Déjà... Le temps passe trop vite, surtout quand un horrible évènement comme celui-ci va se produire. Quoi de plus dérangeant pour quelqu'un comme Kishin que de se retrouvé inscrit à une sortie à la capitale, privé de son ordinateur pour il ne sait déjà plus combien de jour ! Et comme si ça ne suffisait pas, il faut se lever tôt. Et pour couronner le tout, il faut prendre l'avion, puis le bus... A-t-on préciser que les transports en commun et Kishin ça ne colle vraiment pas ? Toute cette sortie s'annonce être une horreur pour le jeune geek, surtout qu'il va devoir supporter sa classe. Inutile de préciser que jusque là il n'a pas fait le moindre effort pour s'intégrer contrairement à ce que lui avait demander sa psychologue. Là, cette sortie, c'est l'occasion rêvée ! Mais Kishin n'en veut pas de cette occasion comme d'aucune autre. Il est convaincu que sa solitude lui convient parfaitement.
Si Kishin s'est levé tôt, ce n'est donc pas par impatience mais à cause du stresse. Les sorties scolaire, ça n'a jamais été son fort, surtout quand il s'agit de plusieurs jours. Que ce soit l'absence de son PC, la présence de beaucoup trop de gens ou son endurance qui laisse très franchement à désirer, tout semble déplaire dans la perspective de ce voyage. Il a pris pour valise un grand sac de sport, avec le stricte nécessaire : vêtements de rechange, brosse à dent, dentifrice, argent, quelques mangas, sa PSP avec 4 jeux et le chargeur sans lequel la console ne tiendrais pas tout le voyage. Même s'ils seront à Tokyo, il y aura bien moyen de trouver des prises pour la charger.

Quand il arrive, il y a déjà pas mal d'élèves, tous en groupe ou au moins par deux à discuter. Lui reste seul dans son coin. Il n'ose aller voir personne, il ose à peine regarder les autres. Pour dire, Kishin ne saurait donner la couleur des yeux d'aucun des élèves de sa classe, c'est à peine s'il saurait situer leur nom sur leur visage. Il faut dire que c'est un changement brutal pour lui de passer de sa chambre à un établissement publique, surtout avec cette sortie à la capitale.
Sur le trajet, il ne dit rien à personne et personne ne lui dit rien. Un peut comme s'il n'existait pas. Mais il sait qu'il n'est pas invisible, car il entend un groupe d'amis rire de son isolement complet, et probablement aussi de son look : un jeans noir et un sweat rouge. Ou bien de ses cheveux qu'il a coiffé maladroitement avec ses doigts. Tout le long de ce trajet et jusqu'à l'avion, il écoute à peine les prof et préfère ignorer ceux qui pourraient rire de lui ou de quoi que ce soit d'autre. Il met ses écouteurs et écoute sa musique, c'est toujours mieux que les profs. Le problème, car Kishin a toujours beaucoup de problèmes, c'est qu'il va devoir éteindre son portable dans l'avion. D'ailleurs, il constate que les places sont attribuées. Ne reste qu'à prier pour être seul... Mais Kishin n'a jamais de chance. Le voilà à côté d'une fille, où le genre de personne qu'il n'ose même pas regarder... Il s'assoit à côté d'elle, semblant assez mal à l'aise. Non seulement à cause de la présence de cette fille mais aussi .. Parce qu'il a peur de l'avion. Il demeure donc silencieux, la tête basse, crispé par l'angoisse. Cette sortie.. C'est trop de stresse pour lui.

Le jeune homme n'est définitivement pas crédible quand il nie quelque chose, vu que sa jeune voisine remarque bien vite qu'il est sur le point de tomber dans les pommes tellement il panique. Il serre toujours les accoudoirs, jusqu'à sentir une main se poser sur son poignet. Surprit, il regarde la main, puis la fille à côté de lui. Il pose instinctivement son regard sur son visage. Elle lui conseille de bien respirer et de mâcher le chewing-gum qu'elle lui a très aimablement donné. En se rendant compte de son tout premier contact visuel directe depuis longtemps, il détourne le regard comme si le fait de l'avoir regardé dans les yeux était quelque chose de mal.

" M-Merci... C'est vraiment gentil... "

En s’entendant dire ça avec sa petite voix toute timide, Kishin se sent écraser par une immense honte. Il se trouve tellement pathétique qu'il voudrait disparaître, mais il n'y a aucun échappatoire. Persuadé que la charmante jeune fille va se moquer de lui, il continue de fuir son regard. Bon, elle aura au moins réussi à le rassurer, vu qu'il ne serre plus les accoudoirs comme un taré et il mâche, comme conseillé, le chewing-gum aimablement offert. De plus, la jeune fille lui a confier que les conseils qu'elle lui a donné, elle les appliquait aussi. Il en conclut qu'il n'est pas le seul à paniquer et se sent un peut (mais rien qu'un tout petit peut) moins ridicule.

Kishin voit apparaître le voyant de la ceinture. Il s'était déjà attaché à vrai dire et savoir que l'appareil géant allait bientôt décoller fait revenir son angoisse. Au lieu de serrer les accoudoirs, il commence à jouer nerveusement avec ses doigt. Il s'enfonce le plus possible dans son siège. Respire lentement. Ferme les yeux. Voilà. Son premier vol en avion qui arrive en même temps que sa première année en école publique depuis un an qui lui a semblé être une vie entière. En plus il se retrouve à côté d'une fille très jolie et populaire, les gens qui peuvent les voir doivent probablement se dire que cette fille n'a pas eu de chance, tomber à côté de l'asocial. Surtout qu'il doit probablement faire une tête de flippé ridicule, car il entend des gens rire. Kishin garde les yeux fermé tout le long, il sent l'accélération de l'avion, il sent l'appareil quitter le sol et monter vers le ciel et serre ses doigts, les yeux toujours fermés, complètement paralysé par l'angoisse. Malgré le fait qu'il tente de réguler et ralentir sa respiration, les battements accélérés de son cœur qui n'est plus habitué à autant de stresse fait qu'il peine à respirer convenablement.
L'avion a quitté le sol depuis un moment et Kishin est toujours totalement paralyser. Il essaie aussi et surtout d'ignorer les rires qu'il a entendu et qu'il entend. Ces rires ne lui sont peut-être pas tous destinés, mais il n'arrive pas à s'en convaincre. Il sait que c'est absurde, mais il est persuader que c'est de lui qu'on rit... C'est ce qu'il y a de si mal dans les sorties scolaires. C'est beaucoup moins calme que dans une sale de classe, les élèves rient plus, se moquent plus et profite du fait que les profs ne peuvent pas fliquer autant que quand ils sont dans une salle de classe. Et cette fille ? Que pense-t-elle de lui ? Elle aussi elle veut rire ? Elle se retient ? Elle a l'air sincère. Mais Kishin a trop peut confiance en lui pour croire en les autres.

L'avion cesse de monter, les voici dans le ciel, à voler indirectement. Kishin reste tendu, il respire lentement et garde ses yeux fermer. Il entend les clics des ceintures qui se détachent avec hâte, mais ne retire pas la sienne. Comme à chaque fois qu'il a peur ou... En fait comme souvent, Kishin s'isole dans un genre de bulle où il est seul au monde. Il se dessine un monde, imagine des scènes, des suites à des jeux, organise de prochaines batailles... Quoi que cette fois-ci, c'est assez compromis. Il y a quelques jours, un chat a renversé du soda sur le clavier de son PC, du coup pour l'instant, il a dû renoncer à s'en servir.. Quoi qu'il en soit dans cette bulle, il se sent mieux, car il arrive à ignorer les rires... Cependant, sans sa musique, c'est beaucoup plus dure de la maintenir.

" Eh Torin, c'est mon imagination ou t'as flippé à mort pendant le décollage ? "

Torin ? Ce serait donc le prénom de la jeune fille ? Le geek est arrivé à cette déduction en sentant un bras passer à côté de lui pour se poser sur l'épaule de sa voisine. La nommée Torin ignore royalement son interlocutrice indésirable pour poser une question au solitaire, qui n'a pas réussi à garder sa bulle plus de deux minutes.

" Pas trop mal aux oreilles ? " 

Il se tourne vers elle, se demandant si elle est vraiment gentille ou si elle a pitié. Ou bien si elle se moque de lui. On s'est déjà montré très sympathique avec lui pour ensuite le faire brusquement revenir à la réalité : il est seul. Maintenant méfiant vis à vis de ça, Kishin refuse de replonger, même si pour cela il ne doit plus jamais faire confiance à personne.

" Ça va. " dit-il simplement, d'un ton calmé.

Même s'il paraît calme, son angoisse est encore bien présente, il tente juste de la cacher aux yeux de tous, même de lui-même. S'il arrivait à se persuader qu'il n'a pas peur, il n'aurait pas peur. Conseil de psy'.

Il reste silencieux. Après avoir répondu, il ne trouve rien à dire, alors Kishin se tait. Il regarderait bien par le hublot, mais ce serait risquer de croiser le regard de la jeune fille et il n'ose pas. Il écouterait bien de la musique, mais son portable doit rester éteint pendant tout le vol. En somme, l'ennui total qui s'annonce. Alors, il dormirait bien. Mais dormir dans un moyen de transport quelconque lui est physiquement impossible. Alors il écoute. Il écoute les gens parler. Ca ne se fait pas, certes, mais il n'a rien de mieux à faire. Et il est tellement inconnu aux yeux des autres qu'ils ne se rendront probablement même pas compte qu'ils sont écoutés. De toute façon, Kishin à l'art et la manière d'écouter de façon très discrète. On ne soupçonne pas une seule seconde qu'il écoute, à le voir, on croit qu'il est plongé dans ses pensées ou qu'il se fait royalement chié. Mais non, il écoute. Enfin, le bruit environnant est tellement fort qu'il ne comprend pas grand chose. Il entend juste sa voisine remballer la propriétaire de la main qu'il avait vu passé entre eux. Apparemment, elles ne sont pas très amies ces deux-là. Mais n'allons pas nous en mêler. Ce n'est pas parce qu'il écoute qu'il s'en mêle.

Au bout d'un moment, la jeune fille nommée Torin lui demande avec un tact fou son nom. Une personne normale pourrait s'en vexer, mais Kishin manquant lui aussi bien souvent de tact est bien placé pour comprendre la jeune fille, aussi se dit-il qu'il doit probablement paraitre distant et qu'elle doit croire qu'elle l'ennui. Ce qui est faux ! Enfin, ce n'est pas qu'elle l'ennui. C'est qu'il peine à croire qu'on lui adresse la parole sans se moquer de lui ni sans lui demander un service.

" Kishin. Je m'appelle Kishin. " dit-il, calmement.

Il réfléchi ensuite. Comment continuer une conversation ? Vu qu'il semblerait qu'il ai une chance d'être en de bons termes avec une fille de sa classe, il se dit qu'il pourrait tenter de se socialiser un peut. Mais comment faire ? Cela fait un an qu'il n'a pas eu de conversation avec quelqu'un d'autre qu'un membre de sa famille, et encore. Du moins, si on ne compte pas la folle au chat. Au final, il décide de lui retourner la question. Même s'il a entendu son nom, il veut être sûr de ne pas avoir mal entendu.

" Euh... Et toi ? "

Se rendant compte qu'elle pourrait se vexer, il se sent le besoin de se justifier.

" Pardon, je sais qu'on est dans la même classe mais... Je ne connais pas vraiment les gens.. J'ai du mal à donner un nom sur chaque visage... " explique-t-il, assez timidement.

Après tout, il vient clairement (ou presque) de lui dire qu'il ne sait pas reconnaître les gens de la classe, ce qui peut laisser voir que socialement parlant, il coule. D'un côté, ce n'est un secret pour personne qu'il est totalement isolé. Personne dans la classe ni même dans le bâtiment de lui parle habituellement. Enfin, cela va peut-être changé, il est là depuis peut après tout.

La jeune fille se présente sous le nom de Mizeru Torin. Kishin avait donc bien entendu quand la fille derrière l'avait nommée, il voulait surtout être sûr d'avoir bien entendu. Et puis, elle ne semble pas avoir mal pris le fait qu'il ne connaisse pas son nom, ce qui est une bonne chose pour lui.
Il ne s'est pas non plus vexé du fait qu'elle ne connaisse pas son nom. Il sait qu'il est assez invisible dans cette classe. Au moins, les gens l'ignorent au lieu de se moquer de lui. Mais après, il est là depuis trop peu de temps, pas moyen de savoir si ce sera viable sur le long terme, si les gens vont commencer à l'embêter ou non. Autant continuer a rester discret.
Torin continue de parler, ce qui en un sens arrange un peu le geek, il ne savait pas quoi ajouter et ne savait pas non plus s'il devait chercher un sujet à lancer -ce en quoi il est totalement nul- ou se taire, tout simplement.

" Tu vas voir, maintenant qu'on a passé le décollage, ça va être plutôt calme. " 

Kishin acquiesce, le plus angoissant semble passer, mais il n'est pas beaucoup plus détendu pour autant. L'avion n'étant pas la seule cause, c'est tout ce foutu voyage qui le stresse autant. Après l'avoir un peu rassuré, Torin demande au geek s'il a déjà pris l'avion. Il secoue la tête pour signifier que non avant de répondre oralement.

" Jamais, c'est la toute première fois. "

Un sourire s'est dessiné sur ses lèvres. Enfin.. C'est supposé être un sourire. Ses lèvres sont toutes crispées, il n'a pas l'habitude de se montrer souriant et le fait qu'il angoisse l'empêche d'être franc dans cette tentative.

" E-et toi ? " demande-t-il, même si la réponse lui semble évidente.
Elle est plus calme que lui, même s'il a détecter un stress au moment du vol, elle semble totalement détendue maintenant, ce qui est loin d'être son cas. Mais il préfère demander, sait-on jamais, peut-être qu'il est juste craintif et que tout le monde ne stresse pas comme lui lors de son premier vol, même si cela lui semble fort peu probable.

Le jeune homme se sent de moins en moins stressé par la présence de Torin, elle semble bien sympathique, plus que les filles avec qui elle traîne qui sont, pour la plus part, de sacré commère ou du moins semblent l'être. Elle ne semble pas non plus se moquer de lui et de son don visible pour se montrer social. Quoi que, il n'a pas encore trop démontrer à quel point il est solitaire. Mais elle a bien du remarqué qu'il est un peu délaissé dans la classe.
Il l'écoute lui répondre, elle dit qu'elle n'a prit l'avion que deux fois et qu'elle n'a pas beaucoup l'occasion de voyager. Cela lui fait réaliser qu'il n'a jamais voyagé dans un pays étranger. Torin ajoute ensuite qu'elle devrait s'habituer à voyager pour ne pas avoir à le faire à pied. C'est vrai que sans les moyens de transport ce serait plus difficile de se rendre d'un endroit à un autre. La remarque de la jeune fille à ce sujet le fait sourire. Le geek préfèrerait ne pas avoir à voyager du tout, ne pas avoir à prendre quelconque moyen de transport. Mais là, il n'a pas le choix.
Kishin est cependant ravi de constater qu'il se sent beaucoup moins malade que dans une voiture. Sauf que la maladie est transformée en une angoisse omniprésente et terriblement gênante.

" Pas faux... " dit-il, plus pour répondre qu'autre chose.

Même s'il se sent un peut plus rassuré, il n'en devient pas plus doué pour faire la conversation. Il faut bien avouer que Kishin n'a pas grand chose à dire, il ne va pas crier sur tout les toits qu'il ne fait presque rien d'autre de sa vie que jouer aux jeux vidéos. Et hormis ça, il n'a pas beaucoup à dire sur lui. Mais il se dit qu'il peut bien faire un effort car, si ça se trouve, elle ne lui parlera plus jamais après ce trajet en avion.

" Et.. Tu veux vraiment traverser le monde, ou ne c'était qu'une expression..? "

Kishin se demande, en attendant la réponse, s'il n'a pas été un peu ridicule avec sa question. Et le sourire de la jeune fille le fait se questionner d'avantage. Se moque-t-elle ou est-elle juste contente qu'il ait posé une vraie question ? Le geek l'observe timidement, cherchant à capter une réaction plus claire. Mais il se fait vite au fait qu'il n'est pas doué pour comprendre les gens.
Elle lui explique qu'elle voudrait voir le monde en vrai, que ce serait mieux que les cartes postales ou les images. Il peu comprendre, mais n'étant pas trop du genre voyage, il est loin d'éprouver la même envie. S'il pouvait être dans sa chambre, devant son PC et ses jeux, il y serait ! En parlant de ça...

" Et qui sait, peut-être qu'un jour je découvrirai un truc incroyable et que je deviendrai Lara Croft en vrai ! ... Bon, avec moins de poitrine. "

Kishin la regarde, surpris. Puis il sourit. Il n'arrive pas à retenir ce sourire amusé. Il ne s'attendait pas à entendre quelconque référence à un jeu vidéo en parlant avec quelqu'un de sa classe. Il a presque tendance à oublier qu'il n'est pas le seul à jouer, les autres y consacrent juste beaucoup moins de temps.

" Peut-être, qui sais... "
Il ne sait pas trop quoi ajouter.. Il a peur de briser le moment, ce moment où il a eu une faible assurance en dépit de sa peur du ridicule... Bien que cette crainte soit en train de reprendre le dessus. Il se retient de jouer nerveusement avec ses doigts, se contentant de les emmêler et de les serrer.

" Ce serait carrément cool."

Ne trouvant rien à répondre, il lui sourit brièvement, puis le silence revient prendre sa place. Pendant ce temps sans parole, Kishin tourne le visage vers le hublot et observe les nuages. Il sait qu'il n'est pas bien bavard et a un peu peur que cela n'ennuie la jeune fille. Après tout, pour une fois, quelqu'un lui parle sans se moquer de lui ou pour autre chose que lui demander un service. Et lui, il ne répond rien, parce qu'il ne sait pas quoi répondre. Cela le dérange un peu, de ne rien dire. Mais bon. Un an. Un an sans parler à personne, à peine à sa propre famille. Du coup, il est normal qu'il ne sache pas quoi dire. De plus, cela le déstabilise vraiment qu'on vienne chercher la conversation avec lui. Alors que, malgré qu'il n'en ai pas l'air, Kishin cherche un sujet à lancer, il s'avère que Torin chasse le silence avant. En entendant sa voix, il retourne sa tête vers la jeune fille, car c'est impoli de ne pas regarder une personne quand elle nous parle. Elle lui demande ce qu'il aime, puis se justifie en lui demandant de parler un peut, car elle a l'impression de l'ennuyer. En entendant ces propos, Kishin rougi légèrement, gêné qu'elle ait eu cette impression.

" Euh, non tu .. Tu ne me dérange pas. C'est juste que... Excuse-moi je ne suis pas très bavard.. Mais vraiment, tu ne me dérange pas... "

En parlant, il rougi encore plus, de honte cette fois. Il se sent terriblement pathétique et ridicule. Il détourne le regard, tentant de passer sa gêne. Au final, il décide de répondre à la jeune fille, après tout, il lui doit bien ça.

" Pour te répondre, euh... "

Il s'arrête. Peut-il vraiment dire qu'il n'aime que les jeux vidéos ? Que c'est là son seul et unique passe-temps ? Il sait qu'il n'a pas de honte à avoir vis-à-vis de cela, mais étrangement ça le dérange un peut. Comme s'il craignait ce que Torin pouvait bien penser de lui. Enfin, il lui doit une réponse sincère et cède donc à l'ennuyeuse vérité.

" J'aime beaucoup le calme. Et les jeux vidéos.. Aussi."

Finalement, il a trouvé un moyen de le lui dire sans révéler qu'il consacre tout son temps à cette activité.

Kishin la regarde du coin de l’œil, guettant sa réaction avec un peu de crainte. Au final, il est autant surpris que rassuré de constater qu'elle semble avoir un intérêt pour les jeux vidéos. Après, il lui est presque évident qu'elle ne joue pas autant que lui, peu de personnes aussi jeunes jouent autant que lui et, même si penser ce genre de choses ne lui plait pas, c'est une vérité, mais il y a encore moins de personnes aussi jeune et féminines qui jouent aussi longtemps que lui. Enfin. A nouveau, un timide sourire se dessine sur ses lèvres tandis qu'il écoute la réponse de la jeune fille. Enfin... Par réponse il faudrait entendre deux questions plus une proposition. Cette proposition surprend d'ailleurs beaucoup l'asocial, habitué à sa solitude.

" Eh bien... Je joue à beaucoup de jeux, j'ai fais presque tout les Final Fantasy, pareil pour les Zelda et les Castelvania. Sinon, je joue aussi beaucoup à des jeux en lignes. "

Il marque une courte pause, juste le temps de voir si Torin reconnais quelques unes des références qu'il a cité. Ce n'est bien sûr qu'un petit aperçu de ce à quoi il a déjà joué.

" Et, pour te répondre, oui j'ai amené quelques jeux. Et.. Oui si tu veux... On pourras... Éventuellement, enfin je veux dire, si on nous en laisse le temps... Jouer ensemble.. "

Il semble complètement perdu, et c'est à juste titre. Déjà, c'est rare qu'on lui parle. C'est encore plus rare que ce soit une fille, jolie en plus. Ensuite, c'est rare que quelqu'un qu'il rencontre physiquement veuille jouer avec lui, encore plus une fille, jolie. De sa classe. Là, il y a de quoi, pour le jeune homme, être complètement déstabilisé.