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Les rêves les plus simples sont les plus fabuleux - Suite

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Shimeku Nagashi
Club d'Arts Martiaux
Féminin Messages : 1231
Date de naissance : 03/02/1996
Date d'inscription : 02/07/2013
Âge : 28

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Année scolaire: 2ème année
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MessageLes rêves les plus simples sont les plus fabuleux - Suite- posté le Jeu 26 Juin - 17:50

C'est à son tour de parler, à son tour de chercher au plus profond de soi-même pour trouver ce qu'il souhaite réellement. Et il cherche, il cherche sans trouver quelque chose à dire. Il a cet air de perdu qui pense un peu trop et qui est complètement ailleurs. Alors, il cherche encore et encore, mais ce n'est pas facile à ce qu'on dirait. Et puis d'un coup, il commence à parler, il semble abandonner ses profondes réflexions et simplement laisser parler son inconscient, celui qui sait ce que Lewin souhaite au fond de lui. « Moi aussi, je souhaite être libre. Mais je veux pas oublier qui je suis. Nan, surtout pas. La liberté, pour moi, c'est pouvoir oublier qu'il y a des interdits et les braver sans se faire du mal. Montrer au destin qu'on peut marcher sur n'importe quel chemin sans que ça altère la moindre des chances qu'on a d'être heureux simplement. Oh, et je voudrais aussi savoir être heureux simplement... »

Shimeku l'écoute, l'écoute sans le regarder, ses yeux rivés sur le ciel étoilé. Ça faisait un bout qu'elle avait oublié de regarder les étoiles. Elle avait même oublié le bien que ça pouvait faire, ce sentiment de paix, de liberté presque. De liberté, parce que le couvre-feu ne leur permettait pas de simplement regarder les étoiles. Et de toute façon, les apercevoir de la fenêtre d'une chambre, c'est pas pareil d'être là, où ils sont en ce moment et de voir les étoiles envahir la nuit, partout où ses yeux se posent.

Shimeku sursaute presque quand il reprend. Et elle l'écoute, encore, sans dire un seul mot. Que pourrait-elle bien dire, de toute façon ? « Mais pas en un claquement de doigt pour que tous les problèmes soient finis. Nan, évidemment, il en faut des problèmes. Parce qu'il faut que les gens arrêtent de croire que le bonheur est fixe. Moi j'ai envie de trouver un chemin heureux. Où je serai fier de mes problèmes et où je marcherai comme un roi en sachant que de toutes façons, je suis en train de les affronter. » C'est vrai que la vie serait bien trop facile, qu'en un petit claquement de doigt tout les problèmes et soucis de la vie disparaissent et se règlent. Elle ne voudrait pas ça, elle non plus. Les affronter nous rend plus fort, dans un certain sens. Ils nous montrent de quoi on est capable pour s'en sortir et d'être maître de soi-même.

Pour elle, le passé lui-même est un problème. Mais il a raison, on ne peut pas tout effacer comme ça. Le passé, c'est ce qui a forgé ce qu'elle est maintenant. Mais dans ce cas, comment détruire les chaînes qui la retiennent à ce passé, ce passé douloureux ? Les démons ne semblent pas vouloir la laisser filer, ils la hantent, la hante elle comme ils hantent ses nuits, encore et encore. La brune soupir, regardant la main de Lewin, maintenant assis, qui tend la main au ciel. Elle le regarde faire et l'imite avant de s'asseoir à ses côtés. On dirait presque une scène de film. Et Shimeku ramènent ses jambes vers elle, les entourant de ses bras et pose sa tête sur ses genoux. Puis elle retourne dans ses pensées, comme il semble le faire, lui aussi. Et quand il parle, peu de temps après, elle sursaute, ayant entendu ses paroles qu'à moitié. Tenter de trouver ça par eux-même, qu'ils disaient. Tenter de trouver quoi ? D'un air interrogateur, elle le regarde, tentant de comprendre ce qu'il disait. Mais il est déjà retourné dans ses pensées. Alors ça ne devait pas être trop important et elle en fait de même.

Une fourmi grimpe sur sa main. Elle secoue ses doigts, mais rien à faire, elle continue de grimper, de l'escalader. Ça la chatouillait, mais la petite fourmi ne semblait pas s'en préoccuper. Elle continuait son chemin, concentrée dans sa quête. Alors elle la regarde faire, la laissant monter le long de son index, se dirigeant vers le pouce avant de faire demi-tour. Elle s'arrête un instant puis reprend sa course, cette fois-ci en direction de son poignet. Elle la laisse encore faire, se demandant jusqu'où elle ira, cette fourmi. Elle est courageuse. La fourmi marche encore et encore, ne se décourageant pas. Elle ne se doute pas qu'elle se trouve sur une bête dix millions de fois plus grande qu'elle. Ou peut-être qu'elle le sait, mais que sa quête est trop importante pour s'inquiéter de ce qui se trouve autour d'elle.

Elle perd la fourmi de vue quand elle voit la tête brune de Lewin étrangement près de la sienne et comprend qu'il pose un bisou sur sa joue seulement quand elle sent ses lèvres sur sa joue. Et il se relève, lui tendant ses mains pour la relever. Et ces mains, Shimeku les attrape et se lève. « Allez, viens. On va réaliser nos rêves. »  Elle hoche la tête, laissant ses pieds suivre les siens et retourne s'occuper de la fourmi. Sauf que la fourmi, elle n'est plus là. Elle est sûrement tombée quand elle s'est levée. Ça devait être comme un genre de tremblement de terre, pour elle. Et là, Shimeku est triste, triste de savoir qu'elle est sûrement morte dans la chute. Elle est triste, triste de savoir qu'elle ne pourra jamais accomplir sa quête. Et elle est triste, triste de savoir qu'elle ne pourra plus voir ses compagnons.

Elle réfléchit à tout ça alors qu'elle le suit, marchant à ses côtés. Les mains dans les poches de sa veste, elle ne regarde pas réellement où elle va, ses pensées tournées vers la petite fourmi. Et secrètement, elle souhaite qu'elle se retrouve aux côtés de sa petite sœur. Elle le méritait, cette courageuse petite fourmi. Et une minute de silence. Une douleur dans la plante des pieds l'arracha à ses pensées. Shimeku s'arrête de marcher, s'appuyant au mur de brique pour trouver ce qui lui avait fait mal. C'était juste un éclat de verre planté dans son pied. Elle lève la tête, regardant autour d'elle pour la première fois.

Elle ne connaissait pas cet endroit, mais en même temps elle n'avait pas pris le temps de visiter entièrement la ville. Non, les seuls endroits où elle allait se résumait à le supermarché, le centre d'achat, la boutique mauve à côté du cinéma, puis le cinéma. À cette heure-ci de la nuit, il n'y avait pas beaucoup de monde. L'ambiance de nuit changeait beaucoup de celle du jour. Le jour, les gens étaient stressés, marchaient rapidement en regardant leur montre aux cinq minutes pour s'assurer qu'ils n'étaient pas en retard. Ils se bousculaient, prenaient à peine le temps de s'excuser et filaient comme des voleurs en direction de leur lieu de travail. Non, la nuit, c'était différent. La rue était presque déserte si on la comparait au jour, mais elle n'était pas calme pour autant. Ils étaient dans un coin de la ville où elle n'avait pas l'habitude d'aller. Elle jeta un coup d'oeil l'autre côté de la rue, où il y avait un petit groupe de personnes, puant l'alcool et la drogue. Plus loin, un petit bar dont les enseignes clignotaient dans la nuit. Quelques filles qu'elle estimait être dans la vingtaine dansaient, aguichant des hommes qui sortaient. Un couple sorti, semblant presque se déshabiller dans la rue pour se diriger vers une voiture et décoller et d'autres racolaient dans une petite ruelle.

Se concentrant sur son pied, elle retire d'un coup sec le morceau de verre, regardant les gouttes de sang tomber au sol. Ce n'est pas grave, ça va sécher, c'est juste une coupure. Mais c'est à ce moment qu'elle réalise qu'elle est pieds nus, pieds nus à marcher dans les rues de la ville avec Lewin, au beau milieu de la nuit. Elle avait stupide là. Elle grimace un peu, ressentant enfin le froid du trottoir, maintenant qu'elle n'est plus perdue dans ses pensées. Rattrapant Lewin, elle haussant vaguement les épaules. Lui jetant un coup d’œil, elle pensa à qu'il avait dit. Son vœu, ou plutôt son double-vœu, ce qu'il racontait en disant qu'ils devaient tenter de le trouver eux-même. D'ailleurs, elle ignorait toujours de quoi il parlait.

Elle glisse sa main dans la sienne, regardant un peu partout avant de fixer son regard sur lui. « Lewin, dis, on fait quoi ici ? » C'est vrai, il avait dit qu'ils allaient réaliser leurs rêves, après tout. Ce n'était pas l'image de l'endroit qu'elle se faisait, pour réaliser leurs rêves. Mais elle l'avait suivi, par curiosité et par envie de les réaliser, ces fameux rêves. Ce n'est pas qu'elle lui faisait confiance, c'était plutôt qu'elle se demandait réellement ce qu'ils faisaient là. Parce qu'elle lui faisait confiance, Shimeku. Après tout, elle ne lui aurait pas avoué ses vœux si ce n'avait pas été le cas. « Comment on va les réaliser, nos rêves ? » Elle lui pose la question, comme un enfant trépignant d'impatience à Noël.


Dernière édition par Shimeku Nagashi le Mar 7 Oct - 19:14, édité 1 fois
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MessageRe: Les rêves les plus simples sont les plus fabuleux - Suite- posté le Mer 2 Juil - 1:10

La ville s'offre à leurs yeux comme un cadeau auquel on ne s'attendait pas. Pas un cadeau qui brille de tous les côtés ou qui fait une jolie musique qui finit par vous péter les tympans. Pas le truc de riche, bling-bling à s'en péter les prunelles. Pas juste parce que c'est cher et qu'on n'a pas souvent des cadeaux chers entre nos paluches de pauvres modestes. Plutôt le genre de cadeau dans lequel on détecte un p'tit truc, peut-être un sentiment; au moins une impression. Un truc qui vous fait tilt et qui vous dit que ce machin-là, c'est précieux. Peu importe son aspect, sa texture et même si ça sent le chien mouillé. Même si c'est pas cher et que ça n'est pas digne de se faire choper par une pie. Parce que mine de rien, quand on arrive à se contenter de petites choses, c'est qu'on sait être heureux. Aussi ridicule que ça puisse paraître.

Ce moment-là, il est précieux. Oublions donc le ridicule de ruelles froides et paradoxalement joviales, avec des nippons et étrangers de tout âges qui dansent la samba sur leur vomi. Oublions que c'est moche, les soirs et les nuits à Kôchi. Si Lewin savait ce qu'
on faisait ici, il l'aurait déjà annoncé depuis longtemps. La question de Shimeku lui parait bien compliquée et il résume sa réponse par un haussement d'épaules. Mieux vaut ça que de dire qu'il saurait pas y répondre. Il continue d'avancer, prenant la main de la brune dans la sienne histoire de jamais la perdre. Faut pas déconner, les ruelles ne sont pas d'immenses boulevards non plus - d'où leur nom de ruelles hahaha /shot - mais il voudrait pas qu'elle se fasse sauter dessus par un gamin qui s'amuse aux fonds de bouteille. Il serre donc sa main comme si ça allait la protéger. Et dans ces petites rues où on se perd quand même, il n'y a que deux directions : avant ou arrière. Mais où est l'avant, où est l'arrière ? Telle est la question. Existentielle, d'ailleurs. M'enfin Lewin ne s’embarrasse pas de ça. Il décide que c'est bien mieux de choisir soi-même les directions et de dresser les panneaux seul. Et s'aventure dans la noirceur d'entre les murs.

Quelques mètres plus tard, l'enfant que le brun tient dans sa main l'attaque avec une nouvelle question. Comment ils vont les réaliser, leurs rêves ? Lewin se dit que ce n'est pas question de les réaliser. Plutôt de se prouver qu'on peut les réaliser. Et de se redonner un peu d'espoir dans ce monde de dégénérés qui ne cherchent qu'à frôler, voire embrasser les extrêmes. On peut pas trouver la liberté dans une ville comme Kôchi. On peut voir les étoiles et même presque les entendre scintiller si on se concentre; mais on pourra pas les toucher, pas les atteindre, pas les décrocher pour en faire de jolies sculptures et pour repeindre le ciel de rose, de vie, de couleurs. Pas de tout ça. Pas de dessin animé. On n'est plus des enfants; parce qu'il paraît que les dessins animés sont pour les enfants. Pourtant, ils collent des étoiles plein les yeux des adultes, aussi.
« Sois patiente, gamine. Tu vas voir. » Lewin lève la tête. Putain, c'que c'est beau quand la nuit vous offre les étoiles. Il s'arrête un instant.
« Viens, monte sur mon dos ! » Et une fois qu'il sent son petit poids s'agiter sur son dos, il continue son chemin.

Au détour d'une ruelle, après avoir plissé les yeux correctement pour détecter quelques personnes, il s'avance, s'arrêtant finalement en face d'un sdf pas encore endormi. Et pas encore torché non plus. Disons qu'il tient une conversation.

« Eh, bonjour. Dites-moi, c'est quoi votre rêve à vous ? »
« Moi ? Moi, je veux fonder une famille. J'veux montrer que j'ai une importance sur cette terre. Parce que j'suis là, vous voyez. Les gens ils sont là, ils se font remarquer, on sait bien qu'ils vont gagner. Mais nous alors ? Les vieux ? Ils sont bons à jeter, c'est ça ? J'ai pas de femme, pas d'enfant. Mais j'vous jure que ça va arriver. »
« Et comment vous comptez vous y prendre ? »
« J'vais m'en sortir. Je le jure, que j'vais m'en sortir. »
« On a quelque chose pour vous rendre service, m'sieur. » Il attrape sa demie bouteille d'alcool et se tourne comme il peut vers sa pote d'aventures. « Eh Shimette, tu lui files nos barres ? » Puis se ré-adresse au vieux monsieur. « C'est nos préférées, m'sieur. Elles rendent le monde merveilleux, en une bouchée. Attendez demain pour y goûter. J'vous l'échange ! » Et de lui montrer la bouteille d'alcool, un grand sourire aux lèvres. De sa main libre, il fouille alors dans ses poches et file au sdf la monnaie qu'il y trouve avant d'adresser un clin d’œil au vieillard. « On vous fait confiance, hein ! Trahissez pas not' service. »
Puis il lui tourne le dos, menant l'aventurière et se dirige vers un groupe de jeunes pour échanger l'alcool contre du jus de fruits. Et repart heureux, espérant que Shime le soit aussi, avec plus de sous, plus de bouffe mais du jus d'abricot plein de saloperies. Tant pis. On a qu'à boire sur le même goulot et faire semblant de trinquer.

La bouteille de jus de fruit passant de la main de Lewin à celle que Shimette, les deux enfants arpentent les rues, guidés par le garçon surtout, qui s'adresse à un tas de passants pour leur imposer les deux même questions. C'est quoi vot' rêve ? Et comment vous allez le transformer en réalité ? Ils auront eu de tout. Famille, argent, hommes, femmes, liberté, argent encore, amour, chance, amitié éternelle, réussite, ne plus jamais avoir besoin de faire pipi, foi, et puis re-famille et puis re-liberté. Puis, un peu essoufflé, il s'arrête au coin d'une ruelle, ne sachant pas bien où ils sont rendus.
« Tu vois ça ? J'voulais te montrer les gens. C'est facile, d'obtenir des trucs. On peut avoir un grand savoir, avec quelques mots et quelques questions. Et puis on a même gagné du jus de fruits, tu vois. Puis si tu réfléchis, on aurait pu gagner de l'alcool, se bourrer la gueule et faire tout autre chose que simplement parler aux passants. »
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Shimeku Nagashi
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MessageRe: Les rêves les plus simples sont les plus fabuleux - Suite- posté le Jeu 3 Juil - 18:29

Ses petits pas suivent ceux de Lewin, inlassablement. Il semble dire qu'il ne sait pas où ils vont, qu'il ignore ce qu'il font là, à marcher dans la ville. Mais Shimeku, elle se dit qu'il a une idée quelque part dans la tête, et qu'il sait. En ce moment, elle se sent de nouveau comme un enfant de cinq ans, un enfant insécure qu'on a besoin de rassurer et qui demande où ils sont rendus à chaque dix minutes qui passe. Alors elle continue de marcher, oubliant le froid qui se propageait à chaque fois qu'elle posait un pied au sol. Et elle fini par ne plus le sentir, se concentrant plutôt sur ce qu'elle voyait autour d'elle. La nuit, la ville de Kochi était bien différente de ce qu'elle paraissait le jour. Une ville a toujours deux facettes et ils en voyaient bien l'exemple en ce moment.

Les lampadaires éclairaient faiblement les rues et ses passants, mais depuis le temps, les yeux de Shimeku s'étaient habitués à l'obscurité. Elle n'était pas un chat, mais elle arrivait à éviter les éclats de verre et autre déchets que les malpropres laissaient à terre, ne se préoccupant pas du tout de la pollution et de la santé de la Terre. Cruels humains. Ils courraient à leur perte, courraient tout droit contre un mur, les yeux fermés pour éviter la réalité. Et pourtant, ils continuaient à courir. Et ces seulement à quelques centimètres de ce mur qu'ils finiraient par ouvrir les yeux et malheureusement, il sera bien trop tard. Trop tard pour stopper leur élan, trop tard pour réparer les dégâts.

Puis y'a Lewin qui la ramène à la réalité. « Sois patiente, gamine. Tu vas voir. Viens, monte sur mon dos ! » Alors, sans prononcer un mot, elle monte sur son dos, passant ses bras autour de son cou et ses jambes autour de sa taille pour se retenir. Et Lewin, il se remet en marche, comme s'il n'était pas gêné par ce poids sur son dos. Et dans sa tête, elle le remerciât. Shimeku ne sent plus le froid sous ses pieds et ça fait du bien. Ça lui évite de marcher, aussi. Il marche pour deux. Il marche, il marche jusqu'à s'arrêter au détour d'une ruelle. Curieuse, elle avance la tête, apercevant que ce qu'il apercevait. C'était un SDF qui essayait tant bien que mal de trouver confort et réconfort au cœur d'une ruelle.

Le brun lui demande son rêve à lui. Et le vieil homme lui répond que ce qu'il souhaite, c'est fonder une famille. Une famille, sa famille rien qu'à lui. Il veut montrer à tout le monde qu'il est important, qu'il n'est pas inutile. Il veut compter pour au moins une personne, il veut qu'no l'aime et il veut aimer en retour. Et il y croit, à son rêve. Il est certain que ça va arriver. Mentalement, Shimeku l'encourage. Elle est certaine que ça va arriver, elle aussi. Parce que le destin, même si il est cruel, parfois, il sait bien faire les choses. Et ce vieil homme mérite seulement d'être heureux, et malgré tout ce qu'il a pu faire par le passé, même le pire des criminel ne mérite pas de mourir seul. C'est triste, mourir seul.

Alors Shimeku hoche la tête, fouillant dans le sac pour lui donner les barres tandis que Lewin les échange contre la bouteille d'alcool et elle lui tend de la monnaie, elle aussi. C'est pas grand chose, mais c'est d'jà mieux que rien, qu'elle se dit. Et Lewin se remet en marche et Shimeku observe le monde. Elle observe le groupe d'adolescents, certainement pas plus vieux qu'eux deux, et elle observe Lewin échanger la bouteille contre du jus. Elle hausse les épaules, elle préfère le jus. Elle n'aime pas l'alcool, alors elle en aurait pas bu. Ça goûte pas bon et ça rend bizarre. Alors ils s'échangent la bouteille, prenant quelques gorgées. Ça goûte bizarre, mais ça goûte pas mauvais. Elle y avait jamais goûté, au jus d'abricot. Ils marchent encore, encore, demandant à chaque personne qu'ils croisaient les deux mêmes questions. C'est quoi, votre rêve, madame ? Comment allez-vous le réaliser, monsieur ?

Ils passent un bon moment à faire ça, parlant avec les passants de leur rêve jusqu'à ce que Lewin finisse par s'arrêter au coin d'un ruelle, plus ou moins essoufflé. « Tu vois ça ? J'voulais te montrer les gens. C'est facile, d'obtenir des trucs. On peut avoir un grand savoir, avec quelques mots et quelques questions. Et puis on a même gagné du jus de fruits, tu vois. Puis si tu réfléchis, on aurait pu gagner de l'alcool, se bourrer la gueule et faire tout autre chose que simplement parler aux passants. » Elle hoche la tête. C'est vrai, c'est facile. Ils n'avaient eu qu'à poser deux questions pour qu'ils puissent s'imaginer qui ils sont, comment ils le sont devenus. Parfois, avec les rêves, on peut même s'imaginer quel genre de vie a menée la personne. C'est facile de pénétrer dans leur jardin secret avec quelques mots. De s'imaginer, de deviner, de recréer.

D'un bond, elle descend du dos du garçon. Elle s'aventure dans la ruelle sombre, attrapant la main de Lewin pour qu'il la suive. Il n'y a pas grand chose. Au fond, il y a une poubelle, remplie de déchets et de cadavre de poisson. Ça pu, mais c'est pas grave. Elle s'approche de la poubelle, trouvant une boîte avec une couverture et une peluche de lapin. À côté de la boîte, il y a une autre boîte à moitié ouverte, remplie de jouets d'enfant. Et sûrement que cet enfant avait été triste en devant se débarrasser de tout ça. Alors elle attrape le lapin et la couverte, s'éloignant de la mauvaise odeur pour étendre la couverture au sol.

Une fois fait, elle installe la peluche-lapin en position assise, appuyée contre le mur et pose la bouteille de jus au milieu. Et elle s'assied, entraînant Lewin avec elle. Et elle lâche sa main. Elle lève un regard vers lui. « Pique-nique en l'honneur de Monsieur Lapin. Un pique nique avec aucune bouffe, collations, repas. Seulement du jus d'abricot et deux enfants pleins de rêves et de désirs. » Shimeku lève la tête au ciel. D'ici, au cœur de la ville, on voit moins les étoiles. Y'a la lune qui éclaire le ciel et des nuages. Elle ne voit plus l'étoile de sa petite sœur. Comme si elle était partie, la laissant seule avec Lewin.

Alors son regard retourne se poser sur Lewin. Elle l'observe, essayant de s'imaginer pour lui aussi le genre de vie qu'il avait, avant d’atterrir ici. Elle essaye de s'imaginer comment il a vécu, enfant. Elle essaye de s'imaginer comment il est devenu qui il est aujourd'hui, elle essaye de s'imaginer pourquoi il était triste cette nuit. Elle veut savoir d'où lui vient ces rêves de liberté et de bonheur. Elle essaye de s'imaginer, mais elle n'y arrive pas. Shimeku veut le connaître, elle veut savoir qui il est. Après tout leurs conneries et leurs bêtises de pseudo élèves modèles, ils ont bien le droit de se connaître un peu plus que ça, n'est-ce pas ?

Alors elle lui demande, tout simplement. Une petite question, elle veut pas être indiscrète, elle veut pas essayer de pénétrer dans son jardin secret sans qu'il le veuille bien. « D'où viens-tu ? » C'est tout ce qu'il lui demande, et c'est bien assez pour commencer. Elle ne veut pas l'inonder de questions, elle ne veut pas qu'il se sente obligé de répondre. Elle attend calmement, bien qu'elle soit au fond impatiente d'avoir une réponse. Et elle voudra bien répondre en retour à ses questions, parce que lui aussi, il a le droit, après tout.


Dernière édition par Shimeku Nagashi le Mar 7 Oct - 19:15, édité 1 fois
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Lewin Rainer
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MessageRe: Les rêves les plus simples sont les plus fabuleux - Suite- posté le Sam 5 Juil - 22:51

Berk. Ca pue. Il n'ose même pas chercher les odeurs qui se mélangent dans ses narines. Ce qu'il sait, c'est qu'il faut se boucher le nez. Alors il le pince avec son pouce et son insecte, attendant que sa camarade relève l'échine et ressorte de cette poubelle avec ce qu'elle y cherchait. Il entend des bruits de plastique, de papier et de verre et ses sourcils se haussent.
Une peluche et une couverture. Bientôt posées sur le sol, le lapin comme un camarade et la couverture comme un grand coussin. Puis le jus troqué, la bouteille mi-vide mi-pleine, parce que mine de rien, ça donne soif de se balader dans les ruelles de Kôchi. Shimeku se met alors à décrire brièvement leur environnement et souriant, Lewin acquiesce. Elle a tout dit. Étrangement, la mélancolie a disparu de sa tête. Elle a peut-être fait son chemin; à moins qu'elle soit juste allée faire un tour pour la soirée. Ou alors elle a simplement décidé d'aller se coucher, trop fatiguée par l'esprit emmêlé de Lewin. Il espère qu'elle reviendra pas plus forte demain. Mais au fond, il se doute bien que c'est grâce à sa pote d'aventures que la mélancolie a foutu le camp. Et le réalisant, il se sent bien. Juste bien. Il profite du moment, brisant ces pensées qui lui bourdonnent dans les oreilles depuis bien deux heures maintenant. Il voudrait être tranquille et s'entendre lui-même. Pas les voix du passé, pas celles qu'on aurait dû achever depuis des années mais pour lesquelles ont a lâchement abandonné de retrousser nos manches et de coller la torgnole du siècle. Pas celles-là. Fermez-la. Allez voir ailleurs. J'y suis sûrement.

Les deux enfants plein de rêves et de désirs tentent enfin de s'ouvrir l'un à l'autre. Et plus ils le font, plus ils se ressemblent. Leurs particularités s'embrassent et se câlinent, s'attrapent la main et dansent sous les étoiles, dans la nuit, autour de ces gens qui sont flous à force d'être juste des passants.
« D'Allemagne. D'un petit village plein de vieilles maisons et de vieilles personnes. », qu'il répond sans rien penser. Mais les yeux curieux de Shime' lui font retomber sur terre. Elle attend pas que ça, comme réponse; la lueur avide le lui confirme bien vite. Lewin n'est pas à lancer des défis, à dire qu'elle a qu'à deviner et que si elle n'y arrive pas, elle aura moins de jus d'abricot, moins de barres sucrées, moins de place dans le lit pour jouer aux batailles de chatouilles à deux heures du matin. Il n'est pas à la faire courir à droite à gauche, en long en large et en travers, caché derrière un arbre à sourire parce qu'elle ne le trouve pas. Là, maintenant il est à coller un coup de hache dans le tronc qui les gène. « J'viens d'une mère inexistante et d'un père mi-là mi-loin, de familles d'accueil que je connais pas, d'écoles qui me ressemblent pas. Mais je pense pas avoir trop dérivé, étant gamin. Je pense pas avoir été plus turbulent qu'un autre enfant chamboulé. J'ai juste tenté d'attirer l'attention à ma façon. » Il lui explique, lui dépose ça sous les yeux, emballé dans du papier soyeux. Il ne crache pas sa rage, il crache rien du tout. Il l'a cachée, la colère, il a imaginé qu'elle avait couru rejoindre la mélancolie, qu'elles avaient fait bon ménage ensemble et a laissé tomber pour la suite. Qu'elles fassent ce qu'elles veulent ensemble, ça n'le regarde plus.

Shimeku a ce don d'ôter l'amertume. Elle doit être magique, Shime'. Elle doit avoir un pouvoir qui lui permet de balancer des hits de douceurs télépathiquement, comme ça, pour le fun. Ou pour le bonheur. Ouais, pour le bonheur. Le don de la brune a laissé Lewin parler avec une chaleur qui ne lui ressemble pas totalement. Ça s'est mis autour de sa tête, ça lui a gentiment emballé le corps, ça l'a bercé pour que ses mots sonnent juste, que les accords de sentiments ne crissent pas dans les oreilles.
C'est vrai que c'est bien, de connaître la vie des gens avec qui on aime être. Mieux que de tenter d'analyser tout seul, dans son coin, de creuser pour composer des théories qui n'fonctionnent pas toujours. C'est vrai que lui aussi il veut connaître Shimette. Parce que tout c'qu'elle montre, là, ça pourrait autant être une façade qui lui colle à la peau et dont sa moue enjouée ne se débarrasse pas.
« Et toi, alors ? Tu le sors d'où ce nom que j'ai tant galéré à trouver ? » Il lui sourit, taquin, quand même content de lui rappeler leurs péripéties hors du commun. C'est quand même fou, la masse de trucs improbables qu'il a réalisés avec elle sans savoir bien plus que son prénom, sa couleur de cheveux et ses colocs de pensionnat. Il s'étonne de n'avoir pu le remarquer plus tôt. Ça n'lui ressemble pas trop, de suivre quelqu'un et de laisser ledit quelqu'un le suivre tant qu'il n'a pas encore exploré tout ce qu'il pourrait trouver derrière les gestes et les regards.

Il attrape la peluche et le contemple brièvement. Il pouffe, pour une demie secondes, gardant un sourire un peu béat collé sur la face. Mister Lapinou a un ruban marron noué en nœud papillon autour du cou. Trouvant que ça n'lui va pas, qu'on ne met pas de costard à une peluche, il tire sur un des bouts du ruban histoire de le défaire et de d'observer un peu plus longtemps que la peluche elle-même ce qu'il ne considère plus que comme une ficelle pas jolie. Du coup, il se dit qu'il faut en fait quelque chose. Merci bien Monsieur Lapin, mais on vous pique vos accessoires, vous permettez j'espère ? Oui ? Tant mieux, parce que c'est déjà fait. Dans une des ses poches, il attrape un petit canif et coupe le ruban à sa moitié. Considérant les deux bouts, il juge que ça suffit et prend soigneusement le poignet de Shimette pour y nouer un des morceaux. Pas en nœud papillon, pas en chic, pas en classe. Plutôt en poubelle, en sale, en dégueulasse.
« C'est moche, hein ? 'faut y trouver une signification pour que ça devienne joli, tu penses pas ? » Puis il tend son propre poignet à sa camarade, lui donnant de l'autre main le deuxième bout de ruban. Puis il a pas oublié sa première question. Il veut bien rendre brillant un vieux bout de ficelle mais il tient aussi à en connaître plus sur la brune à qui il l'a offert.
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Shimeku Nagashi
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MessageRe: Les rêves les plus simples sont les plus fabuleux - Suite- posté le Dim 6 Juil - 3:49

Shimeku est assise là, sur la couverte, chassant les odeurs de son nez. Elle avait beau y avoir passé quatre secondes et demi, à côté des poubelles, l'odeur des poissons pourris empilés, des restes d'assiettes et de déchets lui reste dans le nez. Ça la dégoûte, ça l’écœure, mais elle arrive à penser à autre chose. Et peu à peu, ça fonctionne, comme par magie. Penser à autre chose permet enfin à l'odeur de disparaître, de se réfugier dans les narines de quelqu'un d'autre et de lui imposer toute la souffrance qu'une mauvaise odeur peut imposer.

Et Lewin fini d'ailleurs par répondre à sa question. À c'qu'il parait, il vient d'Allemagne. D'un petit village plein de vieilles maisons et de vieilles personnes. Wah, c'est vachement loin, l'Allemagne. Ça lui donne envie de voyager, de visiter tous les petits villages dans tous les petits coins et recoins de chaque pays. D'apprendre les langues, d'apprendre les cultures, d'apprendre à vivre comme vivent les riches, les pauvres, les villageois, les citoyens, les fermier. Elle veut apprendre à penser autrement, à voir différemment.

Et là, Shimeku se promet de voyager un jour, de prendre une pause dans sa vie et visiter celles des autres, celle de chaque habitant de la planète. Passer des jours, semaines, mois et même des années à juste faire ça. Ça serait bien. Mais il faut qu'elle se trouve un compagnon de voyage parce que quand on est seul, on dirait que tout est moins amusant. Ça perd de son éclat, elle a l'impression. Elle veut partager l'expérience avec quelqu'un d'autre, grandir avec quelqu'un d'autre. C'est un de ses rêves, faire le tour du monde, découvrir et apprendre.

Et Lewin, il semble voir à travers son regard, à travers ses yeux. On dit que les yeux sont les miroirs de l'âme, peut-être que c'est bien vrai. Parce que le Lewin, il voit à travers son regard curieux, à travers les quelques mots prononcés. Il le voit et il sait que la question n'est pas toute innocente, qu'elle attend plus que ça et que s'il ne répond pas tout à fait, elle posera discrètement d'autres questions.

Shimeku veut le connaître, parce que c'est le temps qu'ils s'ouvrent l'un à l'autre. Trève de bagarres de chatouilles, d'aventure dans les couloirs, de jeux, de défis, de paris et de missions secrètes. Non, ils paraissent bien calmes en ce moment, Lewin et Shimeku, à être assis l'un en face de l'autres, à parler presque trop calmement. Mais cette nuit, ça ne cache rien, parce qu'ils s'ouvrent l'un à l'autre, et c'est peut-être la seule nuit.

Alors il lui raconte un petit bout de sa vie, expliquant d'où il venait sans trop en dire. Alors Shimeku n'insitera pas, parce qu'elle sait combien ça peut être chiant, insister sur quelque chose alors que l'autre ne veut pas en dire plus. Elle est curieuse, mais pour une fois elle sera patiente, elle attendra. Elle ne veut pas être indiscrète, surtout.

Puis il fini par demander en retour. « Et toi, alors ? Tu le sors d'où ce nom que j'ai tant galéré à trouver ? » Lui aussi, il veut savoir qui elle est, en fait. Ça la rend contente, Shimeku, qu'il lui pose la question. Ça prouve que quelque part, elle compte aussi pour lui, comme il compte pour elle. Qu'il est un peu plus qu'un camarade de conneries et d'aventures.

Ses pensées s'embrument et font un retour vers le passée. Mais la brune n'est pas triste pour autant, elle n'est pas triste cette nuit. C'est plutôt une sorte de mélancolie, ça fait étrange de penser à tout ça, extraire les mots qui lui viennent à la tête et de les transformer en phrases  pour essayer d'en faire un joyeux méli-mélo compréhensible.

C'est simplement étrange. Ça ne lui fait ni chaud ni froid, mais c'est étrange. Elle a l'impression que les mots restent pris dans sa gorge et retournent se terrer au fond de son corps. C'est parce que tout ça, elle l'a enfouie bien loin. Shimeku a creusé un trou il y a quelques années, à son arrivée au Japon. Elle y a lancé le passé, elle a refermé le trou. Pour être certaine, elle a piétinée la terre et y a jetée quelques dizaines de briques pour que le passé ne puisse jamais sortir de son trou. Et elle a réussi, même s'il ressortait dans ses rêves, ces cauchemars incessant. C'est toujours mieux que ça ressorte alors qu'elle est endormie plutôt qu'éveillée.

Et quand elle le voit nouer le ruban autour de son poignet, elle revient dans la réalité. ll dit que comme ça, c'est moche. Il faut une signification pour que ça devienne joli. Ça lui fait un peu penser à la chenille qui devient un papillon et qui prend enfin son envol vers la liberté. Elle a raison. Shimeku attrape la moitié de ruban et l'attache autour du poignet tendu de Lewin, mais elle non plus n'est pas une experte des nœuds et du coup, ça ressemble un peu à n'importe quoi. Et ça la fait sourire.

La brune lève le bras, le plaçant à côté du bras de Lewin. Elle regarde leur deux poignets l'un à côté de l'autre et les rubans-jumeaux. « Je viens du Brésil, d'une petite ville. Maman brésilienne, papa japonais. Il vient de là, mon prénom qui ressemble un peu à rien. J'ai eu une vie aussi normale que la vie peut permettre. Un frère un peu perdu du mauvais côté de la force et une petite sœur qui veille aujourd'hui sur nous. Elle avait à peine deux ans, presque trois. »

Son sourire se transforme en sourire triste, mais elle se reprend vite. Elle le chasse loin, cet air triste. Et c'est à ce moment là que Shimeku réalise qu'en fait, elle s'était créé un masque, une carapace qui ne permettait pas aux émotions ayant un lien avec son passé de s'échapper. Elle les remettait brutalement là où ils devaient être, cachées. Tout explosait la nuit, quand les barrières étaient baissées.

Elle n'avait jamais réussi à s'en remettre, du décès de cette petite soeur qu'elle avait longtemps pas voulue. Elle le regrettait amèrement, aujourd'hui. Alors cette nuit, elle décide de briser le masque à grands coups de pieds et de parler. Shimeku parle doucement, dans sa tête, elle semble loin. « Tu dois te douter, Lewin, que j'te réveille pas tout le temps en pleine nuit juste pour bavarder et aller à l'aventure. »

Shimeku redresse la tête vers le garçon pour lui offrir un sourire, un vrai cette fois. Pas un sourire triste. « Tu chasses la tristesse, la culpabilité et les trucs de ce genre, c'est presque magique. » Elle hausse les épaules. C'est vrai, ce qu'elle disait. Après leur bavardage, jeux et bêtises, elle se rendormait sans problème, le sourire aux lèvres. C'est aussi pour ça qu'elle avait envie de le connaître.

Elle se redresse, buvant une énième gorgée du jus d'abricot. Ça goûte toujours bizarre, elle n'a pas l'habitude de ce jus là, mais c'est pas mauvais. « Et puis, tu n'as pas tant galéré que ça à le trouver, mon nom. J'dirais plutôt que c'est moi ! Chris Cannon, hein ? » Elle lui tire la langue, observant de nouveau leur bracelet-ruban improvisé. « Une signification ? Tu dois avoir raison. Lewin, on a qu'à se promettre qu'un jour, on atteindra la liberté, la vraie. Comme tu le souhaites et comme je le souhaite. Pas le droit de s'en débarrasser avant d'avoir atteint la liberté, sinon c'est comme si on rompait la promesse. Alors ? »


Dernière édition par Shimeku Nagashi le Mar 7 Oct - 19:15, édité 1 fois
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MessageRe: Les rêves les plus simples sont les plus fabuleux - Suite- posté le Lun 11 Aoû - 0:59

C'est mi-reposant mi-grisant, d'être assis que cette couverture au milieu de la nuit avec Shimeku. La pote qui le rend enfant à nouveau, sa camarade de conneries. L'ambiance est douce et rien ne vient rendre l'air étouffant. Rien n'est gênant, parce que l'un comme l'autre, ils savent bien qu'ils n'iront pas insister sur des choses qui ne veulent pas être dites. Puis tout est mieux quand c'est simple. Tout est mieux quand on n's'embarasse de rien de triste, rien de compliqué, rien qui barre la route. Tout est plus facile quand on fait comme si les étoiles brillaient autant dans nos yeux que dans le ciel à la tombée de la nuit alors qu'en fait, tout c'qui y luit éventuellement, ce sont des mini-gouttes au coin des yeux dont le goût étrange rappelle l'amertume des regrets. Mais pas de perles de mélancolies, ce soir. Elles restent dans le coeur. Y a pas de raison de les lâcher ici puisqu'elle n'ont pas lieu d'être. Puisque le contexte est agréablement rassurant. C'est rassurant parce que Lewin peut se permettre de ne dire qu'un morceau de c'que Shimeku attend, sans sentir un regard réprobateur qui lui hurle de tout déballer. Le brun n'a pas besoin de raconter sa vie entière et de vider son sac égoïstement pour se sentir écouter. Alors il se contente de tranquillement écouter sa camarade.

Et même si tout vient de cette étrange tristesse qui lui a violemment serré le coeur au début de la nuit, il est d'accord avec c'que dit Shimeku. Touchant les étoiles du bout des doigts, il acquiesce à sa remarque, confirmant ainsi ce qu'elle dit. Elle aussi, elle chasse la tristesse, la culpabilité et les trucs du genre. Elle est sûrement magique, elle aussi. Elle doit avoir un truc dans les yeux, dans les mains, dans sa façon de bouger. Quelque chose qui fait des miracles dans son regard pétillant, sa main qui serre la sienne quand elle a peur ou son hyperactivité de gamine quand ils trouvent les pires plans pour, malgré tout, s'éclater ensemble. Ca le fait sourire. Et les étoiles le lui rendent bien
Il l'avait écoutée attentivement lui conter un mini-morceau de son enfance et tenter d'deviner comment elle était maintenant à cause de ça. Il retient des parents dont les nationalités n'ont rien à voir, un frère qui n'lui ressemble pas et une petite soeur qui est allée dire bonjour aux nuages pour finakement y élire domicile. Elle doit y être bien, dans sa maison tout en coton, parce que d'après Shimeku, le soleil a du mal à porter ses rayons jusqu'à elle, quand elle pense à sa petite soeur. Elle semble dire que c'est ça qui la rend triste et même s'il faut le déduire pour le comprendre, elle le ressent. Y a sa voix qui parle avant les mots.

Puis elle évoque le souvenir de leur première rencontre et ça le fait doucement rire. Quand il était encore carrément sceptique à son propos. Quand il jouait les mauvais perdeurs histoire de cacher qu'au fond, c'était un vrai râleur et qu'il voulait pas s'laisser faire. Quelle tare, Lewin, quand il connaît pas les gens. Quel chiant quand il vous laisse pas tenter d'le connaître. Mais maintenant, plus trop de problèmes. Maintenant qu'il a vu que Shimeku lui faisait confiance, il peut pas s'plaindre de leur relation. Il va pas le faire. Parce qu'elle le réveille au milieu de la nuit, sachant très bien ce qu'elle va obtenir. Et elle semble dire que Lewin fait du bien à sa tête et lui change les idées comme en un claquement d'doigts. Ca fait gonfler son égo, mine de rien. Alors il se dit que puisque c'est comme ça, puisqu'on l'apprécie grâce à quelque chose de si simple, il continuera. Et il sera là. Il tente de se le promettre, mais il veut pas y faillir. Alors il se le dit juste. Que ça continuera comme ça. Qi'on ne laisse pas tomber Shimeku. Que Shimeku ne mérite rien d'autre que d'être câlinée jusqu'au bout de la nuit.

Et c'est ce qu'il fera. C'est aussi un peu l'idée qu'il dessine en aquiescant calmement à sa proposition. Alors ce mini bracelet mal noué sera leur liberté, à eux deux. Un tout p'tit signe qu'ils ne se lâchent pas.
« Pas besoin de s'en débarasser. La liberté, on l'a tous les jours, si on veut. J'crois pas qu'on aie besoin de se demander encore et encore ce que ca signifie, la liberté. C'est juste qu'on choisit ce qu'on a envie de faire, simplement parce qu'on a envie de le faire. Comme je t'ai emmenée dehors à trois heures du mat', comme je viens de taper la discut' avec un clochard, gratter du jus d'abricot, te porter sur mon dos entre les rues et... » Il prend une grand inspiration et plonge son nez dans les étoiles. « COURGETTE ! » Hausse ses épaules. « Et de crier "courgette" sans aucune raison. Juste parce que je l'avais décidé. » Mais il se perd dans ses philosophies. Alors histoire de revenir dans la réalité, il avale deux gorgée de ce jus d'abricot salvateur. Puis jette un regard à la brune avant d'attraper le lapin en peluche, la pauvre bête toute sale qu'elle a trouvée dans la poubelle voisine. « Et toi, t'as piqué une couverture et un lapin à la poubelle. » Il pose sa tête sur son épaule, observant les coutures défoncées du lapin. « Et puis, tu risques d'être déçue si je commence à faire des promesses... »

Il hausse ses épaules. C'est vrai qu'on peut difficilement lui faire confiance. Sûrement parce qu'il a encore plus peur que Shime' de devoir supporter des reponsabilités. Il préfère sans doute ne pas tenir sa dignité et foutre en l'air la confiance qu'on a en lui plutôt que d'oublier son libre arbitre. Il n'ose pas réfléchir à toutes les conneries qu'il pourrait faire, si on commencait à lui mettre des promesses entre les mains. Ne serait-ce qu'une. Une misérable promesse. Ca peut peser lourd, une promesse.
« J'peux pas te promettre que je crierai pas "carotte" dans la minute qui suit. » Crier "carotte" aux passants torchés n'est pas une promesse bien lourde. Mais une promesse de toutes une vie, ça vous plombe votre liberté, ça vous fait courber l'échine tant c'est lourd, ça vous fait mal aux épaules de devoir trop le porter. Ca vous fait grandir des cernes, retrousser le nez, pincer les lèvres. Tout c'que les vieux aigris deviennent à force d'avoir promis l'amour à leur bien-aimée, la fortune à leur famille, la chance à leurs amis. À force d'avoir raconté des conneries juste histoire de se donner bonne figure et de bouffer un peu plus de mensonges avant d'en crever. Parce qu'on dirait qu'il est jamais trop tard pour se pourrir l'existence.
Et puis promettre la liberté, c't'un peu un paradoxe, qu'il se dit. C'est dur de dire qu'on se gâche la vie pour quelque chose qui est censé nous la libérer de tout poids. Alors il ferme les yeux, humant doucement les odeurs que le vent dans la rue peut bien lui faire parvenir. Il abandonne d'ailleurs Monsieur Lapin sur les genoux de celle qui l'a trouvé.

« Et j'peux pas te promettre que je ferai pas la prochaine chose que tu m'demanderas de faire. »
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MessageRe: Les rêves les plus simples sont les plus fabuleux - Suite- posté le Mar 7 Oct - 19:14

Shimeku écoute Lewin dans son monologue, le regard rivé tantôt sur leurs bracelets noués maladroitement, tantôt sur le lapin en mauvais état et tantôt vers le ciel. Depuis son arrivée dans ce pays, elle avaient appris qu'en ville, les étoiles se cachaient. Timides, appeurées. Elles commencent à se montrer et à dévoiler leur beauté au monde entier seulement plus loin, en campagne, en banlieu. C'est pour ça qu'elle aimait tant son pays, le pays dans lequel elle avait vécue et grandit. Ses étés qu'elles passaient hors de la ville, chez sa grand-mère. Un endroit retiré où les étoiles exposent leur noblesse et leur grandeur. C'est aussi là qu'elle avait appris le sens du mot « liberté » et le Japon n'avait fait que renforcer son idée. Les gens aliénés par le temps et l'argent principalement. Leur paresse, il ne fallait pas mettre leur paresse de côté. La liberté, c'est quand tu détaches les laisses à ton cou, la liberté c'est quand tu prends conscience des obligations, des normes et des conventions de la société et que tu t'en libères. Les enfants sont synonymes de liberté et les adultes sont synonymes d'aliénation.

Et Shimeku est d'accord avec lui. La liberté est difficile à promettre et promette la liberté, c'est paradoxale. Paradoxale parce que c'est une chaîne de plus, parce que tu n'es plus libre d'être libre, ce n'est plus un choix. Elle pense que les promesses servent à se sentir coupable. Sinon, ça existerait pas. Sur notre lit de morts, c'est là qu'on se rappelle de toutes les promesses, faites à soi-même ou aux autres. On se rappelle de toutes les promesses qu'on a pas tenues. On ne les a pas tenues par lâcheté, par paresse, par oubli, parfois. Et là après, on réalise qu'on n'a pas fait tout ce qu'on aurait voulu, qu'on a passé outre nos principes, nos valeurs. Qu'on s'est oublié, tel qu'on est réellement, tel qu'on était quand on était enfant. Qu'on est devenu comme tous ces adultes, pressés et obsédés par l'argent, par l'idée d'avoir une belle maison, un mari, une femme, un enfant mais bien sûr, une fille et un garçon. Tous blonds aux yeux bleus. The american dream. Ridicule.

Mais qui rêve simplement de bonheur et de liberté ? On pourrait facilement dire « tout le monde », mais encore une fois c'est par paresse et par lâcheté qu'on n’atteint pas le rêve. Parce qu'on devient adulte. Parce qu'on se conforme à la société. On abandonne ainsi la liberté. Elle trouve ça horrible. Elle ne veut pas le devenir. Elle ne veut pas avoir ce genre de regrets. Alors elle promet. Et si elle ne respecte pas sa promesse, elle ne pourra s'en prendre qu'à elle-même, parce que la liberté, elle l'aura réellement voulu. Mais elle aura abandonné. C'est à ça que sert à une promesse, dans sa tête. À s'en vouloir si on ne la respecte pas. Alors elle lui explique tout ça, sa manière de penser, encore une fois. Qu'il soit d'accord ou non. Elle serre Monsieur Lapin dans ses bras et reprend la parole. « Pas promette la liberté. Promette qu'on ne deviendra jamais adultes, en fait. Reste comme tu es jusqu'à la fin de tes jours, ne devient pas comme les autres, ne suit pas le troupeau. Éloignes-t-en. Ne te conforme pas à la société, elle ne veut que t'aliéner. Gardes ton cœur et ta mentalité d'enfant, et tu deviendras libre. C'est ce que je voulais dire. » Elle s'était mal exprimée. Elle serre Monsieur Lapin un peu plus fort, même si il ne sent pas bon.

Shimeku vide la bouteille de jus d'abricot en prenant la dernière gorgée. Elle se redresse et regarde la peluche, décidant de la laver, de lui redonner sa jeunesse. Même si il lui manque un bout d'oreille et qu'un oeil lui a été arraché, la jeune fille se dit que la peluche aussi a droit d'avoir un enfant qui l'aime de tout son cœur. Parce que oui, elle se considère comme un enfant. Elle ramènera Monsieur Lapin avec elle. « Ce n'est pas moi qui risque d'être déçue. C'est toi, seulement toi. » Après tout, on promet quelque chose qu'on veut vraiment. Une promesse ne doit pas conçues de paroles lancées en l'air. Elle fini par se lever, secouant ses jambes engourdies. Peut-être qu'il était temps de retourner au Pensionnat, mais vu l'heure qu'il était rendu, retourner dans leur chambre dormir une ou deux heures servaient tout simplement à rien. Elle lui laissait le choix.
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MessageRe: Les rêves les plus simples sont les plus fabuleux - Suite- posté le Jeu 30 Oct - 18:50

Lewin dort encore avec des peluches et aime encore le chocolat. Il se demande si c'est ça, être un enfant. Peut-être que ça va pas plus loin. S'ça se trouve, il suffit d'une poignée de beaux rêves naïfs, de l'air de maman les p'tits bateaux dans un coin d'la tête et de deux-trois sucreries pour être un gosse toute sa vie. Pourtant, il sait que le Père-Noël n'existe pas. Ni les licornes. C'est dommage, d'ailleurs. C'est mignon, une licorne, puis ça a l'air tout doux. Il troquerait bien son oreiller pour cette créature qu'on lui a dit être imaginaire. Mais il ne pense pas qu'il ne faille se conformer qu'à ça, pour rester un enfant. Ca doit être quelque chose qui vient sans qu'on n'le demande. Peut-être qu'il y a des gens qui sont faits pour rester des enfants. C'est sûrement ceux qui n'aiment pas sourire aux adultes. Ceux qui préfèrent rire avec les animaux et câliner les peluches. Et Lewin ne lève jamais la tête vers les adultes. Pourtant, il paraît qu'il en sera un dans deux ans. Il se demande si on lui évitera tous les sourires, d'ici là. Mais puisqu'il a déjà misé sur le fait d'être un enfant toute sa vie, ça serait étonnant.

Le genre d'enfant dont la brune parle, du moins. Ceux qui ne veulent pas écouter les
Grands, qui veulent oublier que tout est dicté et commencer à crayonner leur vie avant qu'on n'leur en impose les couleurs. Il aime bien le vert et le jaune, par exemple. Et le gris, parfois. Shimeku lui dit qu'il ne faut pas devenir comme eux, jamais. Parce que les adultes sont comme des bêtes et ils migrent en hiver. Les troupeaux. C'est ça, qu'elle a dit.
Ils attendent qu'on les guide pour clamer haut est fort que c'est
ce chemin, le bon. Qu'ils l'ont trouvé. Qu'ils l'avaient dit, qu'ils avaient raison. Et que c'est logique, après tout. Il hausse ses épaules. Ca veut dire qu'il va y réfléchir.

Il l'avait prévenue qu'il ne ferait pas promesse. Il lui avait dit qu'elle serait déçue. Mais elle a raison. Y a juste lui qui sera déçu. Il sait que Shimeku risque de décider de ne pas écouter ses promesses, ou d'oublier sa phrase à l'instant où il l'aura ponctuée d'un "j'te promets" aussi naïf que les jambes du p'tit bateau qui marche sur l'eau. Mais Lewin n'est pas souvent déçu de lui même. Il se demande si c'est une pauvre promesse qui fera flancher sa crédibilité. Son égo prend trop de place pour ça. Mais encore une fois, Lewin est un gamin. Et on a trop souvent vu des gamins se prendre pour les rois du monde.
« J'aurai qu'à oublier tout ce que j'ai promis. Et je crois que je m'en fiche un peu, de ce que les autres en penseront. » Il se lève avec elle puis observe leur chambre improvisée. Il va jeter la bouteille vide et récupère la couverture pour s'en servir comme cap. Il a hâte de voir Monsieur Lapin sur le lit de sa colocataire. Il pourra se rappeler de cette soirée pendant longtemps, revoir le sourire doux de la nuit et les yeux brillants des étoiles. Il noue sa cape, la soulève comme une robe de princesse et s'aventure vers l'infini des ruelles, s'disant que sa pote le suit. Il vérifie, quand même.

« Dis, quand j'élèverai mes moutons et mes yaks, tu viendras me voir dans la montagne ? Je t'aiderai à grimper sur les sentiers. T'auras qu'à amener Monsieur Lapin avec toi. J'suis sûr qu'il t'encouragera. » Il se demande s'il pourra aussi faire du rodéo sur les yak, quand il sera berger. Parce qu'il sera berger. Il en est sûr. Ca lui paraît normal. Il veut dormir sur des oreillers en poils de mouton, pas en poil de plastique. Et manger de la soupe de légumes, pas de produits chimiques avec des formules qu'il a peur de regarder. Il comprend pas. Il trouve que c'est plus facile de se dire que l'herbe est verte, plutôt que se demander quelle autre couleur elle pourrait prendre. Et il se demande si Shimeku aura un champ, elle aussi. Ou peut-être qu'elle coudra des peluches. Elle les dessinera, leur donnera une forme avec du fil et une aiguille puis leur collera des yeux. Il jette un regarde à Monsieur Lapin. Il faudrait peut-être lui trouver un nom plus agréable. « Je pourrais te donner de la laine pour que tu fabriques des peluches. » Il sourit dans le vide, à Shimeku. Il se demande bien comment il finira. Et comme le gens qui se baladent encore dans les rues à quatre heure du matin finiront. Il y a plein de métier qui existent. Mais Lewin, il veut continuer à regarder les gens de haut. L-haut, sur son pic de montagne, comme perché dans les arbres, dans une éventuelle cabane.

Encore faut-il le trouver, ce pic de montagne. Mais il ne se ose même pas la question. Il préfère rêver. C'est bien, rêver. On finit par avoir l'impression que c'est vrai. Et un frisson le ramène à la réalité. Dans l'noir, il retrouverait pas le chemin. Il se demande si c'est pas mieux de faire comme les gens qui sentent pas bon, et de dormir contre les murs en attendant que seul le jour nous réveille.

« On rentre pas, hein ? Tu veux pas qu'on se construise une maison dans un virage ? »

Ils ont trouvé une couverture, après tout. Ils peuvent bien trouver de l'imagination.

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