Hiro est né à la capitale, au beau milieu de l'été. Ce qui est assez ironique si on songe qu'il n’apprécie pas beaucoup la chaleur. Fils unique d'une mère alcoolique et d'un papa poule (ou l'inverse totale des clichés), il a toujours rêvé de s'échapper. Du coup, il s'est perdu dans un univers de rêves transmis par les livres, les mangas et les films. Il a lu toute la maigre bibliothèque de ses parents, et a même trouvé un livre de cours de Norvégien (that's why). C'est à partir de là qu'il s'est rendu compte que connaître d'autres langues lui permettrait de s'évader encore plus, et qu'il s'est mis à rêver de voyages. Du coup, il s'est plongé dans son livre d'apprentissage au point d'en oublier un peu sa famille, ce qui lui a fait un bien fou.
Et puis, finalement, ses parents l'ont envoyé en pension, ce qu'il  plutôt considéré comme une libération que comme une prison. Enfin "ses parents", pas vraiment. Plutôt sa mère, en fait, car son père n'avait aucune envie de le laisser partir. Il n'était pas spécialement bon élève, plutôt l'inverse en fait, mais il a réussi à finir ses études grâce à ses notes en anglais (vu que c'était le seul cours dans lequel il suivait) et à ses dons naturels pour le sport. Mais une fois rentré chez lui, il regretta assez vite d'avoir quitté l'internat où il s'était fait pas mal d'amis, et il se replongea dans ses rêves et sa solitude, malgré les efforts de son père pour sa rapprocher de lui.
Quand il eut 17 ans, sa mère partit en cure pour se soigner de son alcoolisme et son père sombra dans la dépression. Dépression qui est toujours incompréhensible pour Hiro puisqu'il est incapable de concevoir que l'on puisse s'attacher à une femme aussi détestable que sa mère. Cela fut pour lui comme un signal de départ. Il s'acheta un billet d'avion pour les Etats-Unis en fraudant sur son âge et en ne laissant qu'un vague message d'adieu à son père. Il a vécu un an à New York, s'inscrivant dans un lycée local pour apprendre le français, puis il a quitté les Etats-Unis pour s'installer en France, où il découvrit bien vite qu'il n'avait pas énormément de vocabulaire.
Ca ne l'empêcha pas de s'inscrire à l'université d'abord, dans une fac spécialisée en l'apprentissage du français pour les étrangers puis, une fois qu'il maîtrisa suffisamment la langue, c'est à dire au bout d'un an vu qu'il est extrêmement sociable, il s'intéressa à une nouvelle façon de s'évader de la réalité : les jeux vidéos. L'avantage quand on parle les deux langues les plus utilisées pour les jeux étant qu'il n'avait pas besoin d'attendre la sortie française d'un jeu pour y jouer. Il a vécu une année entière comme un no life pur et dur, cloîtré dans ses jeux, ses mangas, ses films et ses livres, puis il a décidé de faire des études histoire d'avoir au moins un diplôme à afficher chez lui. Il choisit sans trop réfléchir : informatique. Et, pour s'ouvrir plus de portes, il resta en France. Un diplôme français lui permettrait au moins de prouver qu'il maîtrisait la langue.
Du coup, il a appris à programmer et à réparer les bugs fréquents de ses consoles et de ses ordinateurs, et il a enfin pu se rouvrir à la vie sociale. Il se rendit très vite compte que le contact humain lui avait beaucoup manqué. C'est à peu près à cette époque qu'il a commencé à draguer toutes les filles qui passaient à portée, ce qui fait qu'il a eu un certain nombre de copines très éphémères. Il a arrêté de compter après la trentième.
Il a donc passé cinq ans dans cette école d'informatique avant de décrocher enfin un diplôme. C'est à ce moment-là qu'il reçut un message lui indiquant que son père était à l'hôpital pour un problème grave. Et malgré le peu de respect et d'amour qu'il éprouvait pour sa famille, il rentra au Japon pour veiller sur son père.
Il apprit sans beaucoup d'émotions que sa mère était morte pendant qu'il était à l'autre bout du monde, et veilla sur son père jusqu'à ce que, à bout de force, il ne décède à son tour. Hiro eut au moins le mérite de verser une larme (parce que mine de rien, il tenait quand même à son père). Puis, pas assez riche pour quitter le Japon à nouveau, il se mit à la recherche d'un job.
Il lui fallut un an à vivre dans l'ancienne maison de ses parents sur ses maigres économies avant qu'il n'entende parler de Rayen, un pensionnat un peu semblable à celui dans lequel il avait passé une bonne partie de son enfance. Ils cherchaient des professeurs ? Parfait ! Vu qu'il venait d'avoir vingt-cinq ans, il sauta sur l'occasion. Sans préciser qu'il était tout à fait capable de draguer ses élèves.