas une femme dotée d’un fort caractère.
Désormais, à chaque remarque, je m’effondrais, je pleurais comme une enfant que l’on dispute, pensant être la plus nulle du monde, vouée à l’échec.

Je n’arrêtais plus de me poser cette question : «  Qu’ai-je fait pour mériter ça ? ». La réponse était bien pertinente pourtant.
Refuser l’acte sexuel avec son patron… Quoi de plus normal et logique pour un être humain ayant un minimum de conscience. Mais ce qui n’était pas usuel, était ce qu’il me faisait subir chaque jour de mon existence.
Cela ne pouvait plus durer. J’allais étouffer moralement. Et plus le temps avançait et plus je souhaitais le pire. Je voulais qu’il connaisse ce que je vivais, mais c’était impossible alors j’espérais chaque jour qu’il connaisse la mort même si humainement, une telle idée ne pouvait effleurer mon esprit à l’accoutumée. Il était semblable à un monstre qui me faisait subir le pire, un de ces monstres qui se retrouvaient souvent dans mes cauchemars et qui m’effrayaient au plus haut point.

Les minutes passaient lentement, tellement lentement que je ne prenais même plus la peine de regarder l’horloge pendue au mur en face de mon bureau. Que la vie est dure lorsqu’on perd le goût de tout.

Je n’étais pas sortie de mon bureau de toute la matinée, même pour prendre une pause avec mes collègues. Je n’avais tout simplement pas l’envie.

Lorsque vous êtes à bout moralement, les autres s’inquiètent pour vous, ils n’ont pas l’habitude de vous voir dans cet état alors cela les alerte. Cela dure quelque temps. Ils vous réconfortent et essayent de vous montrer que vous n’êtes pas seul. Au fur et à mesure, voyant que  la situation ne change pas et qu’ils n’atteignent pas  leur but, ils arrêtent. Ils ne s’intéressent plus tant à vous et vous délaissent. C’est ce qui était arrivé. Mais à quoi bon, je ne pouvais pas les forcer à s’intéresser à moi. Et je pensais même qu’ils avaient développé une peur par rapport à cela : La peur de me blesser encore plus que je ne l’étais.

Peu importait, j’avais fini de croire en les autres. Je ne voulais plus rien espérer.

Malgré moi, le temps passa tout de même assez vite. Mon patron était en réunion cette après-midi-là et je ne savais pourquoi, la peur m’étais passée. L’angoisse n’habitait plus mon estomac ni ma conscience. Alors, j’avais terminé rapidement mon travail et en étais fière. Pour une fois, j’avais dépassé mes limites et il ne pouvait rien me reprocher, cette fois-ci – en tous les cas, c’est ce que j’osais espérer-.

Je me levai difficilement de ma chaise et m’étendis quelque peu afin de dérouiller mon dos et mes jambes. Je tenais entre mes mains le document que je devais donc remettre à mon patron. Je m’avançai vers la grande porte de verre, sortis et allai directement déposer les feuilles reliées dans le bureau de mon patron. Il n’était pas là, évidemment. Cela me faisait bizarre de me retrouver là, sans avoir la boule au ventre mais au fond, cela faisait du bien.

Il était l’heure que je m’en aille. Seize heures trente. Les horaires de bureau étaient assez pénibles en elles-mêmes car elles prenaient ma matinée et mon après-midi.
Je ne tardai pas à sortir de l’immeuble et me dirigeai vers ma voiture. Je regardai quelque peu le ciel et m’aperçus bien vite que le printemps était là. Il faisait chaud et les rayons du soleil qui tapaient sur mes tempes rendaient l’atmosphère chaleureuse et réchauffante.
Un sourire s’esquissa sur mon visage et mes yeux devinrent plus éveillés, plus scintillants. Ca y était. J’avais enfin retrouvé un peu de bonheur dans tout cela. J’avais oublié à quel point la nature était bien faite et à quel point cette dernière était magnifique.

Je me hâtai à ma voiture, clés en main pour pouvoir aller plus rapidement. Je montai dans mon véhicule et démarrai.
Même si je savais pertinemment qu’après le week-end mon calvaire allait recommencer, je rentrai chez moi le cœur un peu plus léger qu’au matin.

Arrivée à mon appartement, je m’étendais de tout mon long sur mon canapé. Je ne savais plus qu’il était si confortable. On oublie beaucoup de chose lorsqu’on perd le goût de tout.
Je m’endormis rapidement, récupérant dans la foulée quelques heures de sommeil manquée la nuit précédente.

Deux heures et demie plus tard, je me réveillai machinalement. Voyant l’heure, je me levai rapidement et allai me débarbouiller quelque peu afin de ressembler à quelque chose. Je me remaquillai et me recoiffai. J’avais dans l’intention d’aller chercher quelque chose à manger en ville et peut-être même d’aller piqueniquer sur la plage, au vue du beau temps qu’il y avait, j’avais envie d’en profiter –bien que je sois seule-.  

Je marchais sur la plage, dont le sable était encore chaud malgré le soleil couchant, totalement perdue dans mes pensées. Mes pieds nus, à chaque pas effleuraient les minuscules pierres qui brillaient à la lueur des derniers rayons solaires. Le ciel était devenu d’un rose chatoyant, un dégradé de couleur l’accompagnait, passant de l’orange au violet et j’étais là, sous ce ciel, pleurant sur la beauté du soir de printemps.

Au loin, je pus apercevoir un couple se donnant la main. Et ce n’était pas sans les envier que je m’imaginais avec quelqu’un, moi aussi, heureuse et avec une personne qui pouvait m’aider à surmonter ce que j’endurais. Mais ce n’était pas gagné d’avance. Je n’avais plus de vie sociale, je ne sortais plus autant qu’avant et les seules endroits que je fréquentais étaient quelques fois les bars et d’autres fois les magasins pour acheter de quoi me nourrir.

Tant pis si je devais rester seule, tant pis si je restais seule toute ma vie, je n’en avais plus rien à faire car maintenant, je n’aspirais qu’à une seule chose : Me débarrasser de mon patron, par tous les moyens possible. Je savais que je ne pouvais pas user des forces de la justice, car aucune preuves de ne seraient de mise pour étayer mes paroles. Alors peut-être aurais-je dû démissionner, je ne savais pas et je n’avais pas réellement envie d’y réfléchir à cet instant.

Le bruit des vagues me donnaient l’impression d’être en vacance, bien que la plage soit toujours à proximité, pour moi ce n’étais pas un lieu de vacance. Je les écoutais, les regardais et souriais. Ce n’était pas l’envie qui me manquait d’aller me baigner mais il faisait un petit peu trop froid encore et en grande frileuse que j’étais, je ne pouvais pas me permettre de le faire.

J’observais absolument tout autour de moi, ce sens m’étais certainement venu au fur et à mesure lorsque j’apprenais mon métier.
La plage était vide, mise à part quelques promeneurs et leurs chiens, personne aux alentours. Et je continuais ma marche, sans plus autant me soucier de quoi que ce soit.
Soudain, je m’aperçus qu’il manquait une chose au majeur de ma main gauche, ma bague. Je l’avais certainement faite tombée lorsque j’étais en train de manger.
Prise de panique, je me dirigeai rapidement vers l’endroit où une demi-heure plus tôt j’étais assise.

Au loin, je vis une ombre sombre étalée sur la plage, on aurait dit une sorte de pierre à la forme allongée. Pourtant c’était à cet endroit que j’étais, et il n’y avait rien auparavant. Alors je m’en approchais, doucement, puis au fur et à mesure, je distinguai de plus en plus les formes d’un homme allongé.
J’avançais à pas de loup, tandis que lui, fis un petit geste de la main vers l’eau qui remuait. Il murmura quelques mots que je ne compris pas tout à fait et posa son bras sur son visage.
En réalité, je n’avais pas très envie de le déranger, il devait sans doute méditer ou bien quelque chose du genre… Mais ma bague me tenait vraiment à cœur. Elle était en or et était sertie de quelques pierres blanches et brillantes.

Je m’approchai encore et arrivée à quelques centimètres de lui, je l’observai car il ne bougeait toujours pas, il n’avait très certainement pas entendu que j’étais là. Peu importait, j’allais le déranger quelques minutes et il pourrait se remettre à méditer une nouvelle fois.
D’une voix plutôt hésitante, je m’abaissais un tout petit peu, profitant de cet instant pour voir l’allure de mon prochain interlocuteur et lui dis :

« Excusez-moi… »

Le garçon avait l’air plus jeune que moi, mais sa silhouette démontrait une certaine maturité et surement un passé plutôt sportif. Ses cheveux, se mêlant avec l’ocre du sable, était d’un noir bleuté scintillant. Je ne pouvais pas encore voir son visage, mais quelque chose me disait que je n’allais pas tarder à le découvrir…

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MessageRe: «Une goutte d'eau dans l'océan.»- posté le Dim 30 Mar - 12:20

Rikuo était perdu dans ses pensées,  à mi-chemin entre le passé et la réalité. Tout semblait flou autour de lui, le temps s’écoulait lentement, très lentement. Pour la énième fois depuis des années, il s’était de nouveau plongé dans sa bulle, un endroit vraisemblablement caché dans un coin paisible de son esprit. Certains considéraient cet état d’absence comme une technique de méditation avancée mais aux yeux du jeune homme, il n’en était rien. Son but n’était nullement de « changer de planète » mais simplement de réussir à affronter ses démons, à les combattre mais surtout, à les enterrer définitivement pour enfin se tailler un avenir malgré les nombreuses incertitudes qui jalonneraient sa vie.

« Rien qu’une goutte d’eau dans l’océan… »

Répéta-t-il de nouveau tout bas, cherchant à s’imprégner tant bien que mal de ce concept pour se forcer à aller de l’avant et à tracer sa route contre vents et marées, comme il l’avait toujours fait jusque là. Soudain, une voix à la fois douce et à la fois inquiète le tira de sa torpeur, le ramenant instantanément les pieds sur terre.  

« Excusez-moi… »

Instinctivement, Rikuo se passa le revers de la main sur les yeux, ne sachant si d’autres larmes étaient venues s’y nicher lorsqu’il était entré en méditation, bien malgré lui. Il prît ensuite une longue inspiration avant de pencher lentement la tête en direction de la personne qui venait de s’adresser à lui, tentant de reprendre ses esprits autant que possible afin de ne pas paraître triste ou désagréable, inutile de se faire remarquer après avoir passé à peine quelques semaines dans sa nouvelle « maison ».

L’espace d’un instant, son cœur fît un bon. Le bruit de l’océan ainsi que les jeux de lumière des tous derniers rayons de soleil à la surface de celui-ci entourèrent son interlocutrice d’un halo de lumière rosée si bien qu’il crût rêver. Pendant quelques secondes, alors que son esprit était encore coincé entre le monde de ses souvenirs et la réalité, la magnifique chevelure de la jeune femme qui se tenait en face devant lui raviva l’image de sa mère maternelle qui arborait elle aussi cette même « crinière ».

« Sarah, je dois rêver … »

Dit-il inconsciemment, la voix tremblante, avant de secouer vigoureusement la tête afin de se ressaisir définitivement. La magnifique jeune femme qui se tenait devant lui n’était pas sa mère et il ne s’agissait pas d’un rêve. En prenant quelques instants pour la regarder un peu mieux, il pu définitivement chasser ses doutes. Belle, des yeux bruns, les traits fins, un visage de type Européen, une silhouette fine et bien mieux dessinée que celle de ses camarades du pensionnat. La jeune femme devait donc avoir quelques années de plus que lui mais il lui était difficile d’en être certain étant donné la faible luminosité. L’éclairage de nuit de la digue ne tarderait probablement plus à s’allumer.

« Bonsoir … »

Répondit-il finalement d’une voix calme et la plus douce possible, chassant par la même occasion les dernières traces de tristesse ou de nostalgie qui y s’y trouvaient quelques instants plus tôt lorsqu’il s’était trompé sur l’identité de la jeune femme. Son interlocutrice semblait visiblement perturbée, comme si elle avait perdu quelque chose de précieux, son regard fouillant frénétiquement les alentours.

« Que puis-je faire pour vous, mademoiselle ? »

Demanda finalement Rikuo afin d’engager la discussion, sans pour autant se relever de son rocher. Il lui semblait en effet assez improbable que la demoiselle ait décidé de venir lui parler par simple envie de discuter ou de faire connaissance. A une heure aussi tardive et dans un endroit aussi isolé, peu de jeunes femmes auraient pris le risque d’errer seules, les alentours n’étaient pas des plus sûrs, bien que situés à proximité des bâtiments du pensionnat Rayen. On pouvait parfois y faire de mauvaises rencontres, à en croire les récits peu engageants qui étaient parvenus à ses oreilles.

Une multitude de questions se bousculaient dans son esprit mais il lui semblait peu opportun de les poser directement à une inconnue. Le vent froid du littoral vint subitement lui caresser la peau, lui rappelant qu’il se tenait torse nu devant la jeune fille et c’est donc le plus naturellement possible qu’il enfila sa chemise posée sur une arrête de la roche à quelques centimètres de là. Une tenue un peu plus appropriée et un rien plus chaude ne pourrait nullement nuire son image, l’heure n’était pas à la frime.

« Vous semblez chercher quelque chose. »

Ajouta-t-il avant de se laisser glisser le long de la roche, s’approchant lentement de la jeune femme tout en restant à une distance respectable afin de ne pas l’effrayer. La proximité lui permettait à présent de distinguer un peu mieux sa tenue ainsi que les traits de son visage. Elle semblait pourtant Japonaise dans sa façon de parler ainsi que d'agir et non Européenne, comme il le pensait auparavant. Rikuo était rarement déstabilisé ou du moins, il n’en laissait rien paraître. Cependant, il était extrêmement rare qu’une japonaise ait un visage aussi beau et « pur ». La pénombre cacherait probablement le rosissement de ses joues.

Quelque part, Rikuo se sentait soulagé d’avoir été interrompu et sorti du cercle infernal dans lequel il aurait probablement été piégé pendant encore plusieurs heures. Discuter avec quelqu’un lui manquait, il n’avait plus eu l’occasion d’analyser et de décrypter le comportement d’une personne depuis bien trop longtemps et la solitude commençait inconsciemment à peser sur sa vivacité et son optimisme. Peut-être le destin lui avait-il accordé cette rencontre quand il s’y attendait le moins, pas de doute à ce niveau là car peu importe la situation, Rikuo apprenait toujours des autres, que ce soit en bien ou en mal. Il lui resterait maintenant à déterminer la raison de tout ceci et seule une réponse de la part de la belle inconnue lui permettrait d’être fixé.

Tout en rattachant les boutons de sa chemise, Rikuo plongea son regard dans celui de son interlocutrice afin de tenter d’y lire autant d’informations que possible. Une très mauvaise habitude plutôt indélicate qui lui permettait cependant de mieux comprendre ce que les personnes désiraient ou attendaient réellement de lui.
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Reika Nakamura
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MessageRe: «Une goutte d'eau dans l'océan.»- posté le Sam 17 Mai - 23:46


Le passé est la matière du futur ~

feat. Rikuo Murakami


J’observais ses moindres faits et gestes, scrutant d’une manière curieuse ses mouvements et je pus remarquer que le dos de sa main venait allègrement essuyer ses yeux comme si le jeune homme que je venais d’aborder était tout juste en train de verser des larmes. Je ne me posai pas plus de questions, le soleil devait certainement être la cause de ce geste inhabituel.

Inconsciemment j’analysais son comportement. Il avait inspiré un bon coup avant de redresser sa tête et de me regarder. C’est à cet instant que je pus identifier la couleur de ses prunelles et l’aspect de son visage masculin.
Ses yeux étaient verts comme des émeraudes et sa peau avait l’air aussi douce que celle d’un enfant. Aucun poil ne venait gâcher le tableau, ce qui lui donnait un air juvénile très adorable. Sa bouche était fine et rosée, bien marqué qui devait certainement renfermer un sourire enjoliveur qui, à ce moment, n’était pas présent. Ses sourcils assez fournis et légèrement recourbé accentuaient sa masculinité. Pour finir, ses cheveux, retombant gracieusement sur sa peau claire entouraient d’une manière plutôt artistique les traits fins de son visage.

Il était assez mignon mais malgré tout me donnais l’impression d’être plus jeune que moi. De quelques années certainement.
Nous nous fixâmes quelques secondes, sans dire mot. Il avait l’air subjugué par quelque chose en moi.  Ses yeux oscillaient entre mes cheveux, mes yeux et ma bouche.
Puis soudainement, il articula quelques mots que je ne compris pas tout à fait. Je crus entendre le prénom de « Sarah ». Mais je n’en étais pas sûre. Il me faisait penser à quelqu’un d’ivre, après tout, un jeune homme allongé sur la plage comme cela et seul, ce n’était peut-être pas si clair que ça.

Quelques secondes séparaient cette impression du moment où il me répondit simplement « Bonsoir ».  Sa voix était calme et douce, rien à voir avec la façon dont il avait agis quelques secondes auparavant. D’ailleurs, sa voix était très belle ; masculine à souhait et très grave, ce qui lui donnait un air un peu plus mature que celui de son visage.

« Que puis-je faire pour vous, mademoiselle ? » Me dit-il comme s’il avait compris que je venais le déranger parce que je venais lui faire une requête.

Machinalement, je lui souris de bon cœur et le regardai dans les yeux, la meilleure manière pour moi de débuter une conversation, en tout cas, me semblait-il.
Même si j’avais l’impression de le déranger dans sa grande méditation, il avait eu la gentillesse de me répondre et de me demander ce que je voulais, il devait certainement être quelqu’un d’appréciable. En tout cas, c’était ce qu’il dégageait.
Il était torse nu, ce qui me laissait largement entrevoir  ses muscles pectoraux et abdominaux. C’était assez agréable à voir et même assez charmeur. Mais c’est exactement au même moment où je pensais que c’était très beau à voir qu’il enfila sa chemise qui était posée auparavant sur la roche.

« Vous semblez chercher quelque chose. » Ajouta-t-il finalement.

Je semblais moi aussi un peu perturbée par le geste qu’il venait de faire, c’était à la fois sexy et mignon. Il ne voulait pas choquer mon esprit à mon avis, la raison pour laquelle il s’était rhabillé et d’une autre part, cette chemise blanche lui seyait à merveille.
Il se retira de la roche, se relevant par la même occasion et s’approchant de moi lentement. Il faisait largement une tête de plus que moi, ce qui m’obligea à relever le visage vers celui de mon interlocuteur.

« Mhh, eh bien, j’ai certainement dû perdre ma bague ici il y’a quelques heures… J’osais espérer la retrouver. Vous n’avez rien vu par hasard ? » Lui répondis-je d’une voix aussi douce que la sienne afin de nous mettre à égalité, quoi que, ce fut quelque chose de très naturel évidemment.

J’attendais sa réponse avec une certaine impatience, commençant à scruter de mon regard le sable et les alentours du rocher.
La bague que j’avais perdue me tenait à cœur alors, si je ne la retrouvais pas, je m’en voudrais énormément. Bien que j’avais souris et que mon attitude assez décontractée était bel et bien présente, je n’étais pas rassurée par rapport au fait que je n’étais pas du tout sûre de pouvoir retrouver ce bien précieux à mes yeux. J’avais également peur que cela se lise dans ma façon d’être. Mes mains étaient jointes et se serraient entre elles, jouant par moment mutuellement avec mes doigts crispés.

« Cette bague me tiens vraiment à cœur et si par malheur je l’aie réellement perdue, je crois que j’en pleurerai. » Rajoutai-je.

Je le regardai une nouvelle fois dans les yeux, lui fis tout de même un petit sourire rassurant, essayant de me calmer par la même occasion et essaya de lui montrer que je plaisantais sur le fait que je pleurerais.

En fait, jamais je n’avais été à l’aise avec les nouvelles rencontres. Toujours, je me créais une sorte de carapace qui m’obligeait à essayer d’être le moins naturelle possible. Moins naturelle possible, dans le sens où je cachais derrière des sourires –vrais- ma timidité et mon inquiétude.

En vérité, j’étais très timide et très crédule, mais à force que l’on ait joué de cela avec moi, je pus apprendre au fur et à mesure des années à cacher tout ça et à surmonter mes peurs bien que certains de ces traits reviennent à la surface de temps à autres.

Je regardai une nouvelle fois mon interlocuteur, cette fois-ci bien dans les yeux et continuai de lui sourire, laissant apparaître entre mes lèvres rosées et pulpeuses mes dents blanches et droites. Finalement, ce n’était pas plus mal que je demande de l’aide à ce jeune homme… Peut-être que c’était une brèche qui pouvait me permettre de me couper de ma solitude ce soir-là et comme le disait mon horoscope du jour : « Attendez-vous à faire une belle rencontre aujourd’hui. ».
Je ne croyais pas à ce genre de foutaises, mais là, la situation me laissait espérer que cette rencontre fût « bonne ».


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«Une goutte d'eau dans l'océan.»

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